Chris McSorley: "L'équipe de Bienne me fait penser à l'armée chinoise"

tsr: Chris McSorley, c'est le début de la guerre entre guillemets, c'est la fin de la saison, comment vous sentez-vous en cette fin de tour qualificatif?

CHRIS MCSORLEY:

Ça a été une longue saison pour nous. De mes dix années passées en Suisse, c'est ma saison la plus bizarre. C'est un gros défi. Voir d'où l'équipe est revenue, voir toute cette adversité à laquelle l'équipe a fait face.

Il nous a manqué des joueurs importants. Tony Salmelainen était absent la moitié de la saison, Dan Fritsche n'a joué que 5 matches, Walsky n'a disputé qu'un tiers des matchs, Paul Savary est encore blessé... Il nous a manqué un tiers de notre contingent tout au long de la saison. Malgré tout cela, se battre pour être en playoff à ce stade de la saison, je ne peux qu'être fier de l'équipe, fier de ce qu'elle a fait.

"La discipline est le point fort de Bienne"

tsr: C'est une lutte entre Genève et Bienne. Honnêtement, qui est meilleur, Bienne ou Genève?

CHRIS MCSORLEY: Sur le papier, c'est Bienne. Ils sont en pleine santé, l'équipe est stable. Ils me font penser à l'armée chinoise, ils déferlent sans cesse. On a eu beaucoup de difficultés contre eux cette année. Mais je peux dire que Genève est plus fort en ce moment. Et si on arrivait à récupérer tous nos joueurs blessés, on serait très fort, on pourrait même être dans les quatre premiers du classement. Mais au vu des circonstances actuelles, Bienne est favori. Sauf qu'on a la culture à Genève, une mentalité telle qu'on ne va rien lâcher.

tsr: Quels sont les points forts de Bienne?

CHRIS MCSORLEY:

La discipline! Et ils peuvent se reposer sur un super gardien. Reto Berra fait une saison digne d'un MVP. Ils jouent très bien devant le gardien et je dois tirer mon chapeau à Kevin Schläpfer. Il fait un très bon boulot avec cette équipe en exploitant parfaitement ses points forts. Ils ne jouent pas pour gagner, ils jouent pour ne pas perdre. Leur stratégie, c'est de vous pousser à la faute, ils attendent que vous fassiez 2-3 erreurs de plus, ils spéculent la-dessus et essaient de vous surprendre ensuite avec les quelques gâchettes qu'ils ont en attaque.

Ils sont patients, attendent tel un serpent en embuscade, et dès qu'une opportunité se présente, ils vous bouffent et marquent.

"Les playoff sont dans mes gênes"

tsr: Quand vous jouez contre Bienne, est-ce que vous changez quelque chose dans votre coaching?

CHRIS MCSORLEY: Les supporters de Bienne sont de vrais fanatiques. Jouer à Bienne, au Stade de Glace, c'est compliqué. Je dis toujours à mes joueurs de rester concentrés sur le puck, sur le jeu et de laisser de côté les émotions et toute l'ambiance de la patinoire, d'ignorer les supporters biennois. Bienne capte très bien l'énergie délivrée par les fans et ce n'est pas un hasard si Bienne est une des meilleures équipes à domicile. Quand on joue contre Bienne, il faut être patient, il faut les contenir pendant la première période et si tu arrives à la fin du premier tiers avec un score serré, alors tu as une chance de gagner, le tiers initial est la clé des matches contre Bienne.

tsr: Dernière question, dites-moi la vérité, Genève jouera les playoff?

CHRIS MCSORLEY: Oui, évidemment! nous serons en playoff, c'est dans mes gènes, la manière dont je pousse l'équipe, les gars que nous avons, les leaders du vestiaire, Goran Bezina, Brian Pothier, Tony Salmelainen, Tobias Stephan et tous les autres. Avec eux, on ne peut pas envisager autre chose.

Maïque Perez/Ludovic Perruchoud