Christoph Bertschy, le joyau fribourgeois passé à "l'ennemi"

Passer de Fribourg à Berne, c'est un peu comme passer de Barcelone au Real Madrid. Mais Christoph Bertschy, lui, ne regrette pas une seconde d'avoir rejoint "l'ennemi" durant ses classes juniors. "Pour ma carrière, c'était la meilleure décision à prendre", dit-il.

Et on ne peut pas lui donner tort. A 17 ans, l'attaquant originaire de Guin a décroché une place de titulaire au sein des "Ours". Un club dont la profondeur de banc est toujours conséquente.

Avec 16 points en 28 matches jusqu'ici, le Fribourgeois mérite assurément une nomination pour le titre de "rookie" de l'année". N'est-ce qu'un début?

"On s'est amélioré avec Törmänen"

tsrsport.ch: Imaginiez-vous, l'été dernier, pouvoir réaliser une telle saison?

CHRISTOPH BERTSCHY: Non, je n'avais pas pensé que cela pourrait se produire si vite et de si belle manière. Il faut dire que mes deux coéquipiers en attaque me facilitent bien la tâche.

tsrsport.ch: Vous voulez parler de Martin Plüss et d'Ivo Rüthemann?

CHRISTOPH BERTSCHY: Oui. Si je n'avais pas la chance d'évoluer dans le même bloc qu'eux, je ne sais pas si tout se serait aussi bien déroulé pour moi. Ils me donnent beaucoup de conseils, ce sont des gars très sympas et très ouverts. Ils ne m'ont jamais fait la gueule à cause de mon jeune âge.

tsrsport.ch: Pour un "rookie", est-ce plus dur de s'imposer à Berne qu'ailleurs, en raison du nombre élevé de supporters?

CHRISTOPH BERTSCHY: Je ne sais pas comment ce serait ailleurs. Dans toutes les patinoires de LNA, beaucoup d'yeux te regardent, et tu dois malgré tout rester confiant. Mais je dois avouer que pour mon premier match à Berne, quand c'était à mon tour d'entrer sur la glace, mes jambes tremblaient. Maintenant, je suis toujours un peu nerveux quand on joue devant un public nombreux, mais je réussis à me concentrer davantage sur mon jeu.

tsrsport.ch: Larry Huras a été viré en octobre pour manque de spectacle. Est-ce que Berne fait le show avec Antti Törmänen?

CHRISTOPH BERTSCHY: On s'est amélioré quand Huras est parti. Il faut dire que ce n'était pas sa faute si on jouait mal. Même si on se donnait à fond, rien ne fonctionnait. Il fallait changer quelque chose, et c'est lui qui a payé la note. Je dois beaucoup à ces deux coaches, qui m'ont donné leur confiance.

"Je rêve de jouer en NHL"

tsrsport.ch: Vous souhaitez devenir un bon joueur de LNA. Avez-vous d'autres buts?

CHRISTOPH BERTSCHY: Je rêve de jouer en NHL. Après le Mondial M20, un scout des Winnipeg Jets m'a contacté pour avoir les coordonnées de mon agent. Mais avant d'y songer, je dois confirmer en LNA. On verra comment ça évoluera...

tsrsport.ch: Justement, l'équipe de Suisse (8e rang final) a déçu lors du dernier Mondial M20 "A" lors des Fêtes en devant disputer le tour de relégation...

CHRISTOPH BERTSCHY:

On ne peut pas être content de notre défaite (réd: 6-4) contre la Slovaquie, où on a encaissé quatre buts au dernier tiers. Sur un plan personnel? Pour mon premier Mondial, c'est assez bien allé (réd: 2 buts & 2 assists en 6 matches). L'ambiance à Calgary était impressionnante. Les patinoires étaient bien remplies à chacun de nos matches. On voyait de grands panneaux publicitaires annonçant le tournoi partout dans la ville. Les Canadiens vivent ça comme un grand spectacle.

tsrsport.ch: Cet engouement ne vous donne-t-il pas envie de rejoindre une ligue junior canadienne, comme Luca Sbisa (Anaheim) ou Nino Niederreiter (New York Islanders), aujourd'hui en NHL, l'ont fait?

CHRISTOPH BERTSCHY: Non. Le niveau de la LNA est bien plus élevé que celui de ces championnats. J'ai une place en Suisse, alors si je peux la garder, c'est mieux. Les recruteurs de la NHL ont une moins grande considération pour la LNA, c'est vrai. Mais c'est parce qu'ils ne l'observent pas toute l'année.

Propos recueillis par Michaël Taillard