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Ryan Gardner est le nouveau renfort de choc de la Nati

Ryan Gardner vise une participation aux JO avec la Suisse.
Ryan Gardner vise une participation aux JO avec la Suisse.
Ryan Gardner vient de remporter la Ligue des champions avec Zurich. L'un des prochains objectifs du Canado-Suisse est de se faire une place dans l'effectif de Ralph Krueger pour le Mondial. Interview.

Ryan Gardner (30 ans) détient peut-être la clé qui ouvrira enfin
les portes des demi-finales à la Suisse au Mondial. En tout cas,
l'attaquant des ZSC Lions (1m96 pour 105kg) constitue un renfort
de... poids. Le natif de Toronto, dont la Suisse est la deuxième
patrie depuis mai dernier, est issu d'une prestigieuse famille de
hockey.



En effet, son grand-père Cal remporta trois Coupes Stanley dans
les années 40-50, tout en faisant partie des vedettes de cette
époque. Puis son père Dave joua 7 ans en NHL avant de faire les
beaux jours d'Ambri et de Viège. Enfin, son oncle Paul évolua 10
saisons dans la meilleure ligue du monde (1976-1986).



tsrsport.ch: Quand on grandit dans une
famille comme la vôtre, se sent-on obligé de devenir hockeyeur
professionnel?




RYAN GARDNER: J'ai toujours eu envie de jouer au
hockey, personne ne m'a forcé. Comme je viens de Toronto, une ville
où ce sport a une grosse tradition, comme mon grand-père et mon
oncle ont joué pour les Maple Leafs en NHL, et comme enfin je
voyais mon père patiner, ça m'a donné envie de les imiter. Cela
dit, porter un nom connu t'aide autant qu'il te met de la pression.
Car dans mon cas, tu ressens le besoin de rendre les tiens fiers de
toi. Malheureusement, ils ne me voient pas souvent jouer, car ils
sont au Canada...



tsrsport.ch: En Suisse, était-ce facile de
porter le nom de votre père à vos débuts?




RYAN GARDNER: Lors de ma première saison avec
Ambri, on me comparait à lui alors que j'avais seulement 19 ans.
C'était injuste, puisqu'il avait débarqué au Tessin fort d'une
expérience de 7 saisons en NHL (1972-1980) et que le hockey suisse
était moins professionnel à l'époque.



tsrsport.ch: Les Gardner sont des hockeyeurs
professionnels de père en fils. L'histoire va-t-elle encore se
prolonger?




RYAN GARDNER: Je n'ai pas d'enfant pour
l'instant. Si j'ai un fils et qu'il souhaite jouer au hockey, j'en
serai heureux. Par contre, je ne l'obligerai pas à choisir cette
voie, ni aucune autre.

"On a bénéficié d'un effet de surprise en Ligue des
champions"

tsrsport.ch:


Le mois passé, Zurich a réussi l'exploit de terrasser Metallurg
Magnitogorsk en finale de la Ligue des champions. Comment vous
expliquez-vous votre succès?




RYAN GARDNER:

Tout d'abord, notre staff technique
a vraiment préparé chaque match dans le moindre détail. Nous étions
bien informés sur les défauts de tous nos adversaires. Ensuite, Ari
Sulander était en état de grâce au but. Et chaque attaquant, dans
chaque ligne, a apporté sa contribution offensive. Notre défense a
également bien fonctionné. Peut-être aussi que les autres équipes
ne s'attendaient pas à voir un club suisse jouer aussi bien. On a
bénéficié d'un certain effet de surprise...



tsrsport.ch:

Magnitogorsk a-t-il sous-estimé
les ZSC Lions lors du premier match
?



RYAN GARDNER:

Difficile à dire. En tout cas, je
n'ai pas vu de différence dans l'engagement des Russes entre le
match aller et le match retour. Ils ont autant bien joué lors des
deux rencontres. Nous les avons beaucoup pressés, c'est ce qui a dû
les gêner et les empêcher de pratiquer leur jeu habituel.



tsrsport.ch:

La KHL russe est-elle toujours
la deuxième meilleure ligue du monde
?



RYAN GARDNER:

Probablement. En tout cas au niveau
des talents présents et des salaires pratiqués. Il serait faux de
tirer d'autres conclusions à partir de notre succès en 2 matches
contre Magnitogorsk.



tsrsport.ch:

Est-ce que les ZSC Lions n'ont
pas perdu trop d'énergie en vue des playoff, à cause de la Ligue
des champions
?



RYAN GARDNER:

Je ne pense pas. En Ligue des
champions, nous avons pu aligner tous nos étrangers, ce qui a aidé
à répartir les efforts. De plus, on a pu se reposer durant le break
de l'équipe nationale, où aucun de nos joueurs (excepté Lukas
Flüeler, 2e gardien de Zurich) n'a été convoqué. En Suisse, on ne
joue tout de même pas 82 matches, comme en NHL... En LNA, avec
seulement 50 rencontres en saison régulière, tu as le temps de te
reposer. La difficulté, après ce mois de janvier où nous avons joué
à un très haut niveau, sera de se concentrer à nouveau.

"Je dois beaucoup au travail de mes coéquipiers"

tsrsport.ch: Sur le plan individuel, votre
saison est aussi assez exceptionnelle...




RYAN GARDNER: L'an passé, tout avait également
bien fonctionné pour moi. J'avais envie de prouver que j'avais fait
le bon choix en quittant Lugano, et que j'étais un bon joueur.
Cette saison, je marque beaucoup de points, c'est vrai, mais il est
plus important que l'équipe marche bien. J'ai changé quelques
détails dans mon jeu. Je tire davantage, par exemple. Mais comme je
ne suis pas le genre de joueur qui fait des solos spectaculaires,
je dois beaucoup au travail de mes habituels coéquipiers de trio,
Adrian Wichser et Peter Sejna.



tsrsport.ch: Grâce à vos performances en
Ligue des champions et en LNA, vous allez peut-être recevoir des
offres de clubs étrangers?




RYAN GARDNER: Je n'ai encore rien reçu. Si une
offre venait à se présenter, je considérerais la possibilité de
quitter la Suisse. Quoi qu'il en soit, je me plais ici à
Zurich.



tsrsport.ch: Et la NHL? Y
pensez-vous?




RYAN GARDNER: Je n'ai jamais arrêté d'y penser...
Si un club me garantit du temps de jeu, je signe tout de suite.
Mais ma taille, qui aurait pu être un avantage il y a quelques
années, joue un rôle moins important à présent que la vitesse et la
technique. Et je ne suis plus tout jeune non plus...



Propos recueillis par Michaël Taillard

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"Jouer pour la Suisse est un moyen pour moi de remercier ce pays"

tsrsport.ch: Vous jouez maintenant pour l'équipe de Suisse. Pourquoi n'êtes-vous pas devenu citoyen helvétique plus tôt?

RYAN GARDNER: Le processus de naturalisation est très long. J'avais espéré recevoir mon passeport avant le Mondial 2008. On ne m'a pas fait de fleur, j'ai dû passer les étapes comme n'importe quelle autre personne. C'est normal.

tsrsport.ch: Qu'est-ce qui a motivé votre décision?

RYAN GARDNER: Je veux disputer un Championnat du monde et des Jeux olympiques. Cette chance, le Canada ne me l'aurait jamais donnée. J'ai participé à plusieurs Coupes Spengler avec le Team Canada, mais quand ça compte vraiment, on fait appel à des joueurs de NHL. La concurrence est moins rude en Suisse... En même temps, j'ai aussi envie d'aider la Suisse et de prouver que le hockey helvétique a un bon niveau. C'est un moyen pour moi de remercier le pays dans lequel j'habite depuis longtemps.

tsrsport.ch: Attendez-vous la première mise au jeu du Mondial suisse avec impatience?

RYAN GARDNER: Il n'est pas sûr que je sois de la partie en avril... Je dois prouver à Ralph Krueger que je peux réellement être utile à l'équipe. Ce serait mon premier grand tournoi, je risque donc d'être un peu nerveux. Mais ma principale préoccupation, pour l'instant, est de défendre notre titre en LNA avec les ZSC Lions.

Ryan Gardner express

Musique préférée: The Killers.

Boisson préférée: vin rouge italien.

Lieu de vacances favori: les Maldives.

Meilleur souvenir: tous les titres que j'ai gagnés au cours de ma carrière, avec Ambri (Continental Cup en 1999 et en 2000), Lugano et Zurich (champion suisse en 2003/2006/2008; Ligue des champions en 2009). Et tous les étés passés en famille au Canada, dans notre maison de campagne.

Pire souvenir: le décès de mon grand-père.

Vos idoles: mon père et Tiger Woods.

Meilleure qualité: j'essaie d'aider les autres personnes.

Pire défaut: mon impatience.

Si vous n'étiez pas hockeyeur: aucune idée! J'aurais monté ma propre entreprise. Sinon, ca fait quelques années que je songe de plus en plus à devenir entraîneur à la fin de ma carrière. Je pense assez bien connaître le hockey pour me lancer plus tard dans ce rôle.

Vos hobbies: le golf et la pêche.