C'est en croyant dur comme fer en ses moyens et en rêvant
toujours à son premier titre que Genève-Servette s'est offert un 7e
duel décisif samedi soir à Berne en finale de LNA. Auteurs d'un
très gros match, les Aigles se sont imposés 2-1 pour leur dernière
sortie aux Vernets.
Remis en partie de sa blessure aux côtes, Jeff Toms a été la clé
de cet acte VI, avec 2 passes décisives à Bezina,auteur d'un doublé
après son but en prolongation mardi. Le capitaine a marqué à 5
contre 3, avant une réussite confuse. Berne, qui a ouvert le score
à 5 contre 4 par Ivo Rüthemann (25e), s'est ensuite effacé face à
la volonté genevoise.
Comme contre Fribourg-Gottéron, Genève-Servette a donc réussi à
refaire son retard pour égaliser à 3-3 dans la finale contre Berne.
Honnêtement, nous n'aurions pas misé un "vreneli" sur les Aigles
avant le 5e acte. Nous n'étions sans doute pas les seuls.
Mais voilà, grâce à un Goran Bezina "en feu", et à un Tobias
Stephan (36 arrêts) encore une fois déterminant, GE-Servette jouera
pour le titre samedi. Réussir pareil renversement à deux reprises
en playoff, c'est le signe d'une équipe possédant une remarquable
force mentale. Tout comme une cohésion et une solidarité à toutes
épreuves.
Berne, pas grand-chose à se reprocher
Berne n'a pas grand-chose à se reprocher au sujet de cette
troisième défaite contre Genève. Dominateurs le plus clair du temps
à 5 contre 5, les Ours ont davantage tiré sur le but adverse. Les
regrets, c'est bien plus en repensant à l'acte 5 qu'ils peuvent en
avoir.
Cependant, le club de la capitale partira avec une longueur
d'avance devant son public. A moins que la peur d'imiter Kloten,
défait en sept parties par Davos la saison dernière après avoir
gagné les huit premiers matches des séries, ne tétanise les
Bernois. Gageons toutefois que Larry Huras (déjà deux titres de
champion de Suisse) saura bien trouver les mots pour relancer sa
troupe...
Stephan: "notre force? Le mental"
TOBIAS STEPHAN (gardien de Genève):
Tactiquement, nous nous sommes montrés très disciplinés ce
soir. A Berne, tout sera possible, mais le SCB reste favori, devant
son public. Peut-être que de petits détails joueront en notre
faveur. Notre force est notre mental. Chaque fois que nous nous
sommes retrouvés dos au mur, on a pu retourner la situation. Ce
n'est pas toujours facile de rester calme dans ce genre de partie
en tant que gardien. Mais j'ai une longue carrière derrière moi,
alors je peux gérer le stress. Je me concentre en pensant seulement
au prochain tir.
FRANK BANHAM (attaquant canadien de Genève, prêté
par Lausanne): C'est une belle opportunité pour moi de prendre
part à cette finale. Je n'ai pas joué depuis 4 semaines, mais grâce
aux entraînements prodigués par John Van Boxmeer à Lausanne, je
reste en bonne forme. Les gars ont tout fait pour que je me sente à
l'aise. Je connaissais déjà Goran Bezina, on a gagné le titre en
Autriche ensemble avec Salzbourg en 2007. Et Jeff Toms avait évolué
avec moi au sein du Team Canada, tout comme Florian Conz au LHC
cette saison. Je ne sais pas encore si je dois rester avec Genève,
on ne m'a rien dit. Si je préfère une promotion du LHC ou un titre
de GE-Servette? Je veux les deux!
Trachsler: "la confiance est de notre côté"
DANIEL
RUBIN (attaquant de Genève): Sur le 2-1, je ne sais
pas si j'ai touché le puck. Nous sommes heureux dans le vestiaire,
mais on sait que ce n'est pas fini. Goran Bezina? C'est un des
meilleurs joueurs en LNA. C'est un vrai leader. Pour gagner samedi,
on devra tirer de partout et faire de bonnes relances depuis notre
zone. Ce sera du 50-50. On doit continuer à travailler ensemble.
Nous sommes sur un nuage en ce moment. Si on pense au titre?
Maintenant, oui. Cette fois, les Bernois auront raison de montrer
la Coupe au bord de la patinoire, car une équipe va bien la
remporter.
MORRIS TRACHSLER
(attaquant de Genève): On
était de vrais gladiateurs ce soir. Nos défenseurs ont toujours
très bien réagi sur les rebonds accordés par Stephan. Vu que nous
avons gagné les deux derniers matches, la confiance est de notre
côté. Ce n'est pas un problème de jouer le match décisif à Berne,
car nous avons déjà gagné 4 fois là-bas cette saison. La pause de
5-10 minutes après le 2-1 était bizarre (réd: l'arbitre a
longuement consulté la vidéo). Pour nous, le but était évident.
C'était spécial de devoir attendre. On s'attendait au
pire.
Neuenschwander: "on a du travail"
CARYL NEUENSCHWANDER (attaquant de Berne):
On a beaucoup de travail devant nous. On se serait évidemment
bien passé de ce revers. C'est dommage. Il faut oublier cette
partie aussi vite que possible. Le "momentum" est du côté de
Genève, c'est clair, mais nous avons aussi livré une bonne
performance.
DOMINIC MEIER (défenseur de Berne): On a eu
nos chances, mais on n'a pas réussi à mettre un terme à cette série
aujourd'hui déjà. Samedi, ce sera tout ou rien. Mais je suis
confiant, car devant notre public, il ne peut nous arriver que du
positif.
ANDREAS HÄNNI (défenseur de Berne): Samedi,
il s'agira surtout de prendre moins de pénalités. Le 2-1? Je n'ai
pas bien vu l'action.
Des Vernets, Michaël Taillard
Finale des playoff, acte VI (22.04)
GENEVE-SERVETTE - BERNE 2-1 (0-0 1-1 1-0)
25e Rüthemann (Jobin, Plüss/à 5 contre 4) 0-1. 28e Bezina (Toms, Rubin/à 5 contre 3) 1-1. 55e Bezina 2-1.
Genève-Servette: Stephan; Mercier, Bezina; Höhener, Breitbach; Vukovic, Malik; Gobbi; Déruns, Savary, Suri; Toms, Rubin, Kolnik; Rivera, Trachsler, Conz; Banham, Hürlimann, Pivron.
Berne: Bührer; Beat Gerber, Josi; Jobin, Hänni; Roche, Furrer; Dominic Meier, Stettler; Vigier, McLean, Reichert; Neuenschwander, Plüss, Rüthemann; Berger, Froidevaux, Trevor Meier; Scherwey, Dubé, Gamache.
Les Vernets: 7202 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres: Kurmann/Reiber, Wehrli/Wirth.
Pénalités: 3 x 2' contre Genève-Servette; 7 x 2' contre Berne.
Notes: Genève-Servette sans Cadieux (blessé) ni Salmelainen (suspendu). Berne sans Goren, Ziegler (blessés), Rytz, Forget, Chatelain, Daniel Meier ni Roland Gerber (surnuméraires). 9e tir sur le poteau de Plüss. Dès 59'02", Berne avec six joueurs de champ.