Après avoir décollé d'Ambri (son club formateur) l'été dernier
pour Kloten, Félicien Du Bois a fait le bon choix. Pour son premier
hiver sous le maillot des Flyers, le défenseur de 25 ans vivra dès
mardi sa première finale de LNA.
Auteur de 30 points (3 buts) depuis le début de la saison, le
hockeyeur chaux-de-fonnier rêve aussi de disputer son premier grand
rendez-vous avec l'équipe de Suisse lors du prochain Championnat du
monde, à Berne et à Kloten. Mais avant de penser au maillot rouge à
croix blanche, le Neuchâtelois est concentré sur ces playoff, où la
bande à Eldebrink est invaincue. Interview.
tsrsport.ch: Pendant que Davos et Gottéron se
sont disputés le 2e ticket pour la finale, qu'avez-vous fait avec
les Flyers?
FELICIEN DU BOIS: On ne va pas dire qu'on s'est
embêté... Mais c'est vrai que c'est une situation spéciale, on
n'est pas habitué à cela en playoff. Généralement, on aligne les
matches et on n'a pas le temps de récupérer. Maintenant, pour la 2e
fois, on a une semaine de pause. On en profite bien sûr pour
soigner les petits bobos, mais il n'est pas évident de rester dans
le rythme. Pour cela, on fait des entraînements plus intensifs. Et
comme en début de saison, on travaille la condition physique, la
force et l'explosivité.
"Ce fut un plaisir de battre Genève 4-0"
tsrsport.ch:
Encore
invaincus durant ces playoff, vous allez aborder cette finale,
mardi à la maison, en pleine confiance.
FELICIEN DU BOIS:
Qu'on ait remporté nos 8
rencontres de playoff ne signifie pas qu'on va être champion. Le
premier match d'une série est toujours très important. Il est
surtout très délicat à la suite d'une longue pause. Si Zoug avait
gagné le premier duel en demi, cela aurait pu prendre une autre
tournure... Il n'y a pas de miracle. On ne peut pas simuler un
match de playoff à l'entraînement. Néanmoins, on reste conscient
qu'un revers arrive. L'important est de ne pas douter. Mais vous
savez, on n'a jamais pensé gagner les deux séries 4-0!
tsrsport.ch:
Avant les playoff, Chris McSorley
avait affirmé que Kloten était la plus faible équipe du
top-4...
FELICIEN DU BOIS:
Cette remarque nous a fait
réagir. Et je dois avouer que ce fut un plaisir de battre Genève
4-0. Néanmoins, on n'a pas cette mentalité américaine. Kloten est
un club où il n'y a pas de scandale. L'équipe est assez discrète et
préfère mettre en avant tout le travail effectué sur la saison.
"Notre passage à vide était inconscient"
tsrsport.ch: Pourtant, vous avez bien eu un
passage à vide en fin de tour préliminaire. Etait-ce quelque chose
de voulu?
FELICIEN DU BOIS: Non, on lorgnait la première
place. On en avait discuté entre joueurs. C'était un objectif. Mais
il est vrai qu'on n'a pas confirmé notre intérêt sur la glace. Je
pense que ce passage à vide était inconscient. Etant qualifié
depuis longtemps pour les playoff, on a simplement baissé de
niveau, ce qui nous a fait douter au début des playoff. Mais depuis
les séries, on est surpris en bien...
tsrsport.ch: Kloten paraît en tout cas très
solide. Quels en sont les facteurs?
FELICIEN DU BOIS: On possède avant tout un
contingent très équilibré. Rüeger joue parfaitement son rôle au
but. Il apporte la tranquillité et l'expérience. La défense, c'est
la meilleure du championnat. Et en attaque, on a 3 lignes qui
peuvent apporter des goals.
tsrsport.ch: Un mot sur votre futur
adversaire en finale, Davos?
FELICIEN DU BOIS: Davos est une équipe qui a
beaucoup de vitesse, qui possède un super jeu de transition et une
grande expérience dans ce genre de rendez-vous. Néanmoins, sur le
plan défensif, il y a quelque chose à faire, surtout si on évolue à
4 lignes.
tsrsport.ch: Personnellement, pour votre
première saison à Kloten, après 6 années à Ambri, on ne peut pas
rêver mieux...
FELICIEN DU BOIS: Je ne ferai le bilan qu'après
la finale... Mais après les années difficiles passées à Ambri, je
suis content d'avoir fait ce choix. C'est un vrai plaisir. Tout ce
qui va suivre cette saison est déjà du bonus. Quand j'ai signé à
Kloten, j'avais déjà une petite idée derrière la tête. Je voyais
vraiment un bon potentiel aux Flyers. Je n'ai pas été déçu, j'ai
même été surpris en bien. Mais on ne va pas s'arrêter là... Je dois
avouer que je suis en train d'effectuer ma meilleure saison depuis
que je joue en LNA.
Propos recueillis par Sébastien Clément
"Les petits clubs travaillent beaucoup"
tsrsport.ch: Depuis maintenant quelques années, il n'y a plus un club qui domine toute la saison, voire plus. Les surprises sont de plus en plus fréquentes en séries et les champions changent chaque année. Avez-vous une explication?
FELICIEN DU BOIS: C'est le travail effectué par les plus petits clubs qui rend la tâche plus difficile aux grosses équipes. Ces dernières peinent à confirmer, car la concurrence est de plus en plus présente. On ne peut plus se reposer sur ses lauriers. Il faut, sans cesse, continuer de travailler. Heureusement que c'est ainsi. Le côté sportif garde toute son importance.
tsrsport.ch: Toujours dans le cadre élargi de Ralph Krueger, mais sans jamais avoir pris part à un Mondial, vous avez une chance cette saison d'être convoqué!
FELICIEN DU BOIS: Cela sera mon objectif après la finale. Je suis satisfait de mes 2 camps faits avec la Suisse cet hiver.J'espère pouvoir participer à mon premier Mondial, surtout en Suisse. Cela serait la cerise sur le gâteau. C'est vrai qu'en défense, il y a beaucoup de concurrence. Mais j'ai arrêté de trop y penser. Par le passé, je faisais trop de calculs pour savoir si j'allais avoir ma place. On verra si l'occasion vient. J'ai accepté cette situation, après plusieurs échecs.
Félicien Du Bois express
La première chose faite le matin: j'ouvre les stores pour voir la lumière.
Principale qualité: je suis une personne réfléchie.
Principal défaut: je suis impatient.
Meilleur souvenir: mon premier but en LNA. C'était avec Ambri à... Kloten.
Pire souvenir: la défaite avec Ambri contre Lugano lors des quarts de finale en 2006. On menait 3-0 dans la série!
Votre idole: Roger Federer.
Votre devise: on n'a jamais fini de s'améliorer. Il y a toujours du travail.
Le hockey, c'est: une grande passion, qui est devenue mon métier.
Si vous n'aviez pas été hockeyeur: je serais resté dans le sport. Je pense que j'aurais essayé le tennis.
Le dopage: cela ne devrait pas faire partie du sport.
Votre salaire: je n'ai pas à me plaindre. Cela ne sera pas toujours comme ça.