Exploit de FR Gottéron, GE-Servette en vacances

Récents champions d'Europe, les Lions de Zurich sortent dès le
premier tour des playoff de LNA. FR Gottéron, qui a égalisé à 2-2 à
59"48 par Julien Sprunger, s'impose 4-0 dans cette série, grâce à
un triplé de son attaquant vedette.



L'exploit est bien là! Gottéron a éliminé Zurich en quarts des
playoff sans perdre un match. Si les Dragons avaient obtenu les
trois premiers succès de haute lutte, ce quatrième point tient du
miracle (3-2). Alors que les Lions pensaient avoir enfin trouvé la
solution face à Caron & Cie, ils ont eu un relâchement coupable
dans les dernières secondes.



Tout seul au deuxième poteau, Julien Sprunger a pu égaliser à 12"
de la sirène et renverser totalement ce quatrième acte dominé par
les ZSC Lions. Car juste avant cette réussite, Gardner a trouvé le
poteau du but fribourgeois, délaissé par Caron. Puis, Heins a
stoppé de la jambière un envoi de Monnet.

La revanche de Julien Sprunger

Même si Sean Simpson a remodelé ses lignes, qui étaient plus
équilibrées, même si les Lions ont joué leur meilleur match de la
série, la chance est restée du côté de Gottéron. La bande à Serge
Pelletier, qui a évolué un ton au-dessous jeudi, a toujours
provoqué ce brin de folie, qui fait sa force en 2009. Sans oublier
l'homme du match, Julien Sprunger.



Suspendu lors des playoff 2008, l'attaquant a pris une belle
revanche. Auteur des trois réussites fribourgeoises,
l'international, toujours en phase avec Bykov, a envoyé les Dragons
dans la légende. Et celle-ci va continuer à faire vibrer tout le
peuple fribourgeois...

Fribourg peut aller au bout

Ainsi, comme en 1992 et 1993, Gottéron a
sorti Zurich dans les séries pour le titre sans concéder une seule
défaite. Lors de ces deux années, les Fribourgeois avaient atteint
la finale... Les Dragons de 08/09 sont-ils capables de lutter pour
le titre? Après un tel exploit face au ZSC, on ne peut répondre que
oui.



Les hommes de Serge Pelletier ont ce qu'on appelle la baraka
depuis janvier (15 succès, 4 revers). Mais la chance n'est qu'un
facteur, provoqué par une équipe bien équilibrée et en confiance.
De plus, avec un Sébastien Caron dans sa meilleure forme, Fribourg
n'a pas fini de surprendre!

Ce qu'ils ont dit

JULIEN SPRUNGER: Sur le 2e but, j'étais au
bon endroit au bon moment. Quand j'ai vu ce puck stoppé devant moi,
je n'y ai pas cru tout de suite avant de le mettre au fond. Puis,
sur le 3e, je suis dans la même position, mais là j'ai dû lever le
puck pour marquer... Je remplis seulement mon rôle, celui de
marquer. Mais on a gagné en équipe. Notre 1er objectif est donc
atteint, celui d'aller aussi loin que l'année passée. Désormais,
nous avons plus de temps de récupération pour aborder les
demi-finales. Cela nous avait manqué en 2008. Mais cette année,
nous n'avons peur de personne. Avec Caron dans les buts, tout est
possible...



SERGE PELLETIER: Nous avons franchi un pas
cette saison. Certes, nous avons eu de la chance, mais cela fait
partie du jeu. Avant l'égalisation de Julien Sprunger, Zurich a eu
deux possibilités de tuer le match. C'est là que la partie a
tourné. Cela a eu un effet psychologique sur Zurich, qui pensait
peut-être avoir match gagné avant. Après, en prolongation, nous
avons joué notre meilleur période et Sprunger a été le
héros.



MICHAEL NGOY: Nous n'avons pas joué un grand
hockey, mais le public a su nous porter pour réaliser ce miracle.
Nous sommes vraiment sur un nuage et rien ne peut nous arriver.
Ainsi, nous avons été les plus opportunistes.



PHILIPPE SEYDOUX: Ce soir, nous avons gagné
en équipe. Même si nous avons été menés 2 fois au score, nous avons
à chaque fois su réagir. Sur ce quart, nous avons été la formation
la plus équilibrée, la plus présente. Désormais peu importe quelle
équipe nous jouons en demi-finale, nous serons prêts.



THIBAUT MONNET: C'est... embêtant... pour ne
pas être vulgaire! Nous avons été la meilleure équipe sur le plan
offensif, mais Gottéron a été meilleur tactiquement. C'est triste
de terminer notre saison ainsi, mais le mérite revient à Fribourg,
qui a été plus opportuniste. Malgré cette élimination, on peut être
content de notre saison.



Fribourg, Sébastien Clément

GENEVE-SERVETTE EN VACANCES

Malgré un incroyable retour de 2-5 à 5-5 grâce à un but de
Déruns à 6" du gong final, GE-Servette se retrouve en vacances. Le
vice-champion de l'exercice précédent n'a pas gagné un seul match,
malgré le retour devant les filets de Gianluca Mona pour ce
quatrième affrontement.



On ne pourra absolument rien reprocher à Genève sur ce quatrième
acte. Au pied du mur, les Aigles ont tout tenté, en vain. Hélas,
même un Kloten minimaliste a réussi à boucler la série 4-0. Bezina
et Cie ont dominé les débats face à un adversaire très défensif
mais toujours redoutable sur les contre-attaques. Souvent assiégés
dans leur zone défensive, les Flyers ont tenu bon, avec un peu de
réussite parfois.



Même si Gianluca Mona, titularisé à la place de Conz, a eu
nettement moins de travail que son vis-à-vis Rüeger, les joueurs
d'Anders Eldebrink se sont créé tout autant d'occasions
franches...

Un jeu de puissance désastreux

Les Grenat avaient pourtant tout pour bien faire après le 1-0 de
Déruns. C'est alors qu'ils se sont fait piéger en encaissant un but
à... 5 contre 4. Tout un symbole! Le jeu de puissance a été
vraiment le point noir des Genevois tout au long de la saison, le
2-5 de Wick en étant une preuve supplémentaire.



Alors que certains "supporters" servettiens avaient déjà quitté
les Vernets, leur équipe a réussi un retour aussi incroyable
qu'inattendu, avec l'égalisation à 6 secondes du terme. La séance
de tirs au but a ensuite tourné à la catastrophe pour Mona, battu 3
fois sur 4 essais. Aucun Genevois n'a marqué.

Une saison dans l'anonymat

Eliminé en quatre petits matches au stade des quarts de finale,
GE-Servette va forcément tirer un bilan contrasté, pour ne pas dire
mitigé de sa saison. L'impression est que le club grenat n'a jamais
trouvé son rythme de croisière dans cet exercice 2008/09. Placé
dans le ventre mou du classement, il n'a certes jamais tremblé pour
une place en playoff, mais n'a pas non plus semblé en mesure
d'appartenir au quatuor de tête.



Le fait est que Genève a été beaucoup trop dépendant de certains
joueurs. Roman Wick (Kloten) l'avait dit avant la série: "en
maîtrisant Bezina, Kolnik et Ritchie, le plus dur sera
fait"...

L'omnipotent Chris McSorley

Sans remettre toutes les décisions de Chris McSorley en cause,
force est de constater que l'homme fort des Vernets a commis
quelques erreurs cet hiver. Sans parler de ses sempiternels
conflits avec les arbitres, le Canadien a sans doute réalisé sa
plus grosse bévue à Ambri, en obligeant son équipe à perdre un
match. En même temps, cela montre le peu de crédit qu'il accordait
à son équipe pour un duel face à Davos...



Sa gestion des joueurs-clé, suremployés cette saison, doit
également être revue. Reste à savoir si un entraîneur qui cumule
toutes les fonctions dirigeantes d'un club peut se remettre en
cause.

Ce qu'ils ont dit

GORAN BEZINA: On peut avoir beaucoup de
regrets sur ce 4e match. Mais cette série de playoff reflète notre
saison, avec des hauts et des bas. On s'est réveillé trop tard pour
espérer gagner. On s'est trop reposé sur nos lauriers après le
titre de vice-champion. L'ambiance n'était pas mauvaise dans le
vestiaire mais il manquait cette petite flamme qu'on avait la
saison passée. Les blessures de Höhener et Mona ne nous ont pas
aidées. Je pense qu'il faudra nous renforcer dans le secteur
offensif la saison prochaine. On a marqué trop peu de buts durant
cet hiver.



OLIVIER KELLER: Kloten a joué très
intelligemment. Ils nous ont attendus calmement avant d'opérer en
contres. Ils méritent indiscutablement leur succès. J'espère que
les joueurs apprendront beaucoup de cette série. Il ne faut pas
oublier que l'équipe est encore jeune. Avec 2-3 bons renforts
suisses, je suis sûr qu'elle sera capable de soulever la Coupe en
2009/2010. On doit suivre l'exemple de Fribourg qui se renforce
petit à petit. J'espère sincèrement que Gottéron puisse aller au
bout cette saison! Mon avenir? On verra si Lausanne monte. Tout est
ouvert, mais je me vois bien encore jouer la saison
prochaine.



LOUIS MATTE: Le puck n'a pas roulé dans notre
sens dans cette série, c'est à l'image de notre saison. On domine
la prolongation et si on gagne, nul ne sait ce qu'il serait
advenu... C'était notre meilleur match des playoff. On a commencé
très fort mais quand on encaisse deux buts en supériorité
numérique, il devient difficile de l'emporter. Il faut aussi dire
que la défense de Kloten avait plus de profondeur que la nôtre.
L'arbitre a fait un bon match, il a tenu sa ligne. Hélas, ça n'a
pas été le cas lors des deux matches à Kloten.



Genève, Stéphane Altyzer