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Tobias Stephan, l'homme-clé de GE-Servette

Le portier de 26 ans veut gagner un titre durant ses 3 années à Genève.
Le portier de 26 ans veut gagner un titre durant ses 3 années à Genève.
Même si le hockey est un sport d'équipe, un homme sort du lot à GE-Servette: Tobias Stephan. Le Zurichois, actuellement meilleur gardien de LNA, est la clé du succès grenat. Son retour en Suisse lui a offert un billet olympique.

En engageant Tobias Stephan, Chris McSorley a eu fin nez cet
été. Le gardien zurichois, qui n'avait plus d'avenir en Amérique du
Nord, fait aujourd'hui les beaux jours de GE-Servette, qui est
solidement installé dans le top-3 de LNA. L'athlète de 1m90 est la
principale clé du succès grenat. L'ex-joueur de Kloten et Coire est
aujourd'hui le meilleur portier de la ligue (2,2
buts/matches).



Convoqué par Ralph Krueger pour les JO de Vancouver, Stephan
raconte son parcours, fait de hauts et de bas. Drafté en 2002 par
Dallas et 11 fois titulaire en NHL avec les Stars, il dit avoir
fait le bon choix en revenant en Suisse.

"Mon succès est dû à l'équipe"

Venir à Genève était
la meilleure chose que je pouvais faire.

Tobias Stephan

tsrsport.ch:

Cette saison, vous êtes l'homme
fort de Genève. Ce rôle vous plaît-il
?



TOBIAS STEPHAN:

Je ne suis qu'une partie d'un
collectif. Pour gagner, nous avons besoin d'un groupe complet. Mon
succès actuel est dû aux bonnes performances de toute l'équipe, qui
effectue un gros boulot en défense. Dans ce solide système grenat,
c'est plus facile à jouer et j'ai beaucoup de plaisir.



tsrsport.ch:

Peut-on dire que vous effectuez
votre meilleure saison
?



TOBIAS STEPHAN:

Chaque année et chaque situation
sont différentes. En étant le no1 à Genève, je peux avoir beaucoup
de temps de glace. Cela m'a redonné confiance en moi et je suis
très content.

A Genève pour gagner le titre

tsrsport.ch:

Vous ne regrettez donc pas votre
retour en Suisse, après 3 ans aux Etats-Unis
.



TOBIAS STEPHAN:

Venir à Genève était la meilleure
chose que je pouvais faire, après avoir compris que mes chances en
NHL étaient devenues quasiment nulles.



tsrsport.ch:

Pourquoi avoir choisi
GE-Servette
?



TOBIAS STEPHAN:

Le club grenat est une bonne et
sérieuse organisation qui se donne les moyens de jouer pour le
titre national. Une des principales raisons a également été la
présence aux Vernets de Sébastien Beaulieu. Il y a peu de
formations helvétiques qui possèdent un entraîneur pour les
gardiens. Le Québécois est un très bon coach et c'est en grande
partie la raison de mon succès actuel. Avant de venir à Genève, je
ne connaissais que l'équipe. Depuis mon arrivée, j'ai appris à
connaître la ville et les gens. J'y suis heureux et cela se sent
aussi dans les résultats.

"J'ai beaucoup progressé en Amérique du Nord"

Mon expérience
américaine m'a rendu meilleur.

Tobias
Stephan

tsrsport.ch:


Etes-vous déçu de ne pas avoir réussi à percer en Amérique du
Nord?




TOBIAS STEPHAN:

Oui bien entendu. Mais au final,
si je regarde mon parcours américain, j'ai beaucoup appris. Cette
expérience m'a rendu meilleur. Quand je suis arrivé en 2006 à
Dallas, j'étais jeune, avec mes hauts et mes bas. Depuis mon
retour, j'ai gagné en maturité et en régularité. Je joue également
davantage le puck avec la crosse.



tsrsport.ch:

N'avez-vous pas traversé
l'Atlantique trop tôt dans votre carrière
?



TOBIAS STEPHAN:

Non, je pense que j'étais prêt à
partir, après 5 saisons en LNA. Même si je n'ai pas beaucoup évolué
en NHL, mes 3 années en AHL m'ont énormément aidé à progresser. Si
c'était à refaire, je prendrais les mêmes décisions.

"J'ai eu peur de succéder à Reto Pavoni"

tsrsport.ch: A votre avis, pourquoi
n'avez-vous pas eu vraiment votre chance à Dallas?



TOBIAS STEPHAN: Je n'étais pas au bon endroit au
bon moment. Le gardien no1 Marty Turco jouait beaucoup et le coach
ne me faisait pas vraiment confiance lors de la saison 08/09. J'ai
dû attendre 2 mois après le début de la saison pour être aligné.
Cette situation ne m'a pas aidé. Si tu ne montres pas le meilleur
de toi quand l'occasion se présente, c'est difficile. Et ce n'est
pas évident quand tu joues peu. Néanmoins, je ne regrette rien de
mon parcours.



tsrsport.ch: Ce dernier a commencé à Kloten,
qui vous a fait confiance en 2002, après vous avoir prêté une
saison à Coire...



TOBIAS STEPHAN: J'étais au bon endroit au bon
moment! Bien encadré, j'ai pu lancer ma carrière. Cependant, j'ai
eu très peur au début, car il fallait tout de même succéder à Reto
Pavoni. C'était un immense challenge personnel. Mais après une
première année réussie, cela m'a donné confiance pour la
suite.



tsrsport.ch: Avez-vous appris quelque chose
de Reto Pavoni, avant son départ?



TOBIAS STEPHAN: Non, malheureusement je ne l'ai
pas beaucoup côtoyé. Cependant, nous avons des styles bien
différents.



Propos recueillis par Sébastien Clément

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"Je suis excité d'aller aux JO de Vancouver"

tsrsport.ch: Gardien est souvent un poste ingrat. Est-ce difficile à vivre?

TOBIAS STEPHAN: Si un portier ne joue pas bien, l'équipe ne peut pas s'imposer. A l'inverse, c'est toujours une grande satisfaction d'engranger des victoires. Pour arriver à cela, c'est un long et dur travail. Il faut avant tout être fort dans la tête, pour faire face à la pression. L'important est de continuer à progresser. Personnellement, je cherche toujours à m'améliorer.

tsrsport.ch: Le niveau des gardiens suisses est excellent depuis plusieurs années. Cette concurrence a-t-elle une influence?

TOBIAS STEPHAN: C'est vraiment une période intéressante, où tous les portiers de LNA peuvent faire la différence pour leur club. Chaque année, il y a des jeunes qui percent, par exemple Genoni la saison passée et Conz aujourd'hui. Cette situation nous fait travailler pour être toujours au top et je pense que cela me rend meilleur.

tsrsport.ch: Dans ces conditions, votre sélection olympique est une belle récompense.

TOBIAS STEPHAN: Même si elle doit encore être confirmée par Ralph Krueger, je suis très excité par cette aventure. C'est une grande chance d'aller aux Jeux olympiques et je ferai mon possible pour aider l'équipe.

tsrsport.ch: A 26 ans, vous êtes à la fleur de l'âge pour un gardien. Comment voyez-vous la suite de votre parcours?

TOBIAS STEPHAN: Je pense que je suis dans la bonne direction. Avec un contrat de 3 ans, j'ai envie de construire quelque chose à Genève en vue d'un titre. Après, c'est ouvert. Un retour en NHL me semble difficile, à moins de réaliser de grandes performances internationales. Mais j'analyserais toute offre américaine. Je n'aimerais pas retourner en AHL. Une place en Russie ou en Suède serait aussi intéressante.

Tobias Stephan express

La première chose faite au réveil: je prends mon petit déjeuner.

Votre rêve: être en bonne santé le plus longtemps possible.

Plus grande qualité: ambitieux.

Plus grand défaut: impatient.

Meilleur souvenir: mon premier match de NHL avec Dallas. On avait perdu 1-2 après prolongation contre Chicago, mais c'était un de mes meilleurs matches.

Pire souvenir: la défaite 10-1 à Berne, qui nous avait condamnés aux playout en 2005 avec Kloten.

Pourquoi avoir choisi le hockey: j'habitais à côté de la patinoire de Kloten et mon père m'emmenait voir les parties. Cela m'a donné envie d'essayer.

Le hockey, c'est: un jeu fantastique.

Que représentent les JO: c'est un objectif ultime, le plus grand tournoi que tu puisses jouer.

Votre idole: quand j'étais plus jeune, c'était Reto Pavoni (ex-Kloten et Genève).

Dopage: quelque chose qui n'a pas de place dans le hockey. Cela ne sert à rien

Salaire: on ne le révèle pas en Suisse, contrairement en Amérique du Nord.