L'année de Zoug, enfin?

Zoug, aspirant modèle au titre, fait tout juste depuis plusieurs années. Nouvelle patinoire, club ferme en Swiss League, transferts clinquants. Et l'EVZ, sacré une seule fois, en 1998, est en outre servi par une fiscalité cantonale très avantageuse. N'est-ce pas, Leonardo Genoni et Gregory Hofmann? Piliers de l'équipe nationale, le gardien zurichois et l'attaquant jurassien bernois doivent être ceux qui ramèneront la Coupe du champion en Suisse centrale.

Au vu de l'effectif des Taureaux, lesquels comptent toujours sur le roc défensif Raphael Diaz, et sur une puissante légion étrangère, emmenée par l'attaquant suédois Oscar Lindberg (ex-Ottawa), tout autre résultat que le titre serait un échec.

N'enterrons pas Berne et Zurich, évidemment

Seulement voilà, Berne et Zurich, qui se partagent le trophée depuis 2016, n'ont pas encore abdiqué. Le SCB semble a priori affaibli par les départs de Genoni et de Gaëtan Haas à Edmonton, voire de Tristan Scherwey à Ottawa, si le Fribourgeois séduit immédiatement les dirigeants des Sénateurs.

Mais on peine à prendre les Ours en pitié, eux qui possèdent des joueurs de la trempe de Mark Arcobello, de Simon Moser ou encore de Vincent Praplan... De plus, Niklas Schlegel, jusqu'ici barré par Lukas Flüeler devant le filet du "Z", pourrait enfin éclater dans la capitale.

Dans un championnat où la réussite va désormais exclusivement de pair avec la puissance financière, Zurich, désormais coaché par Rikard Grönborg, l'ex-sélectionneur de la Tre Kronor, sera bien sûr aussi à prendre en compte. Avec la venue, en droite ligne de Chicago, du centre international suédois Marcus Krüger, les Lions veulent retrouver les sommets, eux qui ont raté les séries en 2019.

Bienne et Lausanne, des Zoug "B"

Et les Romands, dans tout ça? Bienne et Lausanne sont un peu la version "B" de Zoug. Car si leurs patinoires sont modernes et si leurs contingents sont intéressants sur le papier, les Seelandais et les Vaudois sont encore un peu tendres en terme d'expérience en séries pour prétendre au Graal. Alors que les Zougois restent sur 2 finales perdues en 3 ans, le HCB et le LHC n'ont, eux, encore jamais atteint ce stade.

A Fribourg, il s'agit de retrouver les playoffs, après un dernier exercice décevant. Les contrats du portier Reto Berra et de l'emblématique Julien Sprunger ont été bétonnés. Et les 4 nouveaux étrangers sont séduisants, surtout les attaquants David Desharnais et Viktor Stalberg. Le défenseur américain Ryan Gunderson pourrait lui être le chef d'orchestre du power-play qui manquait aux Dragons.

Enfin, à Genève, c'est un peu l'inconnue. Les clefs de l'équipe ont été confiées à Patrick Emond. La défense, où seul Henrik Tömmernes a le format international, pourrait donner bien des tourments au coach, néophyte à ce niveau.

L'attaque, elle, a perdu 2 gros poissons avec Cody Almond (LHC) et Kevin Romy (retraite). Certes, l'arrivée, en provenance de Minnesota, du géant canadien de 1m93 Eric Fehr a de quoi rassurer. Suffisant pour se hisser dans le top-8? Rien n'est moins sûr.

Michaël Taillard