John Gobbi était prêt à faire un effort pour rester à Genève

Le fan de hockey genevois a de quoi faire la grise mine, malgré l'arrivée de l'été. Après la vente inattendue de Thomas Déruns au CP Berne fin janvier, c'est au tour de John Gobbi (29 ans) de quitter Genève-Servette, pour Zurich.

Un départ d'autant plus étrange que le défenseur était une figure de proue du club grenat. Parfaitement intégré dans l'équipe et dans la ville du bout du lac, où il achèvera fin juin ses études universitaires en économie, le Tessinois a été prié de faire ses valises. Et ce à son retour de Slovaquie, où il a joué le Championnat du monde avec l'équipe nationale! Interview.

tsrsport.ch: Pourquoi êtes-vous si subitement devenu indésirable, alors que vous faisiez partie des meubles à Genève?

JOHN GOBBI: Chris McSorley m'a dit que c'était une question de budget. En tant que coach, il m'aurait volontiers gardé, mais en tant que manager, cette issue était impossible pour lui. J'étais pourtant prêt à réduire mon salaire, si le problème était là.

tsrsport.ch: Votre contrat avec le GSHC courait pourtant jusqu'en 2015... Serez-vous dédommagé?

JOHN GOBBI: Je recevrai un petit défraiement pour mes frais de déménagement vers Zurich. Je le répète, l'argent n'a jamais été ma motivation première. Je suis chanceux de pouvoir vivre de ma passion. Je me sentais vraiment bien à Genève. Les 7 ans que j'y ai passés vont rester ancrés en moi toute ma vie.

"Je ne pense pas être devenu nul"

tsrsport.ch: On a pu lire que votre commotion subie en 2009 a pu peser dans la balance. Est-ce vraiment possible?

JOHN GOBBI:

Je ne pense pas que mon départ soit lié à cela. Je viens de disputer le Mondial avec l'équipe de Suisse, alors j'espère ne pas être devenu un "nul" en quelques jours!

tsrsport.ch: Avec les rumeurs évoquant un possible départ de Goran Bezina, duquel on exigerait un gros effort financier, le public genevois est en droit de s'inquiéter...

JOHN GOBBI: Chris McSorley sait tirer le maximum de joueurs auxquels personne ne croit, comme cela a été le cas avec Daniel Rubin ou moi. Alors les nouveaux (réd: Noah Schneeberger, Gian-Andrea Randegger, Adrian Brunner) pourraient en surprendre plus d'un. Tobias Stephan (réd: gardien) a resigné jusqu'en 2014, Jonathan Mercier assumera un rôle encore plus important, et il y aura 2 étrangers en défense. Je vois Genève en playoff à 100%. Mais je n'aime pas savoir ce club en proie à des soucis financiers, c'est clair.

tsrsport.ch: La présence de Robin Breitbach à Zurich vous a-t-elle aidé à choisir cette destination plutôt qu'une autre?

JOHN GOBBI: Robin a été mon partenaire en défense la saison dernière, avant qu'il ne se blesse, alors son transfert au Hallenstadion a aussi pesé dans ma décision. Je connais aussi déjà les autres internationaux, Mathias Seger, Severin Blindenbacher et Andres Ambuehl. Les ZSC Lions ont une riche histoire. J'ai toujours dit que si je quittais Genève-Servette, ce serait pour une formation qui vise le titre.

Propos recueillis par Michaël Taillard