Frédéric Rothen "remord" la vie à pleines dents

Il est l'invité surprise de la finale des playoff de LNA.
Durement touché à la face sur un slap de Goran Bezina début
janvier, Frédéric Rothen n'aurait plus dû rechausser les patins
avant la fin de la saison. Le bon parcours de Kloten lui a permis
de retrouver la compétition pour la finale. Et de marquer le but de
la victoire des Flyers mardi. Elle n'est pas belle la vie?



Il y avait comme un suspense insoutenable quand les arbitres ont
visionné et revisionné dans tous les sens le but de Rothen, inscrit
à la 18e minute de la prolongation du premier match contre Davos.
Finalement, la réussite est accordée et Kloten s'est imposé 2-1.
L'analyse des images montre bien que le Jurassien ne voit pas où
est le palet et qu'il cherche à freiner pour ne pas entrer en
contact avec Genoni. "J'ai freiné et j'ai senti que je touchais
le puck avec le patin. Le reste, je n'ai rien vu", relevait le
héros du soir.

Impossible de visser la plaque

Cette conclusion peu ordinaire d'un premier acte de la finale
permettait à Frédéric Rothen (33 ans) de faire un retour explosif à
la lumière des projecteurs. Les images de son accident avaient
remué toute la Suisse du hockey. L'ancien junior d'Ajoie avait
plongé pour stopper un tir de Bezina ce 10 janvier. Le palet
l'avait malheureusement percuté en pleine face. "J'avais l'os
droit inférieur de la mâchoire complètement éclaté. Il n'était même
pas envisageable de poser une plaque. On ne pouvait pas la
visser", précise le capitaine des Flyers.



Il s'en suivra sept semaines difficiles où les repas de Rothen
ressemblaient plus à ceux des astronautes de la NASA qu'à ceux du
Fouquet's à Paris... "Cela ne fait que deux trois semaines que
je peux me nourrir normalement. Et encore, tout n'est pas encore
parfait", précise Rothen, qui a repris l'entraînement sur
glace voilà trois semaines. Alors que les Flyers avançaient à
grands pas vers la finale, son rétablissement se passait sans
anicroche. "Jeudi dernier, le médecin m'a donné son feu vert.
Et lundi, j'ai appris que mon entraîneur m'incorporait dans
l'équipe comme 13e attaquant."

L'aide du "Genevois" Martin Höhener

Anders Eldebrink n'a pas regretté son choix. Le Jurassien a
compté trois ou quatre présences par tiers-temps. Sur la dernière,
il a offert la victoire à Kloten face à son équipe préférée - il y
a joué deux saisons entre 1999 et 2001. Pour jouer, il doit porter
une visière intégrale. "Martin Höhener (Genève-Servette) m'a
prêté une protection spéciale en kevlar", soulignait le no76
de la Kolping Arena. Höhener avait lui aussi été victime d'une
fracture de la mâchoire, en août 2007.



si/dbu