Reprise vendredi. Le Genevois Ritchie à l'interview

Genève-Servette, finaliste malheureux au printemps, compte bien
surfer sur la vague de sa meilleure saison sous l'ère Chris
McSorley. Ce beau parcours a amené un capital sympathie conséquent
autour des Grenat. La cité de Calvin redevient en effet une ville
de hockey, longtemps après que le GSHC eût fini cinq fois
vice-champion de LNA entre 1966 et 1971.



Sur le papier, malgré un budget prétendument modeste (8 millions
annoncés en 2007/2008), les Aigles ont tout pour atteindre le top 4
à l'issue de la saison régulière, l'objectif de McSorley.

La stabilité de mise

Car la stabilité est de mise aux Vernets. Parmi les rares
départs, Meunier et Law, qui n'ont pas résisté aux chants des
sirènes de la puissante KHL russe, ont été remplacés. Les jeunes
frères Bonnet ne laissent eux pas un vide béant, malgré leur gros
potentiel. C'est donc avec un effectif quasi inchangé que McSorley
attaque le nouvel exercice, flanqué d'un nouvel assistant en la
personne du Québécois Louis Matte.



Une nouvelle recrue helvétique sera à suivre particulièrement:
Jérémy Gailland. L'attaquant de 20 ans pourrait être la révélation
de la saison. Très à l'aise lors des amicaux, il devrait
normalement seulement jouer le premier match de l'exercice en LNB
avec Lausanne puis revenir au bout du lac.

Ritchie, nouveau Grosek?

McSorley se trompe rarement dans le choix de ses étrangers
depuis 2001. Hormis quelques exceptions (les attaquants tchèques
Michal Grosek et Jan Hlavac), la plupart des "importés" ont répondu
aux attentes. Tony Salmelainen (27 ans) et Byron Ritchie (31) en
feront-ils de même? Le Finlandais, rapide et technique, finaliste
du dernier championnat de Russie avec Lokomotiv Yaroslavl, a toutes
les cartes en main pour briller en LNA.



Le Canadien est lui un attaquant défensif de format NHL, qui ne
rechigne pas à se battre. Samedi, en amical contre Gottéron, le
centre a d'ailleurs été expulsé pour avoir jeté les gants. Ritchie,
nouveau teigneux "à la Grosek"?

Ritchie: "Je n'entrais plus dans les plans des Canucks"

tsrsport.ch:

En
2007/2008, vous avez battu votre record de matches joués en NHL
(ndlr: 71). Pourquoi avoir quitté Vancouver?

BYRON RITCHIE:

Au niveau de mon temps de jeu, des
responsabilités que j'ai obtenues défensivement et en infériorité
numérique, ça a été une bonne saison. Offensivement, en revanche,
tout n'a pas aussi bien fonctionné que je l'espérais (ndlr: 3
buts/11 points). Les Canucks ont opéré beaucoup de changements au
niveau du management et je n'entrais plus dans leurs plans. Quoi
qu'il en soit, j'ai pris beaucoup de plaisir à jouer pour le club
de ma ville d'origine pendant une année.

tsrsport.ch:

Et pourquoi avez-vous choisi la
Suisse pour continuer votre carrière?

BYRON RITCHIE:

J'avais d'autres offres de NHL, de
Suède et de Russie. Mais Chris McSorley et Genève m'ont montré un
tel intérêt que je me suis décidé à tenter l'aventure. En Suisse,
j'aurai l'opportunité de revigorer mes qualités offensives, de
redevenir un buteur. Et puis sur un plan privé, je pourrai passer
plus de temps avec ma famille.



Je ne connaissais pas grand-chose du hockey helvétique. Je savais
juste que le niveau du patinage en LNA est très élevé. J'ai pensé
que ça pourrait bien coller avec mes capacités.

"C'est moins le luxe en LNA"

tsrsport.ch: L'Europe, vous connaissez déjà
un peu. Que retenez-vous de votre passage à Rögle (D2 suédoise) en
2004/2005?



BYRON RITCHIE: J'ai adoré ce séjour effectué
durant la grève de la NHLPA. Ca m'a permis de briller à nouveau
offensivement (ndlr: 33 points, dont 17 buts, en 30 parties).
J'espère rééditer ces performances ici, même si Genève-Servette
applique un système défensif bien plus strict.



tsrsport.ch: Une expérience qui vous aide
ici?



BYRON RITCHIE: J'ai juste besoin d'un temps
d'adaptation. En NHL, tu es chouchouté, tu ne dois penser à rien.
Tu manges dans les meilleurs restaurants et dors dans des 5
étoiles. C'est moins le luxe en LNA, mais je n'ai rien
contre.



tsrsport.ch: Quelqu'un dans le vestiaire
grenat



ne vous est pas inconnu: Juraj Kolnik.



BYRON RITCHIE: C'est toujours agréable de
connaître quelqu'un quand tu arrives dans une nouvelle équipe. J'ai
évolué avec Juraj aux Florida Panthers en NHL et à San Antonio en
AHL, entre 2002 et 2004. C'est un attaquant très doué. J'ai de la
chance de pouvoir jouer avec lui. Je ne l'ai toutefois pas consulté
avant de venir ici.

Pas traversé l'Atlantique pour faire banquette

tsrsport.ch: Genève-Servette a 5 étrangers.
Votre avis?



BYRON RITCHIE: Je n'ai pas traversé l'Atlantique
dans l'idée de regarder des matches depuis les tribunes. Si je
reste en bonne santé et que je joue du bon hockey, je me vois mal
être surnuméraire. Mais les coaches décideront.



tsrsport.ch: Que pensez-vous de la
préparation?



BYRON RITCHIE: Il était intéressant d'affronter
des équipes russes comme le CSKA Moscou (ndlr: succès 3-2, 293' de
pénalité au total!), Nizhnekamsk et Novgorod. C'est un style de
hockey différent. Les Russes sont doués techniquement, mais sont
aussi capables de jouer dur. Ces rencontres m'ont aidé à parfaire
ma condition physique.



tsrsport.ch: Votre objectif personnel en
2008/2009?



BYRON RITCHIE: Je ne me fixe pas un nombre précis
de buts et d'assists à atteindre. Mon objectif principal est de
gagner le championnat suisse et de retrouver un bon niveau de
jeu.



tsrsport.ch: Vous avez évolué durant 8
saisons en NHL (entre 1998 et 2008; bilan de 58 points, dont 25
buts, ajoutés à 373' de pénalité en 324 matches). Votre plus beau
souvenir?



BYRON RITCHIE: Mon premier but en NHL avec les
Panthers en 2001/2002 va me rester. Et aussi la première fois où
j'ai joué à Vancouver avec Carolina, le club de mes débuts. Ma
famille et mes amis étaient dans le public, c'était spécial. La
passion qui règne autour des Flames m'a également marqué. De 2005 à
2007, on avait un bon groupe de gars à Calgary.



tsrsport.ch: Avez-vous renoncé à la
NHL?



BYRON RITCHIE: Si tout marche bien pour moi à
Genève-Servette, j'aurai peut-être des offres. Je ne sais pas, on
verra.



Propos recueillis par Michaël Taillard