GE-Servette bat Gottéron aux tirs au but

Tout était réuni pour revivre le même scénario que lors des
quarts de finale. Une défaite initiale 5-3 à l'extérieur. Une
ouverture du score genevoise d'entrée suivie, en fin de match, par
une égalisation de Fribourg. Contrairement à Berne, Genève-Servette
ne s'est pas fait surprendre par les Fribourgeois lors de la
prolongation. Benjamin Pluess, l'homme providentiel du deuxième
match face à Berne, n'était pas présent. La différence était
peut-être là.



Pour cette rencontre capitale, Fribourg Gottéron a en effet dû
faire face à une hécatombe de blessés. Outre Pluess, Serge
Pelletier a dû composer sans Sébastien Caron, Marc Chouinard et
Sandro Abplanalp. Dans ces conditions, les Dragons partaient avec
un très grand handicap. Mais depuis un mois, les Fribourgeois sont
habitués aux exploits et, malgré une entame de match très
compliquée, ils ont eu le mérite d'y croire jusqu'au bout.

Pas de "happy end" pour Fribourg

Si le film a été incroyablement proche du scénario déjà proposé
aux 7115 spectateurs de Saint-Léonard le 1er mars, la fin n'a rien
eu d'un «happy end» pour Serge Pelletier et ses hommes. Après une
prolongation très disputée, aucune des deux équipes n'a été en
mesure de faire la différence. Lors de la 80e minute, Martin
Höehener tirait, sans vraiment y croire, en direction de Reto
Pavoni. L'ancien gardien de l'équipe de Suisse déviait l'envoi sur
la base de son poteau. Les tirs au but étaient inévitables.



Lors de cette séance de tirs, l'intensité a atteint son comble.
Aubin et Selivanov se sont livré un match dans le match. Les deux
mercenaires ont été envoyés à plusieurs reprises au «casse pipe». A
ce petit jeu, le top scorer de Genève-Servette a été le plus
précis.

Aubin plus fort que Selivanov

Il a marqué à deux reprises son essai face à Reto Pavoni, alors
que le Russe de Saint-Léonard ne marquait «que» deux de ses trois
envois. Gianluca Mona - excellent tout au long de la rencontre -
réalisait l'arrêt décisif pour offrir le break à sa formation.
Jeudi, les deux clubs romands seront à nouveau opposés pour le
troisième match de cette série.



Fribourg Gottéron doit désormais s'imposer deux fois en terres
genevoises pour espérer poursuivre son chemin en direction de la
finale. De son côté, Genève-Servette est plus que jamais en bonne
posture pour être le premier romand à jouer la finale depuis
Fribourg Gottéron en 1994.



si/tou

CE QU'ILS ONT DIT



SERGE PELLETIER: Nous avons mieux joué que lors
du premier match. Nous étions plus prêts, mais nous avons manqué
trop d'occasions: nous avons eu notamment un 5 contre 3 durant 2
minutes... Ce Genève est tout de même meilleur que nous, mais nous
devons nous battre jusqu'à la fin, continuer à jouer avec les
émotions et nous serons capables de plus les bousculer ainsi que de
gagner une rencontre aux Vernets. Ces deux matches se sont joués
dans les dernières minutes, à nous de les faire douter. Pour cela,
il nous faudra être plus efficaces devant les buts de Mona et faire
sauter le verrou défensif genevois.



RETO PAVONI: J'ai appris ce matin que je jouais.
C'était difficile et j'étais très nerveux, même à mon âge... Mais
tout s'est très bien passé et j'ai eu énormément de plaisir. Cela
m'a rappelé de très bons souvenirs que j'ai connus dans ma carrière
et surtout en playoff.



Cette équipe est incroyable. Elle fournit un énorme boulot et je
suis heureux de vivre ce moment. Bien sûr, c'est décevant de perdre
ainsi aux penalties, mais rien n'est fini. Les matches sont
vraiment très serrés et Genève a vraiment de la peine à
marquer...



CHRIS MCSORLEY: Même si la pénalité de Gobbi, qui
a permis à Fribourg d'égaliser, est très sévère, nous aurions dû
gagner cette rencontre avant. Nous pouvons jouer bien mieux. Ce
soir, nous avons eu de la chance. Après le 0-1, nous avions les
occasions pour tuer le match, mais Gottéron y a cru plus que nous.
De notre côté, nous avons trop souvent reculé. Le retour de Kolnik
jeudi va nous faire du bien. En ce qui concerne le choix d'Aubin
pour les penalties, c'était seulement un bon feeling...



SERGE AUBIN: Durant la séance des penalties,
j'étais calme. Je n'ai pas effectué la première série, ainsi j'ai
bien pu analyser le style de Pavoni. Même si cela ne s'est de
nouveau pas joué à grand-chose, nous devons rester maîtres du jeu.
Même si nous avons beaucoup d'actions, il nous faut persévérer.
Fribourg n'accorde quasiment pas de tirs au centre, donc nous
devons bombarder 40 à 45 fois depuis les côtés. Le retour de Kolnik
va également nous permettre d'être plus efficaces. Il n'y a rien de
surprenant de voir Fribourg nous tenir tête, avec toute l'euphorie
qu'il y a au sein du groupe.



TXT. De Fribourg, Sébastien Clément