Bienne domine Bâle une 4e fois et retrouve la LNA

Treize ans après sa relégation, Bienne retrouve la Ligue
nationale A. Lors de la quatrième manche du barrage de
promotion/relégation LNA/LNB, les Seelandais ont dominé Bâle 3-2 et
remportent ainsi la série 4-0 pour le plus grand bonheur des 7000
supporters présents dans le Stade de Glace.



Les cinq dernières minutes ont été absolument asphyxiantes pour
les supporters biennois. Entre une équipe qui joue sa peau et
l'autre qui se trouve à deux doigts du bonheur, l'intensité
émotionnelle a atteint des sommets. En supériorité numérique à la
suite d'une pénalité infligée à Thommen, les Bâlois Camenzind,
Collenberg ou encore Nüssli ont «allumé» à maintes reprises Marco
Wegmüler. Mais à chaque fois, le portier de Bienne s'en est sorti à
son avantage.

Bâle combatif jusqu'au bout

Jusqu'à l'ultime seconde de jeu, les hommes de Benoît Laporte
ont tenté vainement de courir après la LNA, mais celle-ci leur
avait déjà filé sous le nez malgré une louable débauche d'énergie.
Rageante, cette défaite vient surtout sanctionner une année où les
dirigeants de la St-Jakob Arena ont multiplié les erreurs. Promu en
2005 aux dépens de Lausanne, les Rhénans prennent désormais
l'ascenseur vers le bas.



Après deux périodes, Bienne semblait se diriger vers une fin de
rencontre moins stressante que celle proposée aux spectateurs.
Menant 3-1, les joueurs d'Heins Ehlers étaient toutefois moins
dominateurs qu'en début de série, mais tout semblait tourner en
leur faveur. Bâle, au contraire, butait déjà sur Wegmüller et seul
Walker était parvenu à tromper sa vigilance sur un oubli défensif
des Bernois.

Une nouvelle équipe à construire

Mais après 48 secondes de jeu lors de l'ultime période, ce même
Walker avait pu réduire l'écart à une seule unité, offrant une fin
de rencontre mémorable à toute la patinoire. Et, au moment où Marko
Tuomainen gelait le puck en fin de rencontre, tout le monde put
exulter, treize longues années après les affres de la relégation de
1995.



Désormais, un nouveau challenge attend les dirigeants de Bienne.
Après avoir tout tenté même la voie juridique pour grimper en LNA,
ils doivent désormais se mettre à construire une équipe digne de la
«grande ligue». Avec les départs de Peter (Ambri), Miéville
(Lausanne) ou encore Fröhlicher (Langnau), le chantier qui
s'annonce ne sera pas plus aisé que celui d'obtenir cette promotion
si désirée.



si/rou

UNE PROMOTION ENTIEREMENT MERITEE



Le 8 avril 2008 est désormais une date à tout jamais inscrite dans
l'histoire pour le HC Bienne. Après 13 ans de purgatoire, les
Seelandais ont enfin retrouvé la terre promise. Adieu Kleinholz,
Graben et autres Mélèzes et bienvenue à la Resega ou à la
BernArena. Ce retour en Ligue nationale A est une juste récompense
pour un club qui a largement dominé la LNB depuis 5 ans. Mais
diable que la dernière marche fut ardue à gravir en raison d'un
système de promotion à l'encontre du bon sens. Alors que d'autres
se seraient découragés, les Biennois ont sans cesse remis l'ouvrage
sur le métier. Chapeau!

Une saison 07/08 en crescendo

En septembre 2007, rien ne laissait pourtant présager d'une
telle issue. Les Biennois peinaient à aligner trois blocs et à
cette époque, même le plus optimiste des supporters du HCB n'aurait
pas misé un centime sur une promotion. Mais les dirigeants du club
n'ont pas paniqué et ont réajusté le contingent au fil de l'hiver.
Les Braegger, Ehrensperger, Truttmann, Korsch ou Kamerzin ont été
décisifs dans le sprint final. Reste que c'est en équipe que Bienne
a conquis la LNA. Le mérite en revient aussi à l'entraîneur Heinz
Ehlers, un néophyte à ce niveau, qui a parfaitement su faire passer
son message.

Des joueurs suisses décisifs

Si le HC Bienne a pu atteindre un tel résultat, c'est en très
grande partie grâce à ses joueurs suisses. Non, il ne suffit pas
d'avoir deux bons étrangers et un bon gardien en LNB, comme le
pensent certains éminents spécialistes. Cette saison, les blessures
de Tremblay puis de Burakovsky ont peut-être été un mal pour un
bien. Les joueurs suisses n'ont pas pu se réfugier derrière leurs
importés, comme cela avait été le cas face à Fribourg en 2006 et
Langnau en 2007. Ils ont pris leurs responsabilités, faisant plier
Bâle avec un rare brio. Place désormais à la LNA, en septembre.
L'été s'annonce très long à Bienne...

REACTIONS BIENNOISES



HEINZ EHLERS (entraîneur): En août, je n'aurais
jamais pensé en arriver là. Mais l'équipe a montré du caractère et
a eu un mental de gagnant. Nous sommes tous soulagés maintenant,
les joueurs sont très fatigués. Je suis surtout content pour tous
les fans de Bienne, qui attendaient ça depuis si longtemps.



MATHIEU TSCHANTRE (capitaine): C'était une
journée incroyable, j'étais déjà excité ce matin. Nous avons
vraiment mérité cette ascension après trois échecs douloureux en
04, 06 et 07.



CYRILL PASCHE: J'ai de la peine à réaliser que
Bienne est en LNA! J'ai toujours dit que je voulais retourner dans
l'élite avec cette équipe, c'est fait. C'était le dernier moment
pour moi qui mets un terme à ma carrière.



JOERG REBER: C'est fantastique! La tension était
très grande dans ce quatrième match. Nous étions tous conscients de
l'importance de ne pas laisser Bâle y croire encore. Les joueurs
ont mérité cette promotion. Un grand merci à nos supporters. Grâce
à eux, nous avons eu quatre matches à domicile face à Bâle.



ALAIN MIEVILLE: C'est incroyable. Dans le 3e
tiers, nous avons joué pour ne pas prendre ce 3e but. Déçu de
partir à Lausanne? Je ne pense pas du tout à ça maintenant, ça
m'est égal. Je n'ai aucune idée si j'ai une close pour
éventuellement rester à Bienne la saison prochaine.



ET UNE REACTION BALOISE...REGIS FUCHS (futur
joueur de la Chaux-de-Fonds): En tant que joueurs de Bâle, nous
n'avons pas le droit à la parole ce soir! Nous avons eu une
mauvaise saison du début à la fin, rien n'a fonctionné. L'équipe a
essayé de réagir dans ce 4e match, mais c'était trop tard même si
on y a toujours cru. L'ambiance n'était absolument pas mauvaise
dans l'équipe. Bâle ne s'est pas du tout sabordé! Un grand bravo à
Bienne. Je n'ai pas du tout été surpris par leur niveau de
jeu.



TXT/de Bienne, Stéphane Altyzer