Bienne sauve sa peau in extremis face à Lausanne

Bienne disputera bel et bien une 3e saison consécutive en LNA.
Mais l'accouchement a été oh combien douloureux. La "faute" à un
Lausanne coriace, qui a longtemps cru au Stade de Glace pouvoir
lever les bras en signe de promotion.



Une fois n'est pas coutume dans ce barrage, l'équipe à avoir
marqué la première n'a pas gagné. Le LHC a mené 0-1 puis même 1-2
mais c'est finalement Kevin Lötscher à 3 minutes de la sirène qui a
inscrit, sur un coup de dés, le 3-2 final. Ce maintien n'est
finalement en rien volé, tant les Seelandais ont montré, à défaut
de sérénité, être un poil supérieurs dans tous les secteurs du
jeu.

Bienne bien puis arrogant

La saison 2009/2010 devait être celle de la consolidation pour
Bienne, avec notamment les arrivées de Kent Ruhnke et de Sébastien
Bordeleau. Auteur d'une bonne saison régulière, le club triple
champion de Suisse a longtemps tutoyé le top-8, synonyme de séries
finales.



Les playoff de LNA n'ont finalement été qu'un mirage. La
relégation a, elle, été bien palpable! Les blessures n'expliquent
pas tout pour justifier ce parcours calamiteux en playout et
barrage. Il est indéniable que les Seelandais ont fait preuve
d'arrogance, un dédain qui a mué en doutes et qui ont failli leur
coûter la place parmi l'élite...

Lausanne le petit plus en moins

Cinq ans après sa relégation en LNB,
Lausanne continuera donc de griffer les glaces de Thurgovie,
Langenthal ou encore de Bâle la saison prochaine... Le chemin vers
la LNA n'est cependant plus très loin. Formidables de générosité,
et avec un Gianluca Mona des grands soirs, les Lions vaudois ont
montré lors du 7e et dernier match de ce barrage, qu'il ne manquait
finalement pas grand-chose pour détrôner Bienne.



L'expérience a fait la différence, tout comme la faculté à tuer le
match. Le LHC en a été incapable lors du 2e tiers notamment. Comme
le 13 avril 2009, Lausanne échoue donc au poteau contre Bienne.

Trouver la bonne clé

Sur une série au meilleur des 7 rencontres, un détail, un brin
de chance, un premier but ou une maladresse ne tiennent en fin de
compte pas du hasard. Ainsi est la dure réalité du sport...



Et la réussite dans tout ça? Elle fait partie intégrante du jeu
mais Lausanne a clairement prouvé qu'il méritait sa place en LNA.
Reste que les Lions vaudois doivent encore trouver la bonne clé
pour s'extraire d'une cage "Ligue Nationale B" clairement trop
exiguë et peu attrayante pour leur standing. Avec John Van Boxmeer,
arrivé en décembre, Lausanne tient l'homme capable de mener le club
à l'échelon supérieur.

KEVIN SCHLÄPFER: "J'ai pris 20 ans"

KEVIN SCHLÄPFER (directeur sportif et
entraîneur du HC Bienne): Je veux souligner l'état d'esprit
dont à fait preuve l'équipe. Je lui tire un grand coup de chapeau.
Nous avons réussi! Après les 3 baffes que Lausanne nous a
infligées, nous avons su retourner une situation délicate. J'ai
pris 20 ans dans ce barrage. Déjà l'année passée, j'ai pris
l'équipe en cours de route. Pour la suite, on va réfléchir. Je
n'exclus pas d'être candidat au poste d'entraîneur.



GAETAN HAAS: Tout le monde était nerveux.
Jamais je n'avais eu les jambes qui tremblaient autant. On y a
toujours cru. C'est incroyable de finir par une victoire devant
7000 spectateurs.

MARTIN STEINEGGER: "Nous avons été chanceux"

MARTIN STEINEGGER: Nous sommes soulagés.
C'était vraiment du 50-50. Les deux équipes ont vraiment été très
proches. Nous avons trouvé le "spirit" au bon moment. Nous avions
bien fini la saison régulière en battant Berne 2-0. Cette victoire
ne nous a pas forcément fait du bien car par la suite nous avons
complètement raté les playout. Nous croyions que cela serait
facile. Nous avons été chanceux.



MATHIEU TSCHANTRE: Je suis "fini". Cela a été
10 fois plus difficile que l'année passée. Nous menions 2-0 dans
cette série. Nous n'aurions jamais dû arriver à un 7e match! Sur la
fin, nous étions plus frais physiquement que Lausanne.

GERARD SCHEIDEGGER: "Nous frôlons la promotion"

GERARD SCHEIDEGGER (manager du LHC): Bienne
s'est en sorti in extremis. On lui a fait très peur. Le fait que
nous ayons mené 1-0 puis 2-1 lors du 7e match ravive encore plus
les regrets. Les Seelandais ont su puiser dans leurs ressources
pour passer l'épaule. Nous n'avons aucun reproche à nous faire.
L'année passée lors du 7e match, nous avions partie perdue d'entrée
de jeu. Cette année, nous les avons fait douter pendant 40
minutes.



Nous avons frôlé l'élimination contre Ajoie en quarts de finale.
Là nous frôlons la promotion. Ainsi va le sport. N'oublions pas que
Bienne avait fini 9e de la saison régulière. C'est une bonne
équipe.



GIANLUCA MONA: Encaisser à 3 minutes de la
fin le but qui nous prive de promotion nous fait très mal. Nous
avons montré que nous ne sommes qu'à quelques millimètres de la
LNA. Nous n'avons aucun regret à nourrir car nous avons vraiment
tout donné. Ce 7e match se joue sur un rebond... L'échec prédomine
mais nous avons montré que l'équipe est prête pour la LNA. Bienne a
battu des équipes comme Berne ou Davos.



ALEXANDRE TREMBLAY: On a joué le match qu'il
fallait. Personne ne nous voyait aussi loin après avoir été mené
2-0 dans la série. La promotion a été très proche. C'est d'autant
plus décevant... On va continuer à travailler.



Bienne, Miguel Bao