Enfin un retour en quarts pour Simpson et Cie?

Durant la longue ère Ralph Krueger (1997-2010), l'équipe de Suisse n'a manqué qu'à quatre reprises l'accession au top-8 d'un Championnat du monde.

Avec Sean Simpson, dont les tactiques sont certes moins défensives que son prédécesseur, une participation aux quarts de finale est désormais loin d'être une sinécure. Sous l'égide du Canado-Britannique, la sélection nationale n'a pris part aux quarts qu'en 2010 en Allemagne. La Suisse échouera-t-elle aussi cette année en Suède?

Il est vrai que la nouvelle formule, qui oblige chaque équipe, depuis 2012, à disputer 7 matches de poules au lieu de 6 précédemment avant d'éventuellement se qualifier, ne facilite pas la donne. Mais jusqu'ici, force est de constater que Simpson ne soutient pas la comparaison avec Krueger.

Relégation pas impossible

L'an passé, l'équipe de Suisse avait perdu face à la France à Helsinki (4-2). Avec un maigre bilan de 2 succès en 7 rencontres en Finlande, la troupe de Simpson n'avait de loin pas rassuré.

Le public réclame des quarts de finale à tout-va et rêve de médaille, mais il doit prendre conscience qu'une relégation est tout autant possible pour la Suisse lors de ce Mondial joué conjointement à Stockholm et à Helsinki. Celle-ci occupe en effet le 9e rang mondial, juste derrière la Norvège...

"Toutes les équipes ont beaucoup progressé, surtout le Danemark et la Norvège, concède Julien Vauclair. Il n'y a jamais de matches faciles", estime, à juste titre, le défenseur de Lugano.

S'économiser face aux cadors?

En 2012, la Suisse avait frôlé l'exploit face au Canada (revers 3-2) avant de s'effondrer face aux "Bleus". Dès vendredi, trois duels de suite contre des cadors (Suède, Canada et République tchèque) sont au menu de la Nati. Face à ceux-ci, pourquoi ne pas s'économiser?

"Difficile à dire. On devra aussi prendre des points contre des "gros", répond Thibaut Monnet. A nous de mieux gérer les parties contre les équipes plus faibles", ajoute l'ailier valaisan.

Julien Vauclair, lui, est encore plus catégorique. "On ne peut pas en garder sous la pédale dans tel match pour avoir du jus pour un adversaire à notre portée. Peu importe qui on affronte au Mondial, on n'a pas le choix. Il faut toujours tout donner", déclare le Jurassien.

Vauclair: "je rêve d'une médaille"

Ceci dit, quel objectif peut réellement viser la Suisse? Pour Julien Vauclair, le rêve reste de décrocher une médaille. "C'est pour cela que je continue à faire des sacrifices et que je mets ma famille de côté en mai", dit-il.

"Avant, avec Krueger, on jouait surtout pour ne pas perdre. On se contentait de jouer les quarts de finale. C'est clair, on ne fait pas partie des meilleures équipes. Mais si on aligne les performances, on peut y arriver", affirme l'Ajoulot.

Pour Thibaut Monnet, plus modeste, l'équipe de Suisse a les capacités de se hisser dans le top-8. "On a un bon groupe de jeunes", dit le futur joueur de Gottéron.

Vauclair mieux que Nummelin?

Julien Vauclair (33 ans) disputera à Stockholm son 12e Mondial, 14 ans après son premier Championnat du monde, en 1999 en Norvège. Un nombre respectable, si l'on sait que le record absolu, détenu par le Finlandais Petteri Nummelin -son coéquipier de longue date à Lugano-, se monte à 15 participations.

Ce record titille-t-il le Jurassien? "Non, je n'y arriverai pas. Je profite du moment présent. Il y a 4-5 ans, j'étais assuré d'une place en sélection. Mais plus maintenant", estime le double champion de Suisse (réd: en 1999 et en 2006).

"Il y a 50-60 Suisses capables d'aller au Mondial. Ma présence dépend aussi de la venue ou non des défenseurs suisses qui jouent en Amérique du Nord", conclut l'ex-défenseur de Binghamton en AHL.

Michaël Taillard