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Stanislas Wawrinka, un tennisman qui en veut

Discret hors du terrain, Stan est un battant raquette en main.
Discret hors du terrain, Stan est un battant raquette en main.
Après la consécration en double, avec l'or olympique à Pékin aux côtés de Roger Federer, Stanislas Wawrinka doit maintenant franchir un cap en simple pour retrouver le top-ten. Rencontre avec le Vaudois avant Roland Garros.

D'un naturel timide, Stanislas Wawrinka (24 ans) affiche un tout
autre visage raquette en main. Volontaire, appliqué, mais surtout
talentueux, le Vaudois aspire à retrouver le top-10, sensation
qu'il a déjà connue en juin 2008 (9e).



Victorieux d'un titre (Umag'06) et de l'or olympique en double à
Pékin avec Federer, le droitier de St-Barthélémy veut passer un
nouveau cap, celui qui lui permettra de rivaliser sérieusement avec
les ténors de la balle feutrée. A l'aube de son départ pour Roland
Garros, Stan s'est confié sans superstition aucune après une séance
photo à Lausanne, à la rue du... Calvaire!

"Roland Garros est mon tournoi préféré"

tsrsport.ch: Roland Garros commence
dimanche à Paris. C'est un tournoi qui vous tient particulièrement
à coeur...




STANISLAS WAWRINKA: Oui, c'est mon préféré, celui
que, étant jeune, j'ai eu le plus la chance de regarder à la
télévision. En plus, c'est un Grand Chelem qui se dispute sur terre
battue. Et comme j'ai remporté la version juniors en 2003, c'est
quelque chose de spécial



tsrsport.ch: Justement, le fait de l'avoir
gagné en juniors, cela vous met une pression
supplémentaire?




STANISLAS WAWRINKA: Non, ce n'est pas parce que
j'ai gagné la version "jeunes" que je vais gagner le "grand". Ce
sont deux mondes totalement différents. Un bon junior ne devient
pas forcément un vainqueur en Grand Chelem chez les adultes...

"J'ai énormément progressé sur toutes les surfaces"

tsrsport.ch:

Vous
avez déclaré que la terre battue n'était plus forcément votre
meilleure surface. Pourquoi
?



STANISLAS WAWRINKA:

En fait j'ai énormément
progressé sur toutes les autres surfaces. Je me sens désormais à
l'aise partout. La terre battue est juste la surface sur laquelle
les meilleurs joueurs me posent le moins de problèmes, j'arrive
mieux à lire leur jeu. Mais il faut aussi avouer que les surfaces
ont bien évolué ces dernières années, devenant bien plus
lentes.



tsrsport.ch:

Stan, vous aviez battu Novak
Djokovic, un joueur "quelconque" à l'époque, en finale à Umag (sur
abandon) en 2006. Depuis, le Serbe a gagné un Open d'Australie et
lutte pour la place de no1 mondial. Vous, vous êtes ATP 18 et
luttez pour le top-10..
.



STANISLAS WAWRINKA:

Dire que je veux gagner en
Grand Chelem, ce serait un petit peu osé de ma part. Alors oui,
j'avais gagné ce tournoi, mais Novak a toujours été plus fort que
moi. Ou plutôt: il a été plus fort que moi plus jeune. Je n'ai donc
aucun problème à voir où il en est et où je suis moi. Je ne suis
pas jaloux. Je suis déjà heureux d'en être arrivé là et je bosse à
fond pour faire toujours mieux.

La différence avec les tout meilleurs: "la confiance"

tsrsport.ch: On sent que vous n'êtes pas
loin des meilleurs mondiaux, que ça se joue sur pas grand-chose.
Que vous manque-t-il pour passer un cap supplémentaire?




STANISLAS WAWRINKA: Il me manque justement l'une
ou l'autre victoire contre ce genre de gars! Que ce soit à
Monte-Carlo contre Djokovic ou à Madrid contre Del Potro, les
matches ont été très serrés. C'est juste une question de confiance.
Je progresse, c'est évident, mais les autres également...



tsrsport.ch: Votre succès sur Federer à
Monte-Carlo, il peut aider justement?




STANISLAS WAWRINKA: Oui, même si je sais comme
tout le monde qu'il n'était pas spécialement en forme ce jour-là!
Mais il est clair que ça peut aider, pour la confiance. Au bilan,
ça reste une victoire contre Federer.



tsrsport.ch: Au fond, quelle est la
différence entre ces gars du top-5 et vous?




STANISLAS WAWRINKA: Ces types, ils sont toujours
là, sont toujours dans le dernier carré des tournois. Il ne doutent
ni de leur jeu, ni de leur niveau. C'est là toute la
différence.

Une très bonne entente avec Roger Federer

tsrsport.ch:

Que pensez-vous de la "crise" que
traverse Roger Federer? Vous arrive-til d'en parler entre
vous
?



STANISLAS WAWRINKA:

Premièrement, je ne crois pas
qu'il le vive si mal que ça. D'ailleurs, ne vient-il pas de
remporter un grand tournoi? Ce sont surtout les gens et la presse
qui voient ça comme une catastrophe. Il est quand même encore no2
mondial! Il a gagné tellement de choses que les gens n'avaient plus
l'habitude de le voir perdre... Il nous arrive de parler de ça et
d'autres choses, mais il a suffisamment d'expérience pour gérer
ça.



tsrsport.ch:

Votre association avec Federer,
à Pékin, a d'ailleurs été couronnée par la médaille d'or, en
double. Avez-vous été surpris que Federer décide de jouer avec vous
et non avec Yves Allegro, son ami
?



STANISLAS WAWRINKA:

Oui et non car Roger avait
estimé avoir plus de chances de réussir un truc avec moi. Il faut
savoir faire la part des choses. Pour moi, ça a été un honneur d'y
être.



tsrsport.ch:

Au passage, vous épinglez même
les frères Bryan, nos1 incontestés en double. Est-ce à dire que 2
très bons joueurs de simple sont meilleurs ensemble que la paire
no1 en double
?



STANISLAS WAWRINKA:

Non, je ne pense pas. Il y a
d'ailleurs de très bons joueurs de simple qui ne sont pas bons en
double et qui ne le disputent jamais. Pour faire une bonne paire,
il faut très bien se connaître, s'apprécier et développer une
complicité. Soit ce que nous avons avec Roger.



Propos recueillis par Daniel Burkhalter

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"J'ai beaucoup de rêves, mais je les garde pour moi"

tsrsport.ch: Vous avez 24 ans, quel est votre objectif? La place de no1? Vous rêvez de remporter certains tournois?

STANISLAS WAWRINKA: Etre no1 n'est pas un objectif, ou pas maintenant. Je fais de mon mieux, m'investis énormément et espère retrouver ma place dans le top-10. Voilà mon premier objectif. Ensuite, des rêves j'en ai beaucoup, mais je les garde pour moi.

tsrsport.ch: Dans vos rêves, on imagine que la Coupe Davis tient une bonne place. Or, pour la gagner, il faudrait que Federer soit là aussi. Vous n'en avez pas des fois marre de jouer au "pompier"?

STANISLAS WAWRINKA: La Coupe Davis est une compétition extraordinaire, qui t'offre l'honneur de jouer pour ton pays. En plus, tu ne retrouves nulle part ailleurs cette ambiance. Je garde d'ailleurs un souvenir lumineux de la rencontre de Malley, en 2008, au retour des Jeux olympiques... Après, il faut s'arranger pour que les rencontres de Coupe Davis entrent dans notre calendrier. Moi, je fais toujours ce qu'il y a de mieux pour moi et l'équipe. Après, il est vrai qu'avec Federer, on a vraiment une très belle équipe pour gagner...

"Mes vrais amis sont hors du tennis"

tsrsport.ch: A-t-on des amis sur le Circuit?

STANISLAS WAWRINKA: Il y a des gens avec qui je m'entends bien, mais mes vrais amis sont hors du tennis. Je crois que c'est important pour l'équilibre personnel. Moi, quand j'en ai fini avec un tournoi, j'aime bien rentrer chez moi, me reposer et être avec les gens que j'aime. Après, il arrive que sur un tournoi ou l'autre, on sorte manger un soir avec l'un ou l'autre joueur. Mais c'est quand même assez rare. Le tennis est un sport individuel où tous les autres joueurs sont vos adversaires!

tsrsport.ch: Déjà pensé à l'après-tennis?

STANISLAS WAWRINKA: Ca m'arrive de temps en temps, mais j'espère encore jouer 7, 8 ou 9 ans. J'ai le temps.

Stanislas Wawrinka express

Première chose faite au réveil: je bois un bon café, c'est essentiel.

Repas préféré: tomates-mozzarella en entrée, puis un filet de boeuf.

Boisson favorite: l'eau.

Lieu de vacances favori: Ile Maurice.

Série TV préférée: il y en a tellement, ça dépend des moments. Mais... Friends!

Film favori: le dîner de cons.

Que représente le tennis: beaucoup de choses: passion, boulot, ma vie!

Si vous n'étiez pas devenu tennisman: aucune idée!

Que représente le dopage: la tricherie. Mais le tennis semble assez "clean".

Joueur que vous préférez affronter: le no1 mondial, quel qu'il soit. Tu rencontres le meilleur joueur du Circuit. C'est un sacré challenge!

Votre devise: laisse du temps au temps.

Votre idole: aucune. Dans mon sport, j'ai toujours admiré Pete Sampras, mais ce n'est pas une idole.

Meilleur souvenir: l'or aux Jeux.

Votre salaire: les gens pensent souvent que c'est celui qui est indiqué dans les journaux... Mais les journalistes écrivent ce qu'ils veulent!