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L'aventurier Mike Horn évoque son nouveau projet

Mike Horn avec deux de ses jeunes ambassadeurs.
Mike Horn avec deux de ses jeunes ambassadeurs.
Après avoir consacré 15 ans de sa vie à explorer le monde, Mike Horn a décidé de se lancer un nouveau défi: partager son expérience et ses connaissances avec les jeunes.

Dès le 18 octobre, l'aventurier de Château d'Oex partira pour la
première de ses nouvelles missions, nommée Pangaea. Pour cette
expédition, où le Sud-Africain va rallier sur 4 ans et 100'000km le
Pôle Sud et le Pôle Nord, 8 jeunes âgés de 16 à 20 ans, qu'il
appelle ses ambassadeurs, vont l'accompagner pour témoigner de
l'état de lieux inconnus.



Au coeur de cette aventure, on trouve "Pangaea", un yacht de 35m,
construit spécialement au Brésil afin d'y intégrer de nombreuses
technologies durables de pointe. Ce bateau sera la base générale
d'un voyage qui traversera les océans, des jungles et des
montagnes.



La première étape pour Mike Horn sera la traversée de
l'Antarctique, avec son compagnon Borge Ousland/NOR. Les 2 hommes
seront alors rejoints par 2 jeunes ambassadeurs à un certain
moment. Après la descente de l'Amazone, son expédition "Latitude
zéro", son tour du Cercle polaire et plusieurs 8000m, le
Sud-Africain parle d'un nouveau rêve.



tsrsport.ch: Après avoir réalisé des records
à travers le monde, vous vous "rangez" pour transmettre votre
expérience aux jeunes. Quelle est votre motivation?




MIKE HORN: Il y a plusieurs étapes dans la vie.
Durant 15 ans, j'ai voyagé seul à travers la planète. J'ai pu faire
et voir tout ce que je voulais. Désormais, le moment est venu de
partager mes expériences: le Pôle Nord, la jungle, les montagnes et
tous les lieux qui n'ont pas été visités. Mon objectif est d'ouvrir
des portes, de créer des opportunités et de transmettre mon énergie
afin de motiver des jeunes à découvrir le monde tel qu'il est
vraiment.



tsrsport.ch: Comment vous est venue l'idée de
cette expédition "Pangaea", organisée avec de jeunes
aventuriers?




MIKE HORN: A 42 ans, j'ai encore pas mal
d'énergie à revendre. Mais je ne peux pas changer la terre tout
seul. Il ne s'agit pas de devenir un nom dans des livres
d'histoire, mais de sensibiliser et d'éduquer la jeunesse pour
aider l'environnement et le monde. L'idée est venue de mes filles,
qui m'ont accompagné sur deux expéditions. Et aujourd'hui, après 10
jours de préparation à cette nouvelle mission, j'ai plus appris de
la motivation des jeunes que jamais dans ma vie...

"Je veux donner un bon départ aux jeunes"

tsrsport.ch:


Avec vos jeunes ambassadeurs, espérez-vous toucher davantage
les politiques voire même les industries?




MIKE HORN:

Je pense que nous pouvons avoir
beaucoup d'influence. Le projet a d'ailleurs bien commencé avec
plusieurs sociétés qui nous soutiennent depuis le début. Notre site
internet a aussi déjà atteint le million de visites, la preuve que
cette mission intéresse beaucoup. En premier lieu, nous ne
cherchons pas à toucher les politiques. Nous espérons plus un
changement du côté des industries. D'ailleurs, les jeunes n'ont pas
été choisis par hasard. Ils sont issus de bonnes familles, qui
peuvent avoir une influence sur de grandes sociétés.



tsrsport.ch:

Le partage est devenu essentiel
pour vous afin d'aider les jeunes et le monde. Ce que vous n'avez
pas eu quand vous êtes arrivé en Suisse avec rien..
.



MIKE HORN:

C'est certain qu'étant enfant,
j'aurais voulu participer à ce genre de projet. Mais je me vois
tout de même comme quelqu'un de privilégié. Parti d'Afrique du Sud
et arrivé à Martigny, je voulais aller à Tel-Aviv. J'ai alors fait
du stop et atterri à Château d'Oex, où je suis resté pour
construire ma vie qui a été... est toujours belle. Même si j'ai
parfois volé pour manger, j'ai eu une grande chance de réaliser ma
passion. Et aujourd'hui, je veux donner un bon départ aux
jeunes.

"Je profite de chaque matin où je me réveille"

tsrsport.ch: Quel sont les meilleurs
moments que vous gardez gravés dans la tête?




MIKE HORN: Ma tête est pleine de traces, de
moments inoubliables dans ma manière de vivre, toute simple. Le
plus impressionnant est le contrôle que la nature a sur nous. Elle
nous oblige à aller jusqu'au bout. Quand tu es au Pôle Nord, tu
dois avancer, sinon c'est fini pour toi. Toutes les valeurs
changent. Des éléments comme l'eau ou le feu sont là pour t'aider.
Au final, rester vivant devient intéressant. Si je devais citer
l'expédition qui m'a procuré le plus de frissons, je parlerais des
ascensions à plus de 8000m d'altitude.



tsrsport.ch: Alors comment gère-t-on la
peur?




MIKE HORN: On a toujours peur de quitter son
quotidien, même si je pars demain avec ma tente dans un endroit où
personne n'est allé. Mais cette peur peut se transformer en
excitation... Ce sentiment est souvent positif. Après, tout peut
arriver, y compris la mort. Mais je dois avouer que je profite de
chaque matin où je me réveille. Et désormais, je veux partager
cette passion. Mon chapitre est gentiment en train de se refermer
et il faut aujourd'hui en créer un nouveau avec ces jeunes qui vont
faire leur premiers pas en toute sécurité dans l'aventure.



Propos recueillis par Sébastien Clément

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Mike Horn express

Votre meilleur souvenir: ... c'est difficile à dire, car j'en ai tellement. C'est peut-être le jour où je suis né. C'est là que toute mon aventure a commencé... Je suis content d'avoir eu une base solide, des parents qui ont cru en moi, pour être devenu qui je suis.

Votre pire souvenir: il n'y en a pas de pire mais que des moments moins faciles.

Votre qualité: la détermination. Quand je crois en quelque chose, j'y vais au bout, sans me poser de questions.

Votre défaut: l'impatience. Je suis trop direct dans certaines décisions.

Votre idole: ma femme! Je ne comprends pas pourquoi elle reste avec moi...

Votre devise: tant que tu es vivant, il faut faire ce qui te plaît, réaliser les rêves que tu as.

Votre salaire: je n'en ai pas! Ce sont les sponsors qui me permettent de réaliser toutes mes aventures.

Le dopage: c'est une grosse tricherie.

"La valeur qui compte pour moi est la valeur humaine."

tsrsport.ch: Avec toute votre expérience, votre nom vous avantage-t-il dans ce projet, surtout d'un point de vue financier?
MIKE HORN: Au contraire, j'ai plus de problème maintenant que par le passé, où 30'000 francs me suffisaient pour faire un tour du monde. Aujourd'hui, je ne suis plus tout seul. Les sommes sont plus grosses pour un tel projet, sans compter que tout augmente... De plus, mon nom n'est pas assez connu pour rivaliser avec d'autres sports, pour exemple Alinghi ou la Formule 1, où il y a beaucoup de millions. Mais j'ai toujours fait ce que je voulais avec peu d'argent, grâce à ma motivation et à mon énergie.

tsrsport.ch: Que pensez-vous alors des autres sports? Cela ne vous énerve-t-il pas?
MIKE HORN: Je trouve que ce sont tous des "mauviettes"... (rires). Non, plus sérieusement, je ne veux pas devenir un objet publicitaire. La valeur qui compte pour moi est la valeur humaine. On ne peut pas comparer avec celle de l'argent. Les partenaires qui soutiennent cette expédition Pangaea croient tous en notre projet. Ce sont des personnes qui veulent s'investir pour une mission et non pas d'avoir Mike Horn sur un panneau publicitaire. Le marketing est quelque chose que chacun a besoin, mais notre premier but est d'agir pour le bien de la planète.