Publié

Gilles Jaquet est notre invité du lundi

Le plaisir demeure intact pour le Chaux-de-Fonnier Jaquet
Le plaisir demeure intact pour le Chaux-de-Fonnier Jaquet
Double champion du monde de snowboard, Gilles Jaquet a toujours faim de compétition. Le Chaux-de-Fonnier évoque sa saison, ses objectifs et l'équipe de Suisse.

Gilles Jaquet n'a pas l'intention de poser sa planche de
snowboard. Car le Chaux-de-Fonnier, qui respire la bonne humeur et
la joie de vivre, éprouve toujours autant de plaisir à disputer les
slaloms et géants parallèles estampillés Coupe du monde. Sa côte
fracturée l'année passée et ses ligaments du genou déchirés en 2004
ne sont plus que de lointains mauvais souvenirs.



Le double champion du monde est prêt mentalement et physiquement.
Jaquet évoque notamment son début de saison (ndlr: 35e, 14e, 37e et
23e dimanche à Nendaz), les Jeux Olympiques de Vancouver en 2010 et
l'équipe de Suisse.

"Il y a encore beaucoup à développer"

TXT: Comment analysez-vous votre début de
saison?




GILLES JAQUET: Disons qu'il me manque encore de
la régularité. Cela vient du fait que j'ai effectué des tests de
chaussures et de fixations cet été. J'ai fait ce choix en l'absence
des Championnats du monde et de Jeux Olympiques cette saison. Ces
modifications font que je dois trouver la technique qui corresponde
à mon nouveau matériel. Cela ira mieux dans la deuxième partie de
saison.



A 33 ans, vous êtes un peu le "papy" de l'équipe de Suisse.
Qu'est-ce qui vous pousse à continuer?




GILLES JAQUET: Je ne me sens pas encore dans les
plus vieux. Par contre, je fais sûrement partie des plus
expérimentés (rires). Pour l'instant, j'ai toujours du plaisir à
m'entraîner et à disputer des géants et des slaloms. Je sais qu'il
y a encore beaucoup de choses à développer au niveau du matériel et
de la technique. Je suis un peu un bricoleur et c'est très motivant
de chercher, tester et trouver l'élément qui va me faire avancer
plus vite.

"Si tout va bien, Vancouver est un objectif"

- Vous êtes-vous fixé un âge pour arrêter la
compétition?




GILLES JAQUET: Désormais, je fonctionne d'année
en année, en étudiant mes bilans
"résultats-plaisir-finances-motivation".



- L'idée de disputer les Jeux de Vancouver en 2010 vous
titille-t-elle?




GILLES JAQUET: Si tout va bien et que je suis
épargné par les blessures, c'est un objectif. Ce serait un rêve de
prendre part à des quatrièmes Jeux. Je me battrais bien pour
essayer de décrocher une médaille, après des titres acquis en Coupe
du monde et en Championnats du monde. En fin de compte, les Jeux
constituent la seule compétition dans laquelle je n'ai pas obtenu
de médaille. Dans 2 ans se disputeront les Championnats du monde en
Corée. Donc, si j'arrive en 2009, je devrais aussi être présent sur
le circuit en 2010.



- Vous disputez votre 13e saison en CDM, dont 7 sous l'égide
de l'ISF, la fédération prionnière de snow. Quelle différence par
rapport à la CDM FIS?




GILLES JAQUET: A l'époque de l'ISF, ce sont
vraiment les coureurs qui décidaient du futur de ce sport. La FIS a
une autre structure. C'est un gros bateau qui fonctionne bien. En
terme de crédibilité, il n'y a rien à dire. Par contre, si l'on
veut faire des modifications de règlement ou autres, c'est plus
compliqué et lent. Les coureurs n'ont plus leur mot à dire. Les
compétitions sont devenues un peu moins festives et il y a un peu
moins ce rapport avec la culture du snowboard.

"La relève suisse est là"

- Philipp (ndrl: double champion olympique) et son frère
Simon Schoch (ndlr: vainqueur du général de la CDM la saison
passée) sont actuellement blessés. Y a t-il une jeune garde suisse
qui pousse?




GILLES JAQUET: Il est vrai que leur présence
créait une grosse émulation au sein du groupe. Mais je vous
rassure, la relève est là. Chez les alpins, elle vient
essentiellement de Suisse allemande en raison du concept
sport-étude, qui y est plus développé que chez nous. En Suisse
romande, nous avons plutôt des spécialiste de freeride,
boardercross et éventuellement de half-pipe, car c'est plus facile
d'accès.



- Il y a 2 saisons, la Suisse avait remporté 24 des 28 courses
CDM. Cet exploit est-il à nouveau réalisable?




GILLES JAQUET: Je pense que la Suisse va
continuer de monter sur les podiums mais la situation est
différente de 2005/2006. En alpin, nous sommes moins au départ et
il y a toujours le risque que deux Suisses s'éliminent entre eux.
Dans ce sens, ce sera plus difficile de réussir des doublés ou des
triplés. Je pense cependant qu'en boardercross les Suissesses ont
le potentiel pour monter sur le podium. En half-pipe, de grands
progrès ont été réalisés.



TXT. Propos recueillis par Miguel Bao

Publié

Gilles Jaquet express

La première chose que vous faites le matin: des exercices d'assouplissement.

Votre meilleur souvenir: mon titre aux Championnats du monde ISF acquis à Leysin en 2001.

Votre pire souvenir: je n'aime pas les garder en tête.Je les oublie assez vite

Pour vous, le snowboard c'est: beaucoup de liberté et une façon de s'exprimer.

Si vous n'aviez pas été snowboarder: J'aurais peut-être été musicien. Mon père m'avait demandé de faire un choix entre le sport et la musique.

Pour vous, le dopage c'est: un grand manque d'honnêteté.

Votre principale qualité: la gentillesse.

Votre principal défaut: en compétition, ma gentillesse aussi.

Votre devise: profite de la vie, elle est trop courte.

Votre idole: quand j'étais petit, j'adorais Fadri Mosca (ndlr: ancien champion de snowboard).

Votre salaire: c'est l'horreur, il fluctue tous les mois. J'aimerais bien manger autre chose que des pâtes à midi pour pouvoir payer le loyer (rires).