Arcobello: "à Berne, la boucle est bouclée"

Meilleur compteur de la saison régulière en 2016/17, Mark Arcobello est reparti sur les mêmes bases cette saison. Actuellement 2e du classement des pointeurs derrière Dominik Kubalik, le buteur tchèque d'Ambri, l'attaquant de Berne continue en effet d'affoler les défenses de National League.

Amené au hockey par son père originaire du Massachussets, région où ce sport est très populaire, l'Américain de 30 ans a grandi au Connecticut en admirant les Hartford Whalers, défunte équipe de NHL déménagée en Caroline du Nord en 1997.

Sacré champion en 2017 avec le SCB, il espère revivre des JO en 2022 avec l'équipe des Etats-Unis... Si la NHL décide encore une fois de bouder ce tournoi.

Il me reste encore 5 saisons à jouer

RTSsport.ch: Vous avez été lancé en NHL à Edmonton par Ralph Krueger, en 2013. Et vous jouez maintenant avec son fils Justin à Berne. Belle coïncidence!

MARK ARCOBELLO: Ralph Krueger est un chic type, et c'est une légende en Suisse. Au moment où il m'a rappelé du club ferme, il m'avait simplement dit de me relaxer, de jouer mon jeu et de profiter de cette expérience unique. Je les avais déjà rencontrés auparavant, lui et son fils, lors de camps d'été. J'ai aussi affronté Justin au collège. Et maintenant, je le retrouve ici. En quelque sorte, la boucle est bouclée.

RTSsport.ch: Un retour en NHL est-il réaliste, pour vous?

MARK ARCOBELLO: Non, je ne pense pas. J'ai 30 ans, je m'approche de la fin de ma carrière. Il me reste encore 5 saisons à jouer. C'est bien pour ma famille d'être en Suisse. Ici, je ne risque pas de me faire échanger, ni d'être rétrogradé dans le club ferme. Et donc mon salaire reste stable, contrairement à ce qui se passe en Amérique du Nord. En KHL, c'est pareil, il y a beaucoup d'inconnues. Difficile donc de renoncer à la sécurité dont je bénéficie à Berne. D'autant plus que mon premier enfant naîtra courant janvier.

Un but gagnant d'Arcobello en novembre 2013 avec Edmonton

But Arcobello NHL

RTSsport.ch: Mais quand vous avez affronté New Jersey en match amical début octobre, cela devait quand même vous titiller de prouver que vous avez toujours le niveau de cette ligue, non?

MARK ARCOBELLO: Oui, un petit peu. Je ne m'attendais cependant pas à briller puis à signer un contrat dans la foulée! Mais c'est clair que quand tu affrontes des joueurs de classe mondiale, tu veux être à la hauteur. Donc tu élèves ton niveau de jeu. Toute l'équipe y était d'ailleurs parvenue, c'était agréable. Et on n'est pas passé loin de s'imposer en prolongation (réd: revers 3-2).

RTSsport.ch: Vous évoquiez les échanges en NHL. En 2014/15, vous avez justement évolué pour 4 clubs différents!

MARK ARCOBELLO: J'avais l'impression que c'était une année folle, sans fin. Tout changeait tout le temps. Au moins, j'ai fini cette saison-là sur une bonne note, en décrochant la médaille de bronze au Mondial avec mon équipe nationale.

RTSsport.ch: Avec le recul, qu'est-ce qui vous a empêché de vous imposer en NHL?

MARK ARCOBELLO: Ma petite taille (réd: 1m72) et le fait de ne pas avoir été drafté. A valeur égale, les équipes préfèrent aligner un joueur plus imposant physiquement dans un 4e bloc défensif. Et quand tu n'as pas été repêché, ton nom est toujours en bas de la liste.

RTSsport.ch: La taille est-elle vraiment toujours un facteur dans le hockey moderne?

MARK ARCOBELLO: Oui et non. De nombreux "petits" sont des vedettes en NHL, car ils sont extraordinairement doués techniquement et très rapides. Et qu'ils sont utilisés aux bonnes positions. Mais si, comme moi, tu es amené à jouer dans le 4e bloc et que tu dois contrer des gars comme Anze Kopitar (réd: l'attaquant vedette slovène de Los Angeles mesure 1m92), ça devient vite compliqué...

La Ligue des champions n'est pas l'objectif principal du CP Berne

RTSsport.ch: Parlons à présent de Berne. Tout roule pour vous, tant au niveau collectif qu'individuel.

MARK ARCOBELLO: Chaque match est serré, le classement également. Le niveau de la ligue a donc tendance à s'améliorer, je dirais. Mais nous sommes très contents du déroulé de la saison.

RTSsport.ch: On peut quand même objecter que l'élimination en 8es de finale de la Ligue des champions face à Malmö fait un peu tache...

MARK ARCOBELLO: La CHL est une saison dans la saison, qui dure d'août à février... C'est long et exigeant au niveau des trajets. Et nous n'avons pas l'habitude d'affronter des Suédois. C'est un style de jeu complètement différent. C'était décevant de perdre. Mais en même temps, notre objectif principal est de remporter le championnat, pas la CHL. Ce 8e de finale était un bon test en vue des playoff.

RTSsport.ch: Pour finir, un mot sur les JO de PyeongChang 2018. D'y avoir participé avec l'équipe des Etats-Unis est un bel accomplissement.

MARK ARCOBELLO: C'était vraiment cool d'y être, un rêve se réalisait. J'espère revivre cela en 2022. On verra. C'était, là aussi, décevant de perdre en quart de finale contre les Tchèques (réd: 3-2 aux penalties). Nous avions nos chances de l'emporter.

Propos recueillis par Michaël Taillard