Bezina: "On a démontré une belle sérénité"

Gottéron a pourtant fait jeu égal avec son adversaire, se créant même peut-être davantage d'occasions de scorer. Mais le manque de réalisme a été fatal à la bande de Gerd Zenhaeusern.

Les Servettiens ont, eux, cette capacité à marquer des buts à des moments-clés et dans toutes les positions. L'ouverture du score de Slater à la 9e? Conz n'avait pas encore réalisé un arrêt digne de ce nom. Le 3-1 de Douay à la 29e? Fribourg évoluait à ce moment-là avec un homme de plus sur la glace!

Un Mayer au sommet de son art

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi Genève n'a en fin de compte pas trop souffert dans cette série. Avec Mayer, les Grenat disposaient du meilleur gardien, même si Conz n'a pas démérité. Auteur d'un stratosphérique 95,74% (!) d'arrêt dans ce quart, le dernier rempart genevois dégage une sérénité qui transpire sur ses coéquipiers.

Avantage Genève également dans les situations spéciales. L'égalisation de Romy à 4 contre 5 à la 60e de l'acte 2 a pesé de tout son poids dans la série.

C'est aussi du côté des attaquants suisses que s'est faite la différence. Alors que les Aigles ont régulièrement marqué, ce fut quasiment le désert dans les rangs du club fribourgeois.

"Une belle sérénité"

GORAN BEZINA (défenseur de Genève): La série se joue sur le deuxième match à Fribourg. En l'emportant en revenant de nulle part (ndlr: Gottéron menait 3-0), on prend l'avantage 2-0. Si on le perd, cela devient plus compliqué. Pour eux, on a vu que c'était difficile de gagner aux Vernets. On a démontré une belle sérénité lors des trois matches disputés chez nous. C'est vrai qu'il y a eu des périodes où Fribourg avait le puck et dominait. Mais on a su les contrôler et les garder à l'extérieur de la zone dangereuse. C'est clair qu'il y a eu des pucks chaud devant la cage, mais je trouve qu'on a bien géré cette série.

Lugano? Ce n'est pas la même équipe que ces deux dernières années. Ils ont retrouvé leur caractère et possèdent de sacrés attaquants. Ils ont battu Zoug 4-0 en quart, ce n'est quand même pas anodin. Contre eux, il faudra jouer plus physique et avec plus de hargne que ce fut le cas face à Fribourg. Contre Gottéron, on a voulu laisser les émotions de côté. Il va falloir qu'on prenne le dessus physiquement sur Lugano, comme on l'a fait lors des deux dernières saisons. On sait qu'en jouant de la sorte, leurs attaquants vedettes disparaissent assez rapidement...      

JURAJ SIMEK (attaquant de Genève): On a été plus efficace devant le but, c'est ce qui a fait la différence dans cette série. On a également joué de manière simple, tout en nous montrant très solides derrière. Lugano? Depuis que Doug Shedden est aux commandes, cette équipe est beaucoup plus forte. Elle a un bon gardien avec Merzlikins et on connaît tous la qualité de ses attaquants.

ROBERT MAYER (gardien de Genève): Mener 2-1 après la première période était très important. On sait qu'on est difficile à battre quand on est devant au score après 20 minutes. Fribourg a beaucoup de talents offensifs, mais Lugano c'est encore un autre calibre. Ce sera une série difficile contre les Tessinois. 

"Chapeau aux Grenat"

MICHAEL NGOY (défenseur de Fribourg): Ce fut notre meilleur match à Genève dans la série. Il faut tirer notre chapeau aux Grenat. Ils sont solides et font un bon job défensif. C'est vrai qu'on a eu nos chances, mais des grosses occasions de marquer il n'y en a pas tant que ça. Genève a été opportuniste, ils sont toujours devant le gardien et cela paye au final. Leur plan de match est suivi à la lettre. C'est très propre, pas flamboyant comme peut l'être Zurich ou Lugano. C'est simple et efficace.

Le bilan de la saison est atteint avec notre 6e place. Les playoff, c'est peut-être un peu en demi-teinte, en dents de scie à l'image de notre saison. Ce soir, je ne pensais pas que je jouais mon dernier match avec Fribourg. Pour le moment, je n'ai pas encore trop d'émotion, je pense encore au match. Sans doute que dans le car du retour, en parlant avec les gars, il y aura une petite larme qui va se verser. Ca va faire bizarre de ne plus jouer avec Fribourg.

BENJAMIN CONZ (gardien de Fribourg): Tout au long de la série, Genève a été meilleur que nous dans le slot, que ce soit devant son but ou devant le nôtre. C'est vrai que ce n'est pas terrible d'encaisser trois buts dans la série alors que l'on joue en supériorité. On n'a pas été assez malins dans ces situations-là.

JULIEN SPRUNGER (attaquant de Fribourg): On se bat, on se bat et la saison est finie. On sait qu'il y a beaucoup de choses qui vont changer, des pages qui vont se tourner avec le départ de joueurs emblématiques. On s'est fait sortir par une équipe qui était meilleure que nous sur l'ensemble de la série. Il y a beaucoup de choses qui ont tourné en leur faveur et on ne peut que les féliciter. C'est une équipe difficile à manier.

MICHEL VOLET (président): Grosse déception, c'est certain. C'est peut-être un peu sévère 4-1 dans la série. Mais grand respect pour Genève, qui a été meilleur que nous. Je suis fier de mon équipe, ce fut une saison encourageante. On a passé un cap et fait un pas en avant avec Gerd Zenhaeusern. 

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Genève, Stéphane Altyzer