Personne ne l’a oublié. Surtout pas les amateurs de hockey sur glace. En février 2009, les ZSC Lions de Sean Simpson remportaient l’éphémère ligue des Champions. Face au Mettalurg Magnitogorsk et ses stars millionnaires (21 millions de salaire cette année-là pour la ligne de parade russe Kudrna, Marek, Rolinek), les Zurichois avaient arraché le match nul dans l’Oural avant de battre les Russes 5-0 en match retour à Rapperswil.
Simpson, en fin stratège avait alors déjoué les plans adverses. Il avait surtout remporté la bataille tactique face à son homologue russe. Pourquoi dès lors ne pourrait-il pas cette année rééditer cet exploit à la tête de notre équipe nationale?
"Quelque chose a changé dans notre état d’esprit. Désormais nous n'avons peur de personne et nous sommes ici pour remporter une médaille". Dans la zone réservée aux interviews, Goran Bezina n’a pas laissé transparaître le doute.
Trachsler: "on a réussi notre défi"
Même si les échéances sont encore nombreuses. Même si personne n’en voudra à l'équipe de Suisse si elle n’obtient pas l’un des fameux sésame, il est permis de rêver. Et surtout de se dire que la Suisse, pour une fois, a laissé ses complexes au vestiaire.
Pour Morris Trachsler, l’écueil des deux premiers matches est positif: "même si on n'a pas joué notre meilleur match contre le Bélarus, on a fait le plein de points. Dans le passé, on aurait peut-être perdu ce match-là. L’état d’esprit dans l’équipe est bon et, surtout, on a réussi notre défi alors que toute l’équipe était vraiment sous pression. On savait que les deux premiers matches conditionneraient le reste du tournoi."
Lundi matin, les Internationaux ont été laissés au repos. Entraînement facultatif, sauf pour les deux joueurs encore en lice pour ces Mondiaux (Monnet et Liniger), accompagnés sur la glace par quelques joueurs des troisième et quatrième blocs, ainsi que par Lukas Fluehler.
Un repos mérité et même obligatoire pour Goran Bezina: "on joue ici sept matches en onze jours. C’est comme lors d’une finale de playoff. Tu ne peux pas dans ces conditions oublier le repos et la récupération. Sean Simpson a aussi remarqué en fin de préparation que lorsqu’on enchaînait un match et un entraînement intensif on était plus en difficulté lors du match suivant".
La patience comme leitmotiv
Le capitaine de Genève-Servette est aussi conscient que la nouvelle formule de ce Championnat du monde est plus équitable. Pour le public (qui peut choisir ces matches) mais aussi pour les joueurs: "à l’époque, tu devais te qualifier pour le tour intermédiaire en trois matches. Tu n’avais pas vraiment de droit à l’erreur. Et ensuite, il fallait encore gagner des matches pour arriver en quart de finale. Là, la gestion des résultats est plus simple. Il faut remporter quatre matches sur sept. Donc tu peux même te permettre de perdre tes deux premiers matches et être encore dans le coup."
Contre la Finlande ce mardi, la Suisse devra faire preuve de patience. L’hôte de ces Mondiaux possède deux gardiens talentueux (Vehanen et Lethonen) et quelques joueurs capables, à l’image de la future star du hockey finnois Michael Grandlund, de faire la différence sur une seule action d’éclat.
Mais la Finlande, surtout, marque peu. Un but contre le Bélarus et un contre la Slovaquie: "ce sera la clé du match. Nous devrons profiter de la moindre occasion qui nous sera offerte. Et surtout travailler très fort défensivement. Si nous arrivons à marquer ne serait-ce qu’un seul but, tout est possible", clame encore Morris Trachsler.
Rubin: "le meilleur moment pour créer la surprise"
Le jeu des Finlandais est différent de celui des Canadiens, plus tourné vers le spectacle. Et en enchaînant deux matches difficile (4 en 5 jours) la Suisse risque bien de payer cash ses efforts, mercredi soir contre les champions olympiques: "pas grave", explique Daniel Rubin le futur bernois.
Avant de préciser: "nous devons gagner quatre matches pour valider notre place en quarts de finale. Si nous devons réaliser un exploit face à un adversaire réputé plus fort que nous, il serait bon de le faire contre la Finlande. Nous aurons eu un jour de repos avant cette confrontation et à ce stade de la compétition, c’est peut-être le meilleur moment pour créer la surprise."
Une surprise qui permettrait à la Suisse d’obtenir un joker qui ne sera, peut-être, pas de trop avant les deux matches pièges face à la France et surtout contre la Slovaquie, impressionnante en ce début de tournoi, et qui vient d’accueillir un nouveau renfort de poids, le joueur des Sharks de San José, Michal Handzus.
Helsinki, Laurent Bastardoz
Championnat du monde
Groupe H (06.05)
1.Canada 3 2 0 0 1 14- 9 7
2.Suisse 2 2 0 0 0 8- 3 6
3.Finlande 2 2 0 0 0 2- 0 6
4.USA 3 1 1 1 0 14-10 5
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5.Slovaq. 3 1 0 2 0 6- 6 3
6.France 3 1 0 2 0 10-17 3
7.Bélarus 2 0 0 2 0 2- 4 0
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8.Kazakhstan 2 0 0 2 0 4-11 0