Les Biennois face à Bâle pour une place en LNA

C'est devenu une habitude dans le Seeland: à chaque retour du
printemps, Bienne frappe à la porte de la LNA en même temps que
l'hirondelle refait son apparition. Contrairement au volatile, le
club bernois peine cependant à faire son nid dans l'élite du hockey
suisse. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé.



En 2004 face à Lausanne, deux ans plus tard contre Gottéron, puis
l'an dernier face à Langnau: à chaque fois, le fossé menant à la
LNA s'est avéré trop difficile à franchir pour Bienne. Alors, 2008
sera-t-elle enfin la bonne année, celle d'une promotion tant
attendue depuis maintenant déjà 13 ans?

Les Rhénans au fond du gouffre

De prime abord, les chances de promotion paraissent meilleures
que jamais. Bâle a en effet les pires statistiques de la LNA depuis
l'introduction des matches de barrage. Cinq matches gagnés en 59
rencontres, ça détonne un peu sur les tabelles de la Ligue
nationale...



"Ca va être aussi difficile que les autres années", prévient
toutefois Mauro Beccarelli. L'attaquant seelandais a raison de se
montrer prudent. L'écart de niveau entre les deux ligues est tel
que, même gravement malades, les Rhénans ne sont pas cliniquement
morts. Pour monter, Bienne devra réaliser un sans-faute et se
montrer opportuniste.

Le succès passe par la bande

"Bâle est favori mais nous avons une réelle chance de monter et
nous allons tout faire pour la saisir. Le système défensif mis en
place par Ehlers devrait convenir pour cette série. Ce sera à Bâle
de faire le jeu et nous procéderons par contres", analyse
"Becca".



Une des clés du succès résidera dans les situations spéciales.
Autre facteur important: l'engagement physique. Face au HCC, la
mollesse des charges côté biennois fut un des principaux points
faibles relevé par les observateurs. "Malgré une série de plus dans
les jambes, nous serons au niveau physiquement", répond Beccarelli
le guerrier.

Moins d'étrangers sur la glace

Cette année, seuls deux étrangers pourront griffer la glace dans
ce barrage. La pression n'en sera que plus grande sur les épaules
des joueurs helvétiques. Un avantage pour Bâle, qui possède
quelques vieux briscards aguerris? "Je ne pense pas, répond
Beccarelli. Des deux côtés, les joueurs suisses devront davantage
prendre leurs responsabilités. Notre groupe est soudé, la confiance
mutuelle est totale. Ce sera peut-être la clé de la
victoire".



En revanche, l'avantage de la glace ira toujours au plus fort.
Réel avantage? Pas forcément. Les "Ici c'est Bienne" risquent de
résonner au bord du Rhin.

Une série faite pour durer

Avec ou sans Tremblay, blessé au poignet lors du premier match
face au HCC, et dont le club se garde bien de communiquer sur
l'évolution de sa blessure, Bienne partira la fleur au fusil et
sans rien à perdre dans cette bataille. La série risque en tout cas
d'être longue. "6 ou 7 matches", prédit Beccarelli.



"Même si un échec serait frustrant, il faudra continuer à se
battre. Avec ce système-gag, l'ascension est de toute façon une
mission très difficile". "Becca" le clubiste et ses potes méritent
sans aucun doute d'atteindre le sanctuaire de la LNA. Le début de
la conquête passe par Bâle dès mardi.



TXT. Samuel Jaberg

LA PAROLE A REGIS FUCHS



Régis Fuchs vit sa 2e année de galère à Bâle. L'expérience du
Neuchâtelois (38 ans), qui détient le record du nombre de
participations à des finales de LNA (8), sera essentielle pour les
Rhénans face au champion de LNB. Le futur Chaux-de-Fonnier évoque
ce duel.



TXT: Quel est l'état d'esprit dans le
vestiaire bâlois à la veille de la première rencontre face à
Bienne?



REGIS FUCHS: L'état d'esprit est bon même si ce
sera bien sûr la série de la peur. Beaucoup joueront leur contrat
pour l'année prochaine dans cette confrontation. Ca va donc être un
moment difficile et très tendu. Mais on tient à montrer qu'on a
notre place en LNA.



Bâle a connu une année catastrophique. N'est-pas difficile
d'entamer ce barrage de promotion/relégation avec autant de
défaites dans les jambes?



REGIS FUCHS: Ce n'est bien sûr pas évident de
vivre une saison comme celle-ci, avec seulement 5 victoires. Mais
il y a toujours deux manières de voir les choses. Moi, je garde la
vision positive, en me disant qu'on peut encore sauver notre saison
en gagnant la série.



Craignez-vous le HC Bienne?



REGIS FUCHS: J'ai énormément de respect pour
Bienne, qui fait sa 4e finale de promotion en 5 ans. Il faudra
faire attention à leurs individualités. Mais ce sera à nous de
dicter la rencontre.



Quelle sera la clé de la série?



REGIS FUCHS:: Les gardiens et les situations
spéciales joueront un rôle important. Il faudra également montrer
du coeur et beaucoup de passion.

Retour aux sources

Bienne se plaint depuis plusieurs
années du mode de promotion en LNA. Quel est votre avis sur la
question?



REGIS FUCHS: Je n'ai pas à me positionner
là-dessus. Je suis là pour jouer et je fais avec le système en
place. Mais je peux comprendre la frustration biennoise.
Personnellement, je préférerais qu'il n'y ait pas de playout. J'ai
ressenti autant de fatigue mentale durant les 2 années de playout
avec Bâle que durant toute ma carrière en playoff!



Beaucoup disent que Bâle, qui n'a pas une tradition de hockey,
n'a pas sa place en LNA. Que répondez-vous?



REGIS FUCHS: C'est vrai que beaucoup de gens
doivent être contents de nous voir là où on est maintenant. Nous
essayons de faire le mieux possible avec la situation qui est la
nôtre. C'est à nous de réagir pour que les gens reviennent à la
patinoire. N'oublions pas que la finale de LNA entre Genève et
Zurich était un match de playout il y a 2 ans.



Cet été, vous retrouverez le HCC.



REGIS FUCHS: Exactement. Je prépare ce retour aux
sources avec un grand sourire et une impatience très élevée. Je
suis ravi de remonter à La "Tchaux".



TXT. Propos recueillis par Samuel Jaberg