Stalberg: "je veux rester en Suisse 4 à 5 saisons"

Ce n'est pas tous les jours que des vainqueurs de la Coupe Stanley posent leurs bagages en National League. A l'intersaison, Zoug a donc réussi un très joli coup en attirant Viktor Stalberg (31 ans) dans ses filets.

Outre le gardien de Lausanne Cristobal Huet, sacré avec Chicago en 2010, l'attaquant, aussi titré avec les Blackhawks, mais en 2013, est le seul joueur du championnat membre de cette catégorie à part. Après 8 saisons en NHL, le Suédois a choisi de revenir en Europe.

Une décision dictée surtout, comme pour de nombreux étrangers de NL, par des raisons familiales. L'ex-joueur d'Ottawa est en effet devenu, début octobre, l'heureux papa d'un petit garçon.

"C'est agréable de jouer en power-play"

RTSsport.ch: On a pu lire que si vous êtes revenu en Europe, c'est aussi afin de vous réconcilier avec le hockey.

VIKTOR STALBERG: (un brin agacé). Ne me comprenez pas mal. J'ai eu beaucoup de plaisir à jouer en NHL. C'était simplement frustrant d'avoir un temps de jeu limité récemment. Je voulais retrouver un rôle plus important dans une équipe.

RTSsport.ch: Vous étiez plutôt un ailier défensif en NHL. A Zoug, vous êtes retourné à vos premières amours.

VIKTOR STALBERG: Oui. Tout comme lors de mes premières années en NHL, on attend ici de moi que je marque des buts. C'est agréable d'être sur la glace autant à 5 contre 5 qu'en power-play. En plus, avec mes coéquipiers de trio Dominic Lammer et Garrett Roe, on s'entend bien. Et l'équipe a pris un bon départ. Que du positif.

Coup du chapeau de Stalberg

RTSsport.ch:Zoug compte sur vous pour ramener le titre, qui le fuit depuis 1998.

VIKTOR STALBERG:Ce club fait tout juste depuis quelque temps. La patinoire est belle, le public est fervent, et il y a un bon staff qui rend l'équipe compétitive chaque année. Il nous faudra 4 blocs performants en séries, pas seulement un ou deux. Notre gardien (réd: Tobias Stephan) est solide. A priori, on aura nos chances. Mais il est encore trop tôt pour faire des pronostics. En tout cas, je me plais beaucoup à Zoug jusqu'ici.

RTSsport.ch: Zoug est toujours en course en Ligue des champions. Comment appréhendez-vous cette épreuve?

VIKTOR STALBERG: Cette épreuve alourdit un peu le calendrier. Mais maintenant que nous avons atteint les 8es de finale et la phase éliminatoire, ce sera plus excitant et on fera tout pour gagner le trophée. Kometa Brno, c'est une équipe tchèque avec des joueurs très techniques. On verra bien.

"La National League est anonyme en Suède"

RTSsport.ch: Henrik Zetterberg, superstar suédoise des Detroit Red Wings, avait joué pour les Taureaux lors du lock-out en 2012. Cela vous a-t-il influencé à opter pour Zoug?

VIKTOR STALBERG: Non. J'avais entendu dire qu'il y est venu. Et que Zoug est un bon endroit pour vivre, proche de tout, idéal pour les familles. Mais je dois avouer que la National League est très anonyme en Suède. Les gens y suivent plutôt la NHL et la KHL, car on peut voir des matches de ces ligues à la TV.

RTSsport.ch: La KHL, où vous avez brièvement évolué, en 2012 à Mytichi, ne vous tentait pas?

VIKTOR STALBERG: C'était une bonne expérience. On ne s'y attend pas forcément, mais le hockey qu'on pratique en Russie est très défensif, comparé à celui joué en Suisse. J'ai eu des offres de la KHL, j'y aurais gagné plus d'argent. Mais avec un enfant à naître, ce n'était pas une option. Il me fallait de la stabilité, ce qui n'a pas non plus été le cas en Amérique du Nord récemment. Mon objectif est de rester en Suisse pendant encore 4 à 5 saisons.

RTSsport.ch: Vous excluez donc tout retour en NHL. Sans doute car vous avez déjà un titre en poche dans cette ligue?

VIKTOR STALBERG: Oui. Je voudrais certainement retenter ma chance si je n'avais jamais fait partie d'une équipe gagnante. Cette victoire en Coupe Stanley en 2013 avec Chicago, je ne l'oublierai jamais. Je n'en suis à nouveau pas passé loin ce printemps avec Ottawa (réd: défaite 4-3 en demi-finale face à Pittsburgh). Toute la ville soutenait l'équipe, c'était vraiment le pied de disputer ces playoff.

RTSsport.ch: Dans la capitale canadienne, vous avez évolué avec Erik Karlsson, le meilleur joueur suédois en ce moment.

VIKTOR STALBERG: C'est même le meilleur joueur du monde avec Sidney Crosby, selon moi. Il porte son équipe sur ses épaules. Il défend dur et se montre très offensif en même temps. C'est un défenseur qui sait tout faire. Même si je n'ai pu jouer à ses côtés que durant 3-4 mois, c'était plaisant de l'admirer tous les soirs.

"Josi garde toujours le sourire"

RTSsport.ch: La réponse helvétique à Karlsson se nomme Roman Josi, que vous avez côtoyé durant votre séjour à Nashville (2013-2015).

VIKTOR STALBERG: C'est un super gars. Il garde toujours le sourire, même quand il traverse des moments difficiles. Il est toujours en train de plaisanter. Et sur la glace, il est phénoménal. C'est l'un des meilleurs au monde à son poste. Dans le vestiaire, ce n'est pas l'homme des grands discours. Il montre l'exemple sur la glace.

RTSsport.ch: Vous n'avez joué qu'un grand tournoi avec l'équipe de Suède, le Mondial en 2012. Vous avez certainement les JO de PyeongChang dans un coin de votre tête?

VIKTOR STALBERG: Oui, j'ai déjà parlé avec le staff de la sélection. Je prendrai part aux tournois de préparation, on verra bien. En 2012, c'était l'une des seules années où j'étais disponible, car sinon j'étais presque toujours engagé en playoff en NHL. Je n'ai pas quitté celle-ci pour pouvoir aller aux Jeux. Mais si j'ai la chance de représenter mon pays, ce sera quelque chose d'inoubliable.

Propos recueillis par Michaël Taillard - twitter @michaeltaillard