Olivier Monterrubio, un footballeur hors pair

Rien ne prédestinait Olivier Monterrubio (32 ans) à évoluer en
Super League. Pourtant, le milieu offensif français joue bien au FC
Sion depuis dix mois. Doté d'une technique et d'un sens du jeu
au-dessus de la moyenne pour un joueur du championnat de Suisse,
"Rubio" a été le meilleur passeur de Ligue 1 entre 2003 et 2006. Il
jouait à cette époque à Rennes pour le plus grand bonheur d'un
certain Alex Frei.



Auparavant, il a porté le maillot de Nantes (un titre de champion
en 2001). A quelques jours de la finale de la Coupe, Olivier
Monterrubio parle de cet événement et revient sur la saison
difficile que traverse actuellement Sion.



tsrsport.ch: Au vu du contexte actuel, ne
regrettez-vous pas parfois d'avoir choisi de venir jouer au FC
Sion?



OLIVIER MONTERRUBIO: Non, je n'ai jamais regretté
mes choix durant ma carrière. J'assume totalement, mais il est vrai
que je ne m'attendais pas à vivre une saison pareille. Maintenant,
il faut assurer notre maintien et gagner la Coupe pour bien finir
la saison.

"Stielike avait peut-être raison"

tsrsport.ch: Vous avez ouvertement critiqué
les méthodes de votre président. Sont-elles vouées à l'échec, à
votre avis?



OLIVIER MONTERRUBIO: C'est vrai que je n'avais
jamais connu autant de changements d'entraîneurs dans ma carrière.
Après, chacun fait son autocritique. Si le président estime qu'il
faut agir de la sorte, c'est lui le boss et nous devons composer
avec.



tsrsport.ch: Uli Stielike, votre premier
entraîneur cette saison, avait affirmé qu'il était impossible de
faire mieux avec les joueurs à disposition...



OLIVIER MONTERRUBIO: Vu les résultats depuis son
départ et notre classement aujourd'hui, il avait peut-être
raison!



tsrsport.ch: L'arrivée de Didier Tholot à
Sion a-t-elle changé quelque chose?



OLIVIER MONTERRUBIO: Oui, il a redonné du
dynamisme et une cohésion au groupe. La mentalité des joueurs a
changé.



tsrsport.ch: On peut parler d'une équipe
multiculturelle à Sion avec des joueurs venant des quatre coins de
la planète. Est-ce que cela explique ces résultats?



OLIVIER MONTERRUBIO: Oui, c'est possible, parce
que lorsqu'il y a beaucoup de nationalités différentes, ce n'est
pas toujours évident de communiquer. Mais je dois dire que
l'ambiance a toujours été bonne au sein de l'équipe malgré des
résultats décevants.

"La différence avec la L1 est importante"

tsrsport.ch: Le niveau du foot suisse
correspond-il à ce que vous attendiez?



OLIVIER MONTERRUBIO: Oui. La différence avec la
Ligue 1 est assez importante. En Suisse, c'est plus basé sur le jeu
physique. Je m'y suis bien habitué.



tsrsport.ch: N'avez-vous pas l'impression de
ne pas pouvoir exploiter toutes vos qualités et de vous mettre au
niveau du foot suisse, par conséquent de régresser?



OLIVIER MONTERRUBIO: C'est peut-être arrivé au
cours de la saison où j'ai eu une baisse de régime, surtout au
niveau mental quand le club a connu tous ces problèmes. Mes
performances n'ont pas été bonnes et c'est vrai que mon niveau a
peut-être baissé.

"Tout le monde ne me parle que de la Coupe"

tsrsport.ch:
Venons-en à cette finale de Coupe de Suisse. L'engouement en
Valais pour cet événement est assez unique.



OLIVIER MONTERRUBIO: Effectivement, je le ressens
déjà depuis un bon moment. Toutes les personnes que je croise ne me
parlent que de ça alors que j'ai plus la tête au Championnat et à
sauver l'équipe de la relégation. On a visionné plusieurs vidéos
des finales de Sion et on est conscient que c'est un moment
important pour tout le Valais



tsrsport.ch: Avec une statistique de 10
victoires en 10 finales, ça vous met une certaine pression sur les
épaules.



OLIVIER MONTERRUBIO: On va faire le maximum pour
remporter la onzième. Si on part avec la peur de briser cette
série, c'est sûr qu'on va louper notre match. On doit penser
positivement.



tsrsport.ch: Non seulement vous allez jouer
cette finale sur le terrain de l'adversaire, en plus sur du
synthétique. Que pensez-vous de cette surface?



OLIVIER MONTERRUBIO: D'abord, on a remporté tous
nos matches de Coupe à l'extérieur, donc on gagnera aussi le
dernier match chez l'adversaire. Quant à la surface, je trouve
regrettable de jouer une finale là-dessus alors qu'il y a de belles
pelouses à Bâle ou Zurich.



tsrsport.ch: Aimez-vous jouer sur
synthétique?



OLIVIER MONTERRUBIO: Ca ne me dérange pas mais ce
n'est pas la surface que je préfère. Pour la santé des joueurs, je
ne pense pas que ce soit bon, notamment au niveau des tendons ou du
dos.



tsrsport.ch: Vous avez connu une carrière
brillante à Nantes (1996-2001) et à Rennes (2001-2006). Quels sont
les meilleurs souvenirs que vous gardez de ces deux
périodes?



OLIVIER MONTERRUBIO: A Nantes, c'est ma première
finale de Coupe de France remportée en 1999. Et à Rennes, j'ai
passé de superbes moments avec Alexander Frei. Notre entente était
très bonne aussi bien sur qu'en dehors du terrain.



Propos recueillis par Stéphane Altyzer