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Retour sur le sixième sacre des ZSC Lions

Pittis, Sulander, Zsc Lions
Pittis (à g.) et Sulander (centre), les deux héros zurichois.
Retour sur le sixième sacre des ZSC Lions, leur troisième titre depuis la création du label "Lions" en 1997, et la magnifique saison de Genève-Servette.

La nuit est noire depuis longtemps déjà. L'horloge affiche 23h23
quand Aubin s'élance pour tenter d'égaliser dans la série de tirs
au but. Mais voilà, comme deux fois auparavant, Sulander met son
veto. Les ZSC Lions sont champions pour la 6e fois
(36/49/61/00/01/08), la 3e depuis la naissance des Lions
(97).



Sixièmes de la saison régulière, les Zurichois mettent ainsi un
terme à sept années noires, marquées notamment par une
participation aux playout en 2006. Un titre qui offre à Alston (39
ans) -exclu après 2' pour un coup de crosse involontaire- une
prolongation automatique de contrat, selon une clause.

Qui aurait pu l'imaginer?

Mais qui aurait cru, il y a quelques semaines encore, que le
"ZSC" pourrait soulever la toute nouvelle coupe de Champion suisse
cet hiver? En automne, le club naviguait sous la barre, Harold
Kreis était plus que critiqué et, pire encore, sur les cinq succès
de Bâle, deux étaient "l'oeuvre" de Zurich!



Mais l'entraîneur canado-allemand, déjà titré avec Lugano en 2006,
savait que sa méthode était la bonne, ses joueurs les meilleurs,
que ses Lions allaient bien finir par retrouver leur appétit. Et
après avoir repassé sur la barre, les Lions ont tout "bouffé" en
playoff (Kloten, Davos et finalement Genève).

Kreis, un champion débarqué

Pour Harold Kreis, ce titre aura toutefois une saveur toute
particulière. Le Canado-Allemand de 49 ans savait en effet depuis
quelques semaines déjà que, quoi qu'il arrive, il ne serait plus à
la barre des ZSC Lions en 2008/2009. Patron du club zurichois,
Peter Zahner avait en effet cru bon de ne pas reconduire le contrat
de Kreis, et d'engager Sean Simpson (Zoug) en vue du prochain
exercice sur les bords de la Limmat. Harold Kreis, lui, aurait bien
continué. Mais ne voyant rien venir, il a signé à Düsseldorf (DEL).
"J'avais le choix entre rien et l'Allemagne...", avait-il
d'ailleurs ironisé.

Genève: une saison exceptionnelle

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Et Genève, dans tout ça? Certes, le
vol de l'Aigle a pris une fin abrupte, mais il convient de tirer un
grand coup de chapeau aux hommes de McSorley. Ce titre, au vu de la
série, ils auraient très bien pu le ramener aussi aux Vernets. Le
gardien Mona a en tout cas une nouvelle fois tout fait pour jeudi!
Mais il était dit que la finale 07/08 se jouerait sur des détails:
un petit but par-ci, une série de penalties par-là... Rageant. Et
dire que GE-Servette menait pourtant 2-0 dans cette série... Mais
tout rapporter à cet échec serait un tort. Gardons en mémoire la
fantastique saison livrée par Bezina et Cie.

Chris McSorley "baptisé"

Jeudi, les débats ont en tout cas une nouvelle fois été tendus à
l'extrême. Plus les secondes s'égrenaient, plus la partie gagnait
en intensité. Ce fut même l'explosion au moment où Chris McSorley
demanda un temps mort (57e)...



Un "supporter" zurichois trouva alors le moyen d'envoyer un
gobelet rempli de bière sur le dos du coach ontarien! "Celui qui a
fait ça est une poule mouillée", commentait McSorley. "Si on le
trouve, je suis prêt à lui offrir la première classe jusqu'à
Genève. Et là, on pourra avoir une bonne discussion..." Evacué
illico, le bougre aura certainement d'autres soucis à régler
d'abord.

REACTIONS ZURICHOISES



HAROLD KREIS (coach): C'est dommage que cette
belle équipe de Genève ait dû perdre. Nous, nous avons absolument
tout donné. Je dédie cette victoire à toute mon équipe.
Franchement, je n'ai jamais douté un seul instant cette saison. Je
savais que cette formation avait du potentiel, même si d'aucuns
n'étaient pas de cet avis.



PETER ZAHNER (manager général): Nous avions la
meilleure défense, un excellent gardien et des garçons qui ont
accepté leur rôle dans l'ombre. On va fêter ce titre et continuer
de construire en vue de la saison prochaine. Harold Kreis qui part?
C'est la vie...



DOMENICO PITTIS (unique buteur dans la série de
penalties): C'est mon tout premier titre. La sensation est donc
incroyable. C'est seulement dommage que cette finale se soit jouée
aux tirs au but, car Genève a vraiment très bien joué. Il n'a pas
été facile de quitter Kloten en cours de saison, mais je ne pouvais
plus rester là-bas. Je suis content que Zurich ait voulu de
moi.



MARK BASTL: La saison n'a pas été facile. Mais
dans le vestiaire, nous avons des gars comme Seger et Alston, de
vrais leaders. Et quand ils parlent, tout le monde écoute. Mais
heureusement que nous ne devons pas jouer un 7e match. Nous n'avons
plus de jus!



TXT. De Zurich, Daniel Burkhalter

Le portrait des ZSC Lions



Année de fondation: 1930



Club ferme: GCK Lions



Président: Walter Frey



CEO: Peter Zahner



Directeur sportif: Peter Iten



Budget: environ 14 millions de francs



Couleurs du club: bleu-blanc-rouge



Palmarès: Champion (6): 1936, 1949, 1961, 2000, 2001, 2008. Finale
de playoff (2): 2002, 2005. Coupe (2): 1960, 1961. Coupe Spengler
(2): 1944, 1945. Continental Cup (2): 2001, 2002.



Cadre des ZSC Lions 2007/2008



Gardiens: Ari Sulander/FIN, Flavio Streit.



Défenseurs: Severin Blindenbacher, Claudio
Cadonau, Beat Forster, Larry Leeger, Daniel Schnyder, Mathias
Seger, Andri Stoffel, Radoslav Suchy/SVK.



Attaquants: Jan Alston CAN/SUI, Mark Bastl, Ryan
Gardner/CAN (licence suisse), Kevin Gloor, Lukas Grauwiler, Dustin
Johner/CAN, Alexei Krutov/RUS (licence suisse), Vitaly Lakhmatov
UKR/SUI, Aurelio Lemm, Kim Lindemann, Thibaut Monnet, Mirko Murovic
CAN/SUI, Rastislav Pavlikovsky/SVK, Domenico Pittis/CAN, Peter
Sejna/SVK, Pascal Tiegermann, Martin Wichser, Adrian Wichser.



Entraîneurs: Harold Kreis, Dave Chambers.

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Finale, télégramme du 6e et dernier acte

ZSC L. -Genève tb 2-1 (0-1 1-0 0-0)

6'Law (Aubin, G.Bezina) 0-1, 5c4 27'Gardner (Forster, Sejna) 1-1.

Tirs au but: Pittis 1-0. Conz, Wichser, Kolnik, Monnet & Aubin échouent ensuite.

Hallenstadion: 10700 spectateurs Ar: Kurmann; Wehrli, Wirth Pén. (Z): 2x2', 1x5' Pén. (G): 4x2' Pm: 2'Alston (Z)

.

Les ZSC Lions remportent la série 4-2

.

Les derniers champions

1985 Davos

1986 Lugano

1987 Lugano

1987 Lugano

1988 Lugano

1989 Berne

1990 Lugano

1991 Berne

1992 Berne

1993 Kloten

1994 Kloten

1995 Kloten

1996 Kloten

1997 Berne

1998 Zoug

1999 Lugano

2000 ZSC Lions

2001 ZSC Lions

2002 Davos

2003 Lugano

2004 Berne

2005 Davos

2006 Lugano

2007 Davos

2008 ZSC Lions

Les réactions genevoises

THOMAS DERUNS: Dans cette série, nous avons dominé certains matches, mais avons commis quelques erreurs qui nous ont été fatales. Mais ce n'est pas lors du 6e match que nous avons perdu cette finale. La chance a tourné, il faut l'accepter. Reste que notre saison a été fabuleuse et personne ne s'attendait à nous retrouver en finale.

FLORIAN CONZ: Ca fait mal, c'est sûr. Tout s'est joué sur des détails, un but, des penalties... Mais on peut être fier de cette équipe. Personne n'a jamais triché. Cette finale, on la perd peut-être quand on mène 2-0, ou mardi passé, quand Zurich égalise à la fin.

CHRIS MCSORLEY: Mes gars sont des champions à mes yeux et dans le coeur des Genevois. Je n'ai jamais été aussi fier d'une équipe dans ma carrière. Mais il est clair que ça fait mal. Ce soir, notre meilleure chance, c'était d'arriver jusqu'aux penalties. Nous n'avions plus de forces offensives, et au fil de la partie, notre énergie a baissé. Le fait qu'on perde deux fois de suite aux tirs au but alors que ça nous avait bien réussi cette saison signifie aussi que la fatigue était bien là. On a pu sentir le parfum de la victoire finale, mais on n'a malheureusement jamais pu le goûter...

HANS KOSSMANN (dont c'était le dernier match comme assistant): Avec un peu plus de chance, on aurait peut-être pu aller au 7e match. Mais les forces nous ont manqué. Nous avons quand même vécu une très belle saison, conclue par une finale magnifique entre deux équipes qui ont constamment voulu aller de l'avant. Reste qu'un titre genevois aurait tenu d'un petit miracle... Je ne vais sûrement pas réussir à oublier lors des 3 prochains jours (ndlr: dit-il une bière à la main et un large sourire...). Il est clair que tout ça va me manquer, mais c'est la vie. Et ma prochaine vie sera sûrement belle aussi.

TXT/Daniel Burkhalter