Marek Malik, le colosse de Genève à l'interview

Premier défenseur étranger aux Vernets depuis le Suédois Thomas
Rhodin (pigiste venu de Gottéron en 2004/2005), Marek Malik a
rejoint GE-Servette fin novembre. Un transfert bienvenu en
l'absence de John Gobbi, commotionné. Le défenseur tchèque, s'il
doit encore trouver ses marques dans le système de Chris McSorley,
a tout pour plaire sur le papier.



Le géant de 1m96 et 108 kilos peut en effet s'appuyer sur une
expérience de 756 rencontres dans la prestigieuse NHL avec Hartford
et Vancouver, notamment. Tsrsport.ch a rencontré à Genève le
vétéran de 34 ans, amateur entre autres de musique techno, de ski
et de sushis.

"Les supporters ici sont incroyables"

tsrsport.ch: Voilà un mois, vous quittiez
votre pays pour Genève-Servette. Pourquoi?



MAREK MALIK: Vitkovice, mon ancien club, connaît
quelques soucis financiers. C'est pourquoi j'ai choisi de changer
d'air. Bien que j'avais quelques offres en provenance de la NHL -où
je pourrais encore jouer 1-2 saisons- et de Russie, c'est Chris
McSorley qui s'est montré le plus rapide, le plus intéressé et le
plus honnête.



tsrsport.ch: Le public genevois vous a en
tous les cas rapidement adopté.



MAREK MALIK: Les supporters ici sont incroyables,
je le savais déjà avant de signer mon contrat. Je me suis senti à
la maison dès mon premier match.



tsrsport.ch: Juraj Kolnik facilite aussi
votre intégration sur les bords du lac Léman.



MAREK MALIK: Oui, il m'aide beaucoup. Chacun peut
parler sa langue, lui le slovaque et moi le tchèque. Nous nous
comprenons, puisque ces 2 idiomes sont quasiment identiques. Je ne
connaissais personne avant d'arriver, sauf Jeff Toms, mais
seulement de réputation.



tsrsport.ch: Vous formez une paire défensive
avec le jeune Daniel Vukovic. Appréciez-vous votre rôle de
"professeur"?



MAREK MALIK: Professeur? Je ne vois pas les
choses de cette façon! J'ai plus d'expérience que lui, c'est clair,
mais je préfère être qualifié d'ami. J'essaie de l'aider de mon
mieux.

"La défense est plus importante que l'attaque"

tsrsport.ch: Avec un assist en 8 parties
jusqu'ici, a-t-on vu le meilleur Malik?



MAREK MALIK: Je ne l'espère pas. Je pense
toujours que je peux faire mieux. Si je marque 2 buts, je me dis
que j'aurais pu en inscrire 3 après la partie. C'est grâce à cette
attitude que je suis devenu un joueur professionnel.



tsrsport.ch: Durant votre carrière, vous avez
presque toujours été un défenseur défensif. En sera-t-il de même en
Suisse?



MAREK MALIK: Je ne suis pas le genre de joueur
qui va prendre des risques. Pour moi, la défense est plus
importante que l'attaque. Mais si j'ai une chance de porter le
danger devant, je le fais.



tsrsport.ch: De quel accomplissement
êtes-vous le plus fier dans votre séjour en NHL
(1995-2009)?



MAREK MALIK: D'avoir atteint la finale de la
Coupe Stanley en 2002 avec Carolina (réd: défaite en 5 matches).
Chaque partie était serrée. En fait, Detroit ne nous était pas si
supérieur que ça. Sur le moment, la déception était énorme, mais
avec le recul, je me dis qu'on avait réussi un gros truc.



tsrsport.ch: Et ce fameux penalty avec les
New York Rangers en 2005, qui avait mis fin à une interminable
série face à Washington?



MAREK MALIK: J'étais le 30e tireur et j'ai
surpris le gardien en tirant après avoir ramené le puck entre mes
jambes. C'était bien sûr un moment unique.

"Je ne fais plus partie du cadre tchèque"

tsrsport.ch: Médaillé de bronze à Turin
avec votre nation, pensez-vous aux JO de Vancouver?



MAREK MALIK: Non, la défense sera composée de
joueurs de NHL. Quelques éléments évoluant en Europe seront sans
doute aussi sélectionnés, mais je ne fais plus partie du cadre
tchèque.



tsrsport.ch: Vos favoris pour la médaille
d'or?



MAREK MALIK: Le Canada, bien sûr, mais aussi la
Russie et la Suède.



tsrsport.ch: Et la République
tchèque?



MAREK MALIK: Personne ne nous attend, comme à
Nagano. Nous sommes capables de créer la surprise et de repartir
titrés, comme en 1998.



Propos recueillis par Michaël Taillard.