Cette issue complètement hallucinante risque de faire couler beaucoup d'encre. Le but de la victoire inscrit par le défenseur canadien a été validé par les arbitres après consultation de la vidéo. Ils ont décidé qu'Andres Ambühl - placé dans la zone du gardien - n'avait pas gêné le gardien Marco Bührer.
Dominé durant la majeure partie de la rencontre, Zurich enlève son 4e titre en 12 ans après 2000, 2001 et 2008.
Le "Z" imite ses aînés de 2001
Les Lions imitent donc leurs aînés de 2001, qui avaient battu Lugano lors d'une "finalissima" mythique après avoir été menés 3-1 dans la série.
Berne, lui, n'a pas réussi le coup de 2010, où il avait battu Genève à la maison lors de la partie décisive. C'est la 2e fois que le SCB s'incline lors d'un septième match, après celui perdu en 2007 contre Davos.
La rencontre no6 aura fait exception à la règle. Comme on pouvait s'y attendre vu l'enjeu, les buts ont été rares. La faute, encore une fois, à d'excellents gardiens, Lukas Flüeler (ZSC) et Marco Bührer (Berne). Autant l'un que l'autre ont réussi d'excellents playoff.
Deux coaches aux antipodes
Impensable après l'acte 4, cet exploit porte aussi la marque d'un certain Bob Hartley, pressenti par plusieurs médias québécois à Montréal, en NHL.
Le Canadien, vainqueur de la Coupe Stanley en 2001 avec Colorado, a fait parler son expérience. Il a su trouver les mots justes pour motiver ses troupes lorsqu'elles avaient le dos au mur, et a réussi à déjouer la solide assise défensive des "Ours". Personnage charismatique et sympathique, il se situe aux antipodes d'Antti Törmänen.
Celui-ci a souvent paru amorphe sur le banc bernois. Ivo Rüthemann et Marco Bührer, en fin de match, semblaient d'ailleurs lui reprocher sa passivité. Reverra-t-on vraiment le Finlandais la saison prochaine dans la capitale?
Un resserrement de la LNA, vraiment?
Depuis quelques années, les spécialistes s'accordent à dire que le niveau de la LNA s'améliore constamment. Certes, chaque club est capable de battre n'importe quel autre en saison régulière.
Mais ce n'est pas du tout le cas en playoff!
Depuis l'an 2000, seules quatre équipes ont remporté le titre: Zurich, Berne, Davos et Lugano. Le resserrement de l'élite helvétique est donc tout relatif, même s'il est indéniable que la qualité des joueurs suisses augmente.
La LNA ne possédant pas, comme la NHL, un système de draft attribuant aux plus faibles les meilleurs juniors du pays, un bousculement de la hiérarchie n'est pas à l'ordre du jour. Les riches resteront dominants, et vice-versa...
La révérence de "Sulo"
En même temps que la saison 2011/12, c'est l'une des carrières les plus remarquables des 20 dernières années en LNA qui prend fin. Ari Sulander range en effet sa mitaine après 14 ans de bons et loyaux services à Zurich, ponctués de 4 titres et d'une Ligue des champions. Excusez du peu!
Et dire que le gardien de 43 ans a bien failli ne jamais venir au Hallenstadion... Le Finlandais, proposé par son agent de l'époque aux Lions au début 1998, n'était pas désiré par le coach d'alors. Hans Zach préférait, lui, engager un compatriote, Joseph Heiss.
L'Allemand étant limogé peu après, plus rien ne s'opposait à la venue de "Sulo", frais médaillé de bronze aux JO de Nagano, en provenance du Jokerit Helsinki.
Hartley: "une leçon de vie"
BOB HARTLEY (entraîneur de Zurich): Quelle équipe folle! Mes gars se sont battus toute la saison. Les seuls qui y croyaient après le match no4 travaillaient au club. On a donné une leçon aux gens: dans la vie, il faut toujours persévérer.
THIBAUT MONNET
(attaquant de Zurich):
On s'attendait à jouer les prolongations! C'est magique. C'est mon 2e titre et ils sont tous différents, mais le fêter dans la plus grande patinoire d'Europe, c'est spécial.
LUKAS FLÜELER (gardien no1 de Zurich): Je ne peux pas réaliser qu'on l'a emporté 2 secondes avant la fin! Nous avons peut-être été un peu passifs au début, mais on s'attendait à ce que Berne vienne fort. Si j'ai eu beaucoup de pression? Oui, mais d'avoir ce type de pression, c'est beau.
McCarthy: "l'équipe est récompensée"
STEVE MCCARTHY
(défenseur de Zurich, auteur du but décisif):
On a traversé beaucoup d'épreuves cette saison, et on a travaillé très dur. C'est superbe de voir l'équipe récompensée de ses efforts. Mon but? Ambühl fonce au goal, Tambellini récupère le puck et me le donne du pied, et j'ai le but ouvert. Je suis vraiment heureux en ce moment.
ANDRES AMBÜHL (attaquant de Zurich): Oui, je remporte encore un 7e match décisif (après 2007 et 2009 avec Davos), mais je ne pense pas y être spécialement pour quelque chose. On a eu un peu de chance ce soir, on n'a pas forcément bien joué. Mais on a gagné, et c'est ce qui compte au final.
Sulander: "comme dans un rêve"
ARI SULANDER (gardien no2 de Zurich): Finir ma carrière sur un titre, c'est comme dans un rêve, c'est merveilleux. Je pense que je vais devenir entraîneur, mais je ne sais pas encore exactement. On verra. Je vais rentrer chez moi, à Helsinki, et je vais prendre un peu de repos avant la suite. Je tire un grand coup de chapeau à Lukas, il a été incroyable au but.
JACQUES CLOUTIER (entraîneur assistant de Zurich): Je pense qu'on a bien préparé les joueurs avec Bob à faire face à tous les types de situations, au moyen de la vidéo. Si je le suivrais à Montréal en NHL? Vous savez, au Québec, on dit beaucoup de choses... Bob est une grande vedette là-bas.
Kolnik: "des playoff difficiles"
JURAJ KOLNIK (attaquant de Zurich): Ces playoff ont été difficiles pour moi, car j'ai perdu ma place de titulaire en cours de finale. Mais de jouer ce 7e match et de gagner mon premier titre chez les pros, c'est un feeling incroyable. Je me sens à 100% maintenant, mes déboires en Russie, c'est du passé. La saison prochaine, je serai en pleine forme!
JOHN GOBBI (défenseur de Zurich): Si c'est une revanche par rapport à la finale que j'ai perdue en 2010 à Berne? Mon coeur reste à Genève, alors le titre aurait eu une autre saveur si je l'avais gagné avec les Grenat. Ca a été parfois difficile à vivre de ne pas jouer beaucoup à Zurich, mais le plus important, c'est l'équipe.
Rüthemann: "Zurich n'a rien volé"
ANTTI TÖRMÄNEN (entraîneur de Berne): Le 2-1 de Zurich est tout à fait valable. On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes, nous n'avons pas mis nos occasions au fond.
TRISTAN SCHERWEY
(attaquant de Berne):
C'est dommage, c'était serré du début à la fin. C'est dur d'expliquer ce qu'on ressent quand on a encaissé ce but à 2" du terme. On était si proche du but après avoir travaillé si fort durant toute la saison...
IVO RÜTHEMANN (attaquant de Berne): C'était un dénouement assez spécial. Nous avons été meilleurs que Zurich pendant les deux premiers tiers, mais on n'a pas réussi à faire la différence. Zurich est une bonne équipe de contre, on l'a vu durant ces playoff. Il faut respecter l'adversaire, il n'a pas volé sa victoire.
De Berne, Michaël Taillard
Playoff, finale, acte VII
Berne -ZSC Lions 1-2 (0-1 1-0 0-1)
20'Bastl (Monnet, Ambühl) 0-1,
22'Rüthemann (M.Plüss, Roche) 1-1,
60'McCarthy (Tambellini, Ambühl) 1-2.
Bern Arena: 17131 spectateurs
Arbitres: Kurmann, Massy; Arm, Kung
Pénalités (Zürich): 2x2'
Berne: Bührer; Kinrade, Furrer; Jobin, Hänni; Roche, Gerber; Berger, Ritchie, Dumont; Neuenschwander, Plüss, Rüthemann; Déruns, Gardner, Vermin; Scherwey, Froidevaux, Reichert.
Zurich Lions: Flüeler; Blindenbacher, Geering; McCarthy, Seger; Stoffel, Schnyder; Bastl, Pittis, Monnet; Kenins, Cunti, Tambellini; Bärtschi, Ambühl, Kolnik; Baltisberger, Schäppi, Bühler; Schommer.
Notes: Berne sans Kwiatkowski, Vigier, Brunner et Meier (surnuméraires) ni Morant (supendu). Zurich Lions sans Down et Camperchioli (blessés) ni Ziegler et Murphy (surnuméraires).
SERIE (best of 7): 3-4