Hanlon: "l'Europe est devenue mon "chez moi""

Les choses sérieuses commenceront bientôt pour Glen Hanlon. A la tête de l'équipe de Suisse depuis le début de la saison, le Canadien de 58 ans dirigera ses ouailles pour la première fois lors de matches qui "comptent", au Mondial de Prague (01-17.05).

Au vu du grand nombre de joueurs utilisés par le sélectionneur durant les différentes joutes amicales, il est difficile pour l'heure de jauger précisément le travail de l'ex-coach de Washington. Seuls les résultats obtenus en République tchèque parleront...

Comme le dit l'intéressé lui-même, même s'il hait la défaite, les amicaux servent surtout à améliorer l'équipe en vue du Championnat du monde pragois.

"Reto Berra est frais"

RTSsport.ch:Etes-vous en contact avec Mark Streit et Reto Berra, seuls joueurs de NHL pour l'heure susceptibles de rejoindre l'équipe nationale?

GLEN HANLON: On entrera en contact avec eux lorsque la saison régulière de NHL arrivera à son terme. D'ici là, on se concentrera sur les joueurs qui sont avec nous en ce moment.

RTSsport.ch:Reto Berra, s'il vient, devrait être votre gardien numéro un, au vu de son expérience. Mais sa saison au Colorado a plutôt été compliquée...

GLEN HANLON: Il a très bien joué ces derniers temps, il a obtenu sa chance. Il disputera peut-être encore un match ou deux avant la fin de la saison. Il est frais, car ce n'est pas comme s'il avait joué 60 parties cette saison (réd: Berra a été aligné 18 fois jusqu'ici en 2014/15). Mais je suis très satisfait de mes gardiens actuels, Benjamin Conz et Daniel Manzato.

"Je dis à mes gardiens d'économiser leur argent"

RTSsport.ch: Ancien gardien, vous avez joué plus de 500 matches de NHL entre 1977 et 1991 pour Vancouver, St-Louis, les New York Rangers et Detroit. Conseillez-vous parfois vos portiers?

GLEN HANLON:

Oui. Je leur dis de ne pas trop dépenser leur argent, afin de ne pas devoir devenir entraîneur plus tard (rires)! Non, sérieusement, c'est quelque chose que je ne fais pas. Le hockey actuel est bien différent de celui pratiqué à mon époque. J'essaie simplement de comprendre ce dont les gardiens ont besoin d'entraîner, et quand ils nécessitent un jour de repos. Durant les matches, je tente uniquement de leur apporter un soutien mental, de trouver les bons mots pour leur parler entre les tiers.

RTSsport.ch: Peut-on espérer des renforts en provenance de l'American Hockey League?

GLEN HANLON: Joël Vermin et Tanner Richard disputeront les playoff avec Syracuse. Sven Bärtschi (réd: qui appartient à Vancouver), Kevin Fiala (Nashville) et Sven Andrighetto (Montréal) devraient eux être rappelés en NHL pour faire partie du cadre élargi de leurs clubs respectifs durant les séries. On en saura plus quand la saison régulière sera terminée. Mais il semble que je ne pourrai compter sur aucun de ces cinq attaquants au Mondial. 

"Il n'y aura jamais trop de matches internationaux"

RTSsport.ch:Certains joueurs ont été très sollicités, entre la Coupe, la Ligue des champions, le championnat et l'équipe nationale. Tous les rendez-vous internationaux sont-ils vraiment utiles?

GLEN HANLON: Oui! Il n'y aura jamais trop de matches internationaux. J'espère que les joueurs et les supporters sont autant motivés que moi à l'idée de disputer les différents matches amicaux. Je ne dis pas que certains de mes joueurs n'ont pas eu une longue saison. Mais prenez un joueur de NHL. Il participe à 82 parties en saison régulière. En NHL, les voyages sont plus difficiles qu'en Suisse. Ici, les joueurs ne passent pas de nombreuses nuits dans les hôtels. D'un côté, je respecte le calendrier de mes joueurs, et d'un autre... non. Je ne tiens pas à ce qu'on annule des matches internationaux.

RTSsport.ch: Après votre licenciement à Washington (NHL) en 2007, vous avez ensuite entraîné le Jokerit Helsinki, l'équipe du Bélarus et l'équipe de Slovaquie. Et maintenant l'équipe de Suisse. L'Europe est-elle devenue votre second "chez vous"?

GLEN HANLON: C'est même devenu mon premier "chez moi" (rires)! Quand j'ai pris la décision, en accord avec ma famille, de me rendre en Finlande en 2008, c'était pour y aller à fond. Je n'étais pas du tout obsédé par un retour en Amérique du Nord. J'adore tous les pays dans lesquels j'ai travaillé. J'ai une vie magnifique. J'espère prolonger longtemps cette belle expérience européenne en Suisse, où je découvre une autre culture du hockey.  

Propos recueillis par Michaël Taillard