Du «Grande Lugano» au «Grande Fiasco» à la Resega

Après quatorze journées de championnat, un constat s'impose pour
Lugano, les playoff seront difficiles à atteindre. Faisant partie
des favoris avant les premiers coups de patins, les Tessinois
couchent désormais sur une série de neuf défaites consécutives. De
mémoire de «tifosi», on n'avait jamais vu ça du côté de la
Resega.



A la suite de la débâcle de mardi à domicile face à Davos (1-5),
les hommes de Kenta Johansson possèdent désormais dix points de
retard sur Bienne, première équipe virtuellement qualifiée pour les
playoff. A l'instar de Fribourg Gottéron, les Tessinois du Sud ne
semblent pas trouver de solution pour sortir de cette crise
historique. Même le remplacement de David Aebischer par Pasquale
Terrazzano n'y a rien changé. Pire, le gardien fribourgeois a même
dû suppléer son défaillant coéquipier mardi au cours de la deuxième
période.

Appui présidentiel

L'ambiance entre les
joueurs est toujours saine.

Timo
Helbling

«Aucun sportif n'aime perdre ou
ne perd avec le sourire, donc l'atmosphère générale au sein du
vestiaire n'est pas vraiment bonne, explique le défenseur Timo
Helbling. Mais malgré cette accumulation de défaites,
l'ambiance entre les joueurs est toujours saine et la volonté de
chacun de s'en sortir est évidente.» Aucun signe avant-coureur
ne laissait pourtant présager un tel scénario au Sud des Alpes.
Durant la pause estivale, Kenta Johansson avait pris ses quartiers
dans les couloirs de la Resega et les supporters avaient pensé
revivre les folles années du «Grande Lugano». Dans les années 80,
le Suédois a remporté trois titres (1986, 1987 et 1988) en tant que
joueur pour les Luganais.



Un mois après la première journée, ces pensées semblent bien
lointaines et le «Grande Lugano» rêvé a déjà fait place à un
«Grande Fiasco» sans précédent. Toutefois, le poste d'entraîneur ne
semble pas être le plus menacé, comme le confirme le nouveau
président Silvio Laurenti: «Le coach est bon. Que peut-il faire
lorsque le gardien n'arrête pas les tirs adverses, que les
défenseurs jouent mal et que les attaquants ne marquent
pas ?» Un appui qui semble également émaner du vestiaire.
«Kenta Johansson cherche sans arrêt des solutions en changeant
le système de jeu, mais il a besoin de temps pour nous inculquer
cette nouvelle philosophie, remarque Timo Helbling. Par sa
présence dans le vestiaire, il nous calme.»

«Revenir aux fondamentaux»

Actuellement englué à une
peu glorieuse dixième place avec dix points en quatorze rencontres,
le club «bianconero» voit le train des playoff doucement s'en
aller. «Nous devons absolument éviter de penser trop loin,
coupe Timo Helbling. Il y a certes un écart avec la huitième
place de Bienne, mais chacun doit revenir aux fondamentaux. Sur ce
qu'il peut contrôler. Paniquer en voyant notre handicap avec les
équipes devant nous ne changera rien, cela ne fera qu'empirer la
situation qui n'est déjà pas agréable.»



Au moment d'évoquer des idées pour sortir son club d'une crise
sans précédent, le défenseur bâlois esquisse: «Personne ne
sauvera l'équipe à lui seul. Nous devons absolument pouvoir compter
sur chaque individualité. Nous nous sommes mis dans cette situation
à 22, ce sont ces 22 mêmes personnes qui doivent tirer à la même
corde pour se sauver. Shift par shift, tiers-temps par tiers-temps,
match après match», conclue-t-il en référence au film «L'enfer
du Dimanche» d'Oliver Stone avec Al Pacino.



si/mor