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Simon Ammann est notre invité du lundi

Le Saint-Gallois veut encore aller plus haut cet hiver
Le Saint-Gallois veut encore aller plus haut cet hiver
Simon Ammann a bien rebondi! Après ses 2 titres olympiques et une longue traversée du désert, le St-Gallois a réalisé une superbe saison 06/07, qu'il entend bien confirmer.





En 10 ans et son premier saut estampillé Coupe du monde, à
Oberstdorf, Simon Ammann a écrit parmi les plus belles pages du
saut à skis suisse. A témoin ses deux inoubliables titres
olympiques décrochés en 2002 à Salt Lake City ou encore son sacre
mondial et son argent glanés à Sapporo en février et mars derniers.
Malgré ses 3 couronnes, le St-Gallois de 26 ans n'entend pas
s'arrêter en si bon chemin et espère, à force de travail, "que le
meilleur reste à venir". Après une saison 06/07 faste (3e du
général CDM et de la Tournée des 4 Tremplins), "Simi" jette un oeil
vers le passé avant de se projeter vers le futur.

"Je me focalise sur la Tournée"

TXT: La saison passée, vous êtes monté 9
fois sur un podium Coupe du monde, sans oublier l'or et l'argent
obtenus lors des Mondiaux à Sapporo! Est-il possible de faire mieux
cette saison?




SIMON AMMANN: J'avais vraiment réussi une belle
saison. Le fait d'avoir gagné 2 médailles mondiales, 5 ans après
mes 2 titres olympiques de Salt Lake, m'a permis d'évacuer de la
pression. Après analyse de ma saison 2006/2007, j'ai constaté que
je pouvais commettre encore moins d'erreurs. Techniquement, nous
avons essayé avec Werner Schuster de ne pas modifier beaucoup
d'éléments. Cette saison, je me focalise essentiellement sur la
Tournée des Quatre Tremplins.



Vous avez fêté 26 printemps en juin. A quel âge un sauteur
atteint-il le maximum de son potentiel?




SIMON AMMANN: Je pense qu'à 26 ans, on arrive à
un moment où l'on devrait pouvoir donner le meilleur de soi-même.
On constate d'ailleurs que dès 25 ans, les sauteurs ont une
certaine expérience et deviennent plus constants. Les épreuves sont
toujours les mêmes. On devrait donc s'améliorer avec le temps. Je
pense encore pouvoir évoluer 4 à 5 ans à un haut niveau. A mes
yeux, il est important de remporter dans ce laps de temps une fois
la Tournée des Quatre Tremplins et, pourquoi pas, m'adjuger le
général de la Coupe du Monde...



Dans quels domaines devez-vous encore vous
améliorer?




SIMON AMMANN: En juin et juillet, j'ai vraiment
bien sauté. Etant donné que je vole bien, j'ai essayé d'améliorer
mes réceptions et d'adopter une position un peu plus vers l'avant
pour gagner en vitesse. Il faut bien se rendre compte qu'en
modifiant ne serait-ce qu'un peu sa position, cela a des
répercussions sur la suite des séquences du saut.

"J'ai appris à vivre avec mes deux titres olympiques"

Vos deux sacres olympiques en 2002
vous ont valu le surmon d'Harry Potter. Comment avez-vous vécu
cette analogie
?



SIMON AMMANN:

Je n'en fais pas une grande
affaire. Il peut y avoir quelques parallèles entre Potter et moi.
Les lunettes et ma cape lors de la remise des médailles ont
contribué à renforcer cette similitude. Dans le livre, Harry Potter
rencontre des difficultés et essaie de les résoudre dans la joie.
J'aime à penser que peut-être moi aussi je trouve les réponses et
que je suis animé d'un bon état d'esprit.



Depuis ses 2 titres olympiques, Simon Ammann a-t-il
radicalement changé
?



SIMON AMMANN:

J'ai appris à vivre avec ces 2
sacres qui m'ont mis tout d'un coup sur le devant de la rampe,
alors que je n'avais que 21 ans. A Salt Lake City, l'engouement et
les sollicitations étaient incroyables. C'était presque un peu trop
(rires). Salt Lake représente un grand moment de ma vie mais je
n'oublie pas qu'après 2002, j'ai aussi connu des périodes plus
difficiles. Tout peut aller très vite, d'un côté comme de l'autre.
Ces événements ne m'ont pas vraiment changé si ce n'est qu'avec
l'âge, je suis devenu plus tranquille. J'espère que le plus beau
reste à venir (rires).

"Werner a les mêmes exigences que Berni"

En poste depuis 99, Berni Schoedler a cédé son poste
d'entraîneur pour se consacrer à la relève suisse. Quelle était son
influence sur vos résultats?




SIMON AMMANN: Nous avons travaillé dans la
continuité. Après les Jeux de 2002, nous savions que je n'avais pas
encore atteint mon pic de performance. Berni a su nous faire
progresser. Il a su tirer le meilleur de nous-mêmes. Sur la fin,
nous n'avions pratiquement plus besoin de parler. Cela me
permettait de m'économiser en vue des épreuves. Il va énormément
apporter à la relève car c'est probablement le meilleur entraîneur
du monde à mes yeux



Philosophie différente avec le nouvel entraîneur, Werner
Schuster?




SIMON AMMANN: Il a les mêmes exigences que Berni.
Je n'ai quasiment jamais vu quelqu'un vivre autant intensément son
sport. Werner Schuster pense constamment au saut à skis. Il est à
200%. Nous avons beaucoup parlé. Cela a bien fonctionné avec lui
dès le début.



Comment expliquez-vous que vos 3 victoires en Coupe du Monde
(ndlr: en 2002, 2006 et 2007) ont toutes été décrochées en
Norvège?




SIMON AMMANN: S'il faut absolument trouver une
explication, je parlerais de pur hasard. J'apprécie
particulièrement le tremplin à Oslo alors que celui de Lillehammer
a permis à la Suisse, en décembre 06, de fêter un doublé historique
(ndlr: victoire de Ammann devant le Schwytzois Andreas Kuettel).
J'espère réussir cette saison à m'imposer ailleurs qu'en Norvège
(rires).



TXT/propos recueillis par Miguel Bao





En 10 ans et son premier saut estampillé Coupe du monde, à
Oberstdorf, Simon Ammann a écrit parmi les plus belles pages du
saut à skis suisse. A témoin ses deux inoubliables titres
olympiques décrochés en 2002 à Salt Lake City ou encore son sacre
mondial et son argent glanés à Sapporo en février et mars derniers.
Malgré ses 3 couronnes, le St-Gallois de 26 ans n'entend pas
s'arrêter en si bon chemin et espère, à force de travail, "que le
meilleur reste à venir". Après une saison 06/07 faste (3e du
général CDM et de la Tournée des 4 Tremplins), "Simi" jette un oeil
vers le passé avant de se projeter vers le futur.

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Simon Ammann express

La première chose que vous faites le matin: je chauffe de l'eau.

Votre meilleur souvenir: mes 2 titres olympiques à Salt Lake City. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir gagner 2 fois.

Votre pire souvenir: l'année 2003, après les Jeux, car rien n'a vraiment marché.

Pour vous le saut à skis c'est: mon expression de vie.

Si vous n'aviez pas été sauteur: (rires) en fait, je ne me suis jamais posé la question.

Pour vous le dopage c'est: absolument superflu.

Votre principale qualité: mon feeling lorsque je vole.

Votre principal défaut: je suis peut-être chaotique. Les gens ont parfois de la peine à comprendre ma façon de faire.

Votre salaire: disons que si je saute très bien, je reçois beaucoup plus. Si je saute moins bien, je perçois moins.

"Deux Romands pointent le bout de leur nez"

Que répondez-vous à ceux qui prétendent que les sauteurs sont fous?
SIMON AMMANN: Ce sport n'est plus aussi dangereux qu'il y a une vingtaine d'années. On peut voler plus de 200m. Il faut être professionnel pour réussir ce genre de vol. Nous sommes probablement des fous professionnels pour monsieur et madame tout-le-monde, mais nous sommes motivés à 100% dans notre métier.

Que ressentez-vous lors d'un saut?
SIMON AMMANN: Il est extrêmement difficile d'expliquer ce que l'on éprouve dans de tels moments. Je peux simplement vous dire que sauter représente un grand défi et que je ne ressens ces émotions que dans ce genre d'exercice.

Depuis le retrait de Sylvain Freiholz, en 2003, il n'y a plus de Romand en équipe nationale. Une explication?
SIMON AMMANN: L'histoire des tremplins en Suisse est un miroir de la situation actuelle pour les sauteurs de notre pays. Beaucoup de tremplins ont disparu ou ne sont plus en état en Suisse romande. Je pense à Vaulion, Le Brassus, Le Locle... Deux Romands pointent cependant le bout de leur nez. Ce sont Rémi Français et Antoine Guignard, qui a fêté ses premiers points lors du Grand Prix d'été. C'est un premier pas encourageant.