"Le but réaliste est d'arriver en quart de finale. C'est même une obligation pour le hockey suisse". Il y a comme un air de déjà vu à l'heure où Sean Simpson annonce l'objectif pour le Mondial qui commence vendredi en Slovaquie.
Ce qui pourrait apparaître comme un manque d'ambition de l'entraîneur national relève toutefois d'une logique implacable. La Suisse n'a plus joué une demi-finale depuis 1998, une éternité. Le Canadien avait pourtant bien failli y arriver l'an dernier lors de son 1er tournoi à la tête de la Suisse. Un revers mortifiant face à l'Allemagne en quart (0-1) avait anéanti ses espoirs.
Pas d'excès de confiance
Les Suisses ont été plutôt convaincants lors de la préparation, s'offrant notamment des succès de prestige face aux Russes et aux Tchèques. Pas de quoi cependant provoquer un excès de confiance.
"On a pu, pour une fois, se mesurer à de grandes nations avant un Mondial. C'est positif", s'exclame Julien Sprunger. "D'un autre côté, on s'est aussi fait surprendre par le Danemark. Il n'y a aucune raison d'être euphorique", tempère l'attaquant fribourgeois. Les Helvètes l'ont prouvé à maintes reprises dans le passé. Ils sont capables de battre n'importe qui. Ne reste "plus qu'à" le faire en quart...
Lötscher, un exemple à suivre
Privée de pratiquement tous ses mercenaires d'outre-Atlantique (Jonas Hiller, Mark Streit, Yannick Weber (?), Martin Gerber, Roman Wick, Nino Niederreiter, Roman Josi), la Suisse se présentera en Slovaquie avec une demi-douzaine de néophytes. C'est le cas notamment de Kevin Lötscher (23 ans).
"C'est un rêve de pouvoir disputer un premier Mondial. Je me réjouis", confie le futur attaquant du CP Berne, auteur d'une progression fulgurante avec Bienne durant ces deux dernières saisons. "En signant à Bienne en 2009, mon but était d'avoir du temps de glace et des responsabilités. Pour un jeune joueur, évoluer d'abord dans une "petite" équipe de LNA est sans doute le bon chemin", explique l'ancien Sierrois.
Eviter le piège français
Comme dans toute grande compétition, le premier match donne souvent le ton. La Suisse entamera son tournoi vendredi à Kosice face à la France (16h15, tsr2). "La France n'est peut-être pas une grande nation de hockey, mais elle est capable de nous créer bien des problèmes", avertit avec raison Sean Simpson. La victoire étriquée obtenue face à cet adversaire (1-0) lors du Mondial 2009 à Berne est encore dans toutes les mémoires.
"Il n'y a pas de match simple", prévient Thibaut Monnet. "La France a une belle équipe avec de bons jeunes qui progressent. En plus, il y a la rivalité entre pays voisins", ajoute le Valaisan.
Vauclair: "on veut prendre le jeu à notre compte"
tsrsport.ch:
- Cette équipe de Suisse est-elle plus forte qu'il y a une année?
JULIEN VAUCLAIR: C'est difficile à dire. L'année passée en Allemagne, on avait réalisé un excellent tournoi. Et là, depuis un mois, l'équipe a bien répondu en préparation malgré l'absence de certains joueurs. La valeur est plus ou moins semblable, à mon avis.
tsrsport.ch: - Avec un système de jeu identique à celui de la saison passée.
JULIEN VAUCLAIR: Oui, on veut appliquer une stratégie assez agressive. On a envie de prendre le jeu à notre compte et ne pas trop spéculer.
tsrsport.ch: - Vous qui avez "boudé" l'équipe de Suisse et Ralph Krueger durant plusieurs années, ça doit être un plaisir d'évoluer avec un coach comme Simpson?
JULIEN VAUCLAIR: Tout à fait, le style de jeu pratiqué convient à mes aptitudes. C'est dans ces conditions que je peux donner le meilleur de moi-même. Les défenseurs, tout en respectant le système, ont une certaine liberté et n'hésitent pas à apporter le surnombre en phase offensive. C'est important d'avoir retrouvé ce plaisir en équipe nationale.
"Nous souhaitons aller plus loin que les quarts"
tsrsport.ch: -
Ce Mondial en Slovaquie est aussi l'occasion pour vous de terminer la saison sur une bonne note après un exercice très mitigé avec Lugano.
JULIEN VAUCLAIR: C'est clair, je suis très déçu de cette saison. Surtout que l'on vient d'enchaîner plusieurs années décevantes avec Lugano. Maintenant, je me concentre sur ce Mondial pour réaliser un bon résultat.
tsrsport.ch: - Comme toujours, l'objectif déclaré est un quart de finale.
JULIEN VAUCLAIR: Nous les joueurs souhaitons aller plus loin. L'année dernière, il nous a manqué un rien pour atteindre le dernier carré. Chaque joueur est conscient que l'équipe a les capacités de faire mieux. Mais maintenant il faut se concentrer sur le premier match et ne pas déjà avoir ce quart de finale en tête.
tsrsport.ch: - Vous allez retrouver un certain Cristobal Huet dans la cage française lors du 1er match. Vous espérez qu'il soit dans la même "forme" qu'en fin de saison avec Fribourg-Gottéron...
JULIEN VAUCLAIR: Non, je ne veux pas souhaiter du mal à Huet, qui est en plus un très bon ami. Mais là, jusqu'à ce match, c'est "période de guerre". Je ne vais pas l'appeler ou lui envoyer de sms pour le chambrer.
Stéphane Altyzer
Equipe nationale - sélection
Gardiens (3): Leonardo Genoni (Davos), Daniel Manzato (Rapperswil-Jona Lakers), Tobias Stephan (Genève-Servette).
Défenseurs (8): Goran Bezina (Genève-Servette HC), Rafael Diaz (Zoug), Félicien Du Bois (Kloten Flyers), Philippe Furrer (Berne), Beat Gerber (Berne), Luca Sbisa (Anaheim), Mathias Seger (Zurich Lions), Julien Vauclair (Lugano).
Attaquants (14): Andres Ambühl (Zurich Lions), Matthias Bieber (Kloten Flyers), Thomas Déruns (Berne), Ryan Gardner (Berne), Romano Lemm (Kloten Flyers), Kevin Lötscher (Bienne), Thibaut Monnet (Zurich Lions), Simon Moser (Langnau Tigers), Martin Plüss (Berne), Daniel Rubin (Genève-Servette), Ivo Rüthemann (Berne), Julien Sprunger (Fribourg-Gottéron), Victor Stancescu (Kloten Flyers), Morris Trachsler (Genève-Servette).
Mondial en Slovaquie, groupe B
Suisse - France 29.04 16h15
Bélarus - Canada 29.04 20h15
Canada - France 01.05 16h15
Suisse - Bélarus 01.05 20h15
Canada - Suisse 03.05 16h15
France - Bélarus 03.05 20h15