Finale inédite entre GE-Servette et les ZSC Lions

La finale de LNA 2008 propose une affiche plutôt inédite. Autant
Zurich que Genève n'étaient pas vraiment attendus à ce niveau de la
compétition. Si les Lions, quintuples champions de Suisse
(1936/1949/1961/2000/2001) sont habitués aux finales ces dernières
années (défaites contre Davos en 2002 et en 2005), les Aigles sont
eux des novices à ce stade.



Les 4 duels entre les 2 clubs en 2007/2008 ont plutôt été serrés.
Chacun a remporté 2 victoires et marqué 9 buts. Difficile de
dégager un favori, donc. Les attaquants Morris Trachsler (GSHC) et
Jan Alston (ZSC Lions) nous ont livré leurs impressions. Le
premier, Zurichois de 23 ans, a joué dans l'organisation des ZSC
Lions de 2001 à 2005 (en commençant à faire ses armes en LNB aux
GCK Lions jusqu'en 2003/2004). Le second, Québécois de 39 ans, a
joué -et perdu- deux finales avec les ZSC Lions en 2002 et en
2005.

Morris Trachsler: "Nous sommes optimistes"

TXT: Morris Trachsler, comment est
l'ambiance dans le vestiaire grenat? Etes-vous prêts pour votre
première finale?



MORRIS TRACHSLER: L'atmosphère est bonne. Nous
sommes optimistes. On a pu se reposer de la série contre
Gottéron.



- Quelle sera la solution pour faire sauter le verrou du but
de Sulander?



MORRIS TRACHSLER: On a analysé leur jeu, il
faudra juste faire 2-3 retouches à notre système. Dans l'ensemble,
notre manière de jouer tout en simplicité a bien fonctionné durant
toute la saison, alors il ne s'agit pas de tout chambouler
maintenant, en finale.

"Zurich forme une vraie équipe"

- Craignez-vous des Lions en particulier? Les Zurichois
s'appuient sur de fortes individualités en attaque.



MORRIS TRACHSLER: Jeudi, on s'est retrouvé pour
regarder leur dernier match de demi-finale contre Davos. Je pense
que Zurich forme une vraie équipe, contrairement à quelque temps en
arrière, où des individus perturbaient le collectif. Les Lions
n'ont pas toujours été performants cette saison. Mais depuis Noël,
ils ont enchaîné des séries de victoires. En tout cas, leurs deux
premières lignes, celles de Ryan Gardner et Domenico Pittis, sont
redoutables.



- Zurich a disputé plusieurs finales, Genève, aucune. Un
désavantage?



MORRIS TRACHSLER: Nous nous sommes davantage
reposés que les Lions. De plus, nous partons avec l'avantage de la
glace. Durant toute la saison, nous avons été constants dans nos
performances, on nage en pleine confiance. Ce serait une excuse de
parler d'inexpérience.

"Je me sens Genevois à 100% maintenant"

- Vous êtes le centre d'une 3e ligne précieuse défensivement
dans ces séries.



MORRIS TRACHSLER: Notre tâche consiste à
neutraliser les 1er et 2e trios adverses. Au début, ça a été dur de
surmonter la blessure de Cadieux, on a joué ensemble toute la
saison. Mais Savary ou Conz ont bien pris le relais.



- Vous êtes Zurichois et avez joué 4 saisons dans
l'organisation des ZSC Lions (2001-2005). Cette finale aura donc
une saveur particulière pour vous...



MORRIS TRACHSLER: Je connais la plupart des
joueurs dans ce club. Ce sera spécial pour moi d'affronter les
Lions, c'est sûr. D'autant plus que ce sera en finale, et que ma
famille sera présente au Hallenstadion pour me soutenir. Je n'ai
pas de revanche à prendre contre Zurich. Je me sens Genevois à 100%
maintenant.

Jan Alston: "J'espère que ce sera la bonne cette fois"

- A Zurich depuis 2001, vous disputerez samedi votre 3e
finale sous le chandail des Lions avec l'espoir de soulever le
trophée une fois...



JAN ALSTON: Il y a ce dicton qui dit que la 3e
tentative devrait être la bonne (ndlr: défaites en 2002 et 2005
contre Davos). J'espère que ce sera la bonne cette fois-ci.



- Zurich a éprouvé pas mal de difficultés en début de saison.
La mayonnaise semble avoir pris désormais.



JAN ALSTON: C'est toujours assez particulier de
jouer pour les ZSC Lions en raison des différents événements
extra-sportifs qui ont lieu au Hallenstadion et qui bouleversent
notre calendrier.



Cette situation n'est pas très facile à gérer. Mais s'il fallait
chercher un point positif à cette situation, je dirais que cela a
forgé le caractère de notre groupe.

"Pittis était la pièce manquante du puzzle"

- Autant face à Kloten que face à
Davos vous n'avez jamais bénéficié de l'avantage de la glace. Le
duel contre Genève n'échappe pas à la règle...

JAN ALSTON:

Nous jouons toujours bien à
l'extérieur car nous nous sentons bien. L'avantage de la glace joue
un rôle mais jusqu'à un certain point. Pour Zurich, cela ne fait
aucune différence que nous jouions à l'extérieur ou au
Hallenstadion.



- Votre entente avec Monnet et Pittis (ndlr: 32 points à eux 3
en playoff) tire l'ensemble de l'équipe!

JAN ALSTON:

On se trouve vraiment bien. Domenico
Pittis (ndlr: arrivé de Kloten en janvier) était la pièce du puzzle
qui manquait à l'équipe. Son arrivée a été bénéfique à l'ensemble
du groupe.



- Genève est qualifié pour la finale depuis lundi alors que
vous avez encore joué jeudi pour éliminer Davos...

JAN ALSTON:

C'est clair que Genève sera plus
frais que nous. Mais cela ne nous dérange pas. Nous allons tenter
de continuer sur notre bonne lancée et de mettre en place le même
jeu que depuis les playoff. Nous sommes dans le rythme.

"Ce n'est pas une surprise de voir Genève en finale"

- Genève et Zurich ont gagné 2 matches chacun en saison
régulière. Ca s'annonce très serré.



JAN ALSTON: Genève a confirmé son excellente
saison régulière. Ce n'est pas une surprise de voir cette équipe en
finale. Elle est redoutable en playoff. Ses étrangers sont de
grands leaders. Les fans de hockey auront du plaisir.



- Vous arrivez en fin de contrat au terme de la saison. Et
ensuite?



JAN ALSTON: Pour le moment, je porte toute mon
attention sur la finale que j'ai bien l'intention de gagner. On
discutera de mon futur ensuite. Quoi qu'il en soit, j'aimerais
continuer en LNA la saison prochaine.



TXT. Propos recueillis par Michaël Taillard et Miguel Bao