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Zarley Zalapski, un "ZZ" toujours au top

Zalapski (à gauche) a connu cinq clubs en NHL, dont Montréal.
Zalapski (à gauche) a connu cinq clubs en NHL, dont Montréal.
A 40 ans, Zarley Zalapski fait figure d'histoire vivante du hockey mondial. Le défenseur canado-suisse d'Olten revient sur une carrière riche en rebondissements.

Même si l'on disserte souvent sur le manque d'attractivité de la
LNB, cette ligue recèle tout de même quelques trésors. Parmi eux,
Zarley Zalapski. Le défenseur d'Olten possède en effet une jolie
carte de visite. "ZZ" a joué 685 matches en NHL entre 1988 et 2000,
sous les couleurs, notamment, de Philadelphie, de Montréal et de
Calgary.



Originaire d'Edmonton, il a obtenu la nationalité suisse en 2006
par mariage, après avoir rencontré son épouse lors de son séjour
aux ZSC Lions en 1998/1999. A 40 ans, il n'est pas prêt de ranger
ses patins. Techniquement sélectionnable, Zalapski se dit même
motivé à rejoindre les rangs de l'équipe de Suisse! Rencontré au
Kleinholz, il a évoqué pour nous les Jeux olympiques, sa carrière
en NHL et Mario Lemieux.

tsrsport.ch: Qu'est-ce qui vous motive
encore à évoluer en LNB, à votre âge?




ZARLEY ZALAPSKI: J'ai toujours du plaisir à jouer
et je compte bien continuer le hockey tant que j'en aurai.



tsrsport.ch: Rêvez-vous d'imiter Chris
Chelios (Detroit Red Wings), qui tutoie la cinquantaine?




ZARLEY ZALAPSKI: Je me sens simplement en forme,
je fais attention à mon hygiène de vie. Je n'ai pas planifié de
date pour la fin de ma carrière.

"Je n'entends pas être traité comme un "rookie" par le
coach"

tsrsport.ch: Pourquoi quelqu'un avec votre
expérience ne joue-t-il pas en LNA?




ZARLEY ZALAPSKI: Je voudrais y jouer, mais il
faudrait alors que la bonne situation se présente. Le club ne
devrait pas être trop éloigné de mon domicile, Effretikon (ZH). Il
faudrait aussi que je m'entende bien avec l'entraîneur.



tsrsport.ch: Justement, vous aviez
brusquement quitté le HC Bienne en janvier, à cause d'un différend
avec Heinz Ehlers.




ZARLEY ZALAPSKI: J'ai fait une erreur en allant à
Bienne. Cette mésaventure m'a amené à ne signer dorénavant que des
contrats mensuels, comme c'est le cas ici à Olten. Dans mon esprit,
venir dans le Seeland était une occasion de me mettre en valeur
afin de rejoindre la LNA. Mais les dirigeants biennois n'étaient
pas sur la même longueur d'ondes que moi. De plus, avec mon
expérience, je n'entends pas être traité sur le même plan qu'un
"rookie" par le coach.

"Même si Bienne était en NHL, je n'y retournerais pas!"

tsrsport.ch: Mais ne regrettez-vous pas
d'être parti? Vous joueriez en LNA maintenant.




ZARLEY ZALAPSKI: Même si le HC Bienne évoluait en
NHL, je ne voudrais pas y retourner! Cela me fait sourire quand
j'apprends qu'Ehlers pensait que je ne le respectais pas. Au
contraire. Simplement, à mon âge, on a forcément un statut
d'intermédiaire entre les joueurs et l'entraîneur.



tsrsport.ch: En tous les cas, vous avez vu du
pays depuis 2000! Vous avez connu 16 clubs et 8 pays différents
(USA, Allemagne, Italie, Danemark, Suède, Pays-Bas, Autriche,
Suisse)!




ZARLEY ZALAPSKI: Cela s'explique par le fait que
j'avais envie de faire des expériences, de voir comment le hockey
est pratiqué ailleurs dans le monde.

"Les Canadiens ne prenaient pas le Mondial au sérieux"

tsrsport.ch: Revenons à vos débuts. Vous
fêtiez vos 19 ans lors du Mondial 1987 à Vienne, où le Canada avait
fini quatrième.




ZARLEY ZALAPSKI: Mon partenaire en défense était
Craig Hartsburg, qui entraîne actuellement les Sénateurs d'Ottawa
en NHL. Il avait été nommé meilleur arrière du tournoi. Cela avait
été très enrichissant de patiner aux côtés d'un tel joueur, aussi
bon offensivement que défensivement. Par contre, à l'époque, les
Canadiens ne prenaient pas vraiment le Championnat du monde au
sérieux. On y venait surtout pour découvrir un autre pays, ou pour
le fun. Quelques soirées ressemblaient à de vraies fêtes! Les
choses ont bien changé depuis.



tsrsport.ch: Vous avez ensuite pris part aux
Jeux olympiques de Calgary en 1988. De beaux souvenirs, malgré, là
encore, un quatrième rang au final?




ZARLEY ZALAPSKI: Disputer les JO en Alberta,
devant ma famille, a représenté une superbe expérience. L'or était
possible, car on avait battu l'URSS lors de matches amicaux, au
tournoi des Izvestia à Moscou. Puis, des seconds couteaux de NHL
ont été ajoutés à notre effectif au dernier moment, dont Jim
Peplinski (Calgary), Steve Tambellini (Vancouver) et Tim Watters
(Winnipeg). Des gars qui se préparaient pour les JO depuis
plusieurs années se voyaient ainsi soudainement écartés de
l'équipe. Cette décision avait perturbé notre groupe, très uni
jusqu'à cet instant. Si on nous avait renforcés avec Mario Lemieux,
j'aurais compris, mais là...

"Mario Lemieux était meilleur que Wayne Gretzky"

tsrsport.ch:

Ces
grands tournois vous ont tout de même aidé pour la suite,
non
?



ZARLEY ZALAPSKI:

Cela ne fait aucun doute.
J'avais joué contre les meilleurs joueurs en dehors de la NHL,
comme Igor Larionov, Slava Fetisov ou encore Vladimir Ruzicka.
Celui qui m'avait le plus impressionné? Sergei Makarov était un
phénomène. Malgré sa petite taille, il était si puissant!
Honnêtement, quand j'ai débuté en NHL en 1988 avec Pittsburgh,
juste après les JO, j'ai eu l'impression de faire un pas en
arrière. La vitesse d'exécution et le niveau technique moyen me
semblaient plus faibles qu'à Calgary et au Championnat du monde.
C'était donc plus facile de m'imposer dans ce nouvel
environnement.



tsrsport.ch:

En devenant un Pingouin, vous
avez pu côtoyer un certain Mario Lemieux
.



ZARLEY ZALAPSKI:

C'est le joueur le plus
talentueux avec lequel j'ai évolué. Il était capable de décider de
l'issue d'un match. Selon moi, il était meilleur que Wayne Gretzky.
Mes relations avec Mario? On se saluait quand on se croisait, mais
on n'était pas vraiment copains. Il était plutôt tranquille et
discret. On se parlait sur la glace, pas en dehors. D'ailleurs, il
s'exprimait seulement en français durant ses premières années à
Pittsburgh. Il ne voulait pas apprendre l'anglais. C'est amusant,
car à présent il est un symbole de cette ville, d'autant plus que
le club lui appartient.

"Hartford ne mériterait pas à nouveau une équipe en NHL"

tsrsport.ch: Puis, en mars 1991, vous êtes
échangé à Hartford. Dans l'enchaînement, Pittsburgh remporte deux
Coupes Stanley de suite...




ZARLEY ZALAPSKI: Je suis heureux pour les
Pingouins. C'est décevant de ne pas avoir fait partie de cette
équipe victorieuse, même si gagner la Coupe Stanley n'a jamais
vraiment été un rêve pour moi. Ce transfert m'a surpris, mais en
même temps je ne pouvais plus progresser à Pittsburgh, car je ne
jouais pas assez. En partant, j'avais une chance d'augmenter mon
temps de glace. En fait, il était bien plus difficile de quitter la
ville que l'équipe. Car j'avais de nombreux amis à Pittsburgh en
dehors du hockey.



tsrsport.ch: A Hartford (1991-1994), vous
étiez la vedette d'une équipe plutôt moyenne.




ZARLEY ZALAPSKI: Hartford ne mériterait pas
d'avoir à nouveau une équipe de NHL. Cette ville a désormais une
équipe en AHL et, honnêtement, ça lui convient mieux. Dans cette
région, les gens s'intéressent plus au football américain et au
basket qu'au hockey. Pour ne rien arranger, les journaux parlaient
en permanence d'un possible déménagement de la franchise dans une
autre ville. Nous, joueurs, ne nous sentions pas en sécurité, et
cela influençait les résultats. En plus, seuls 7000 à 8000
spectateurs en moyenne venaient nous soutenir à domicile...



tsrsport.ch: Vos performances dans le
Connecticut vous ont tout de même valu une sélection pour le
All-Star Game en 1993.




ZARLEY ZALAPSKI: Ce moment fait partie des
meilleurs souvenirs de ma carrière. Je n'avais pas marqué de but.
Il y avait tellement de défenseurs! Chaque équipe comptait 7
arrières. J'ai passé pas mal de temps sur le banc, c'était vraiment
difficile d'entrer en jeu. Ce genre de rencontre, c'est le fun,
mais c'est plus du carnaval qu'autre chose... L'équipe de la
Conférence Est, dont je faisais partie, s'était imposée sur le
score folklorique de 16 à 6!



tsrsport.ch: Par la suite, en NHL, vous avez
notamment joué pour le Canadien de Montréal, en 1997/1998. Vos
impressions sur ce club mythique?




ZARLEY ZALAPSKI: J'ai joué tant au Canada qu'aux
Etats-Unis, mais il n'y a rien de comparable à évoluer dans mon
pays d'origine. Et à Montréal, tu as carrément l'impression d'être
une star du rock! Tu ne peux pas sortir dans la rue sans qu'on te
reconnaisse. Les médias sont omniprésents, jusqu'à l'excès. Au
quotidien, le moindre détail est analysé à la loupe. C'est tout
juste si on ne te demande pas la couleur de ton caleçon (rires).
J'ai préféré les USA sur ce point. Sauf Hartford, où personne ne
savait qu'on existait!



Propos recueillis par Michaël Taillard

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Zarley Zalapski express

Votre musique préférée: celle des années 80 et début 90, le rock, Madonna.

Votre boisson préférée: l'eau minérale.

Votre lieu de vacances favori: les plages du Mexique.

Votre meilleur souvenir: les Jeux olympiques de Calgary en 1988.

Votre pire souvenir: mon transfert de Pittsburgh à Hartford en mars 1991.

Si vous n'étiez pas hockeyeur: aucune idée. Je ne me vois pas travailler devant un ordinateur au quotidien. Je songe parfois à devenir entraîneur.

Votre idole: Wayne Gretzky.

Le dopage: on peut avoir du succès sans y recourir, regardez le nageur Michael Phelps! A mon époque, la NHL n'effectuait aucun contrôle antidopage. Elle devrait se pencher sur ce problème, se préoccuper de la santé des joueurs.

Votre salaire: Je ne peux pas dire combien Olten me paie. Mon plus haut salaire annuel en NHL? Deux millions de dollars.

Meilleure qualité: l'honnêteté.

Pire défaut: je mange trop vite et en faisant trop de bruit, selon ma femme.

"Les Suisses sont plus forts physiquement et mentalement"

tsrsport.ch: Que pensez-vous du hockey suisse?
ZARLEY ZALAPSKI: Quand j'avais affronté les Suisses lors du Championnat du monde et des JO, ils m'étaient apparus faibles et timorés. Aujourd'hui, ils me semblent bien plus forts physiquement et mentalement. La victoire 2-0 contre le Canada aux JO de Turin en 2006 a sans doute agi comme un déclic. Ce sont des exploits comme celui-ci qui permettent au hockey suisse de franchir des paliers, d'améliorer son niveau général.

J'approuve Ralph Krueger et sa stratégie défensive. Il n'y a pas suffisamment de joueurs suisses en NHL. Donc, faute de pouvoir rivaliser offensivement avec les meilleures équipes du monde, la Suisse doit tenter de gagner ses matches en empêchant celles-ci d'appliquer leurs schémas de jeu.


tsrsport.ch: En théorie, vous pourriez d'ailleurs à présent jouer avec l'équipe de Suisse, en vertu des règles de la fédération internationale.
ZARLEY ZALAPSKI: Si l'opportunité d'une sélection devait se présenter, je ne dirais pas non. Par contre, je ne connais pas Ralph Krueger.


tsrsport.ch: Un mot sur la Coupe Spengler pour finir. Vous y avez participé deux fois.
ZARLEY ZALAPSKI: En 1985 -j'évoluais encore dans une équipe junior-, le Team Canada m'avait convoqué une première fois. Nous avions fini deuxièmes (derrière le Spartak Moscou). La deuxième fois, c'était en 2000. Davos nous avait battus en finale. Ce sont malgré tout de bons souvenirs. L'ambiance est excellente dans la station, pendant les matches, et même après. Mais je ne suis pas vraiment un fêtard.