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Le golfeur Julien Clément veut faire son trou

Clément fait partie des meilleurs golfeurs suisses.
Clément fait partie des meilleurs golfeurs suisses.
Le golf rime principalement avec Tiger Woods, actuellement en lice à l'US Open. Dans le quasi anonymat, le Genevois Julien Clément a terminé 60e du tournoi de St-Omer en France, épreuve comptant pour le Challenge Tour.

Quand on parle de golf, un seul nom est évoqué, celui de Tiger
Woods. L'Américain est l'arbre qui cache la forêt au sein d'un
sport qui reste peu médiatisé. En Suisse, c'est aussi difficile de
faire son trou, mais certains tentent le coup, à l'image de Julien
Clément. Le Genevois ne s'est classé qu'à la 60e place à St-Omer en
France, tournoi comptant pour le Challenge Tour.



Après avoir tapé ses premières balles à 10 ans, le Genevois de 28
ans a fait son bout de chemin: l'équipe nationale dès 15 ans et le
statut "pro" depuis 2003. Le meilleur golfeur suisse, qui a réussi
son premier "hole-in-one" à 20 ans, veut franchir un cap en 2009,
en assurant sa place pour l'European Tour. Clément fait le point
sur sa situation.



tsrsport.ch: Comment se déroule votre
saison?




JULIEN CLEMENT: J'ai bien commencé mon année. Je
n'ai pas encore connu un mauvais tournoi. J'essaie d'éviter la
routine, qui m'a peut-être trahi les dernières saisons. Il faut
être le plus régulier possible en Challenge Tour pour faire le pas
en European Tour.



tsrsport.ch: La régularité est-elle le
facteur le plus important pour progresser?




JULIEN CLEMENT: C'est important, mais cela ne
fait pas tout. Etre régulier sans réussir à gagner, ce n'est pas le
mieux pour la confiance. Je pense que de remporter parfois des
tournois sans être régulier est plus important.

J'ai privilégié mes études jusqu'à 22 ans

tsrsport.ch: Votre 3e place finale à
Crans-Montana en septembre dernier a-t-elle permis de lancer votre
carrière?




JULIEN CLEMENT: J'ai démarré ma carrière bien
avant. Après avoir terminé mes études, que j'ai privilégiées
jusqu'à 22 ans, j'ai pris une année sabbatique pour me concentrer
sur le golf. Mes bons résultats obtenus durant cette période ont
véritablement lancé ma carrière.



Ma 3e place à Crans-Montana m'a plus permis de situer mon niveau
par rapport aux meilleurs Européens. Cela m'a prouvé que je peux
rivaliser au niveau continental et même envisager une victoire.
Après avoir réalisé mon rêve d'être "pro", je vise un 1er grand
succès.

Soutien poussé de la fédération suisse

tsrsport.ch:

Est-ce que la vie de golfeur
professionnel est facile en Suisse
?



JULIEN CLEMENT:

Dans notre pays, nous avons
l'avantage de posséder une Fédération. Donc, c'est mieux organisé.
Cette association nous assure un soutien assez poussé. C'est
d'ailleurs elle qui nous finance le lancement de notre carrière.
Nous sommes tout de même une dizaine de "pros" en Suisse.



tsrsport.ch:

Reste qu'on ne parle pas
beaucoup de cette discipline en Suisse..
.



JULIEN CLEMENT:

C'est que nous avons du mal à
être considérés. Nous avons besoin de grosses performances pour
devenir importants aux yeux des médias et peut-être faire rêver le
public suisse.



tsrsport.ch:

Vous êtes parmi les meilleurs
golfeurs helvétiques. Sentez-vous une certaine pression au niveau
des résultats pour qu'on en parle davantage
?



JULIEN CLEMENT:

Même si je fais partie des
leaders du pays, je ne me mets pas trop de pression. Je trouve
plutôt cette position agréable, qui me permet de voir plus loin.
Avec Raphaël de Sousa, nous en avons les capacités.



Après avoir connu des débuts professionnels aisés, avec 2
premières belles saisons, j'étais au creux de la vague. Mais
aujourd'hui, ces moments difficiles sont derrière. Je suis
actuellement dans une bonne période. Et c'est plus important que
par le passé.

Pas nécessaire d'un pilote suisse pour parler de F1

tsrsport.ch: Que vous manque-t-il pour
faire un pas vers la catégorie supérieure?




JULIEN CLEMENT: LE bon résultat, la performance
qui me permettra d'avoir ma place au niveau de l'European Tour. Je
m'en approche toujours un peu plus. Mais si je franchis ce pas,
cela ne signifiera pas que cela sera plus facile. Le rapport au
golf ne va également pas énormément changer en Suisse. Même si un
Helvète perce à ce niveau continental, on ne va pas plus parler de
cette discipline dans le pays. Ce n'est pas la même chose que la
Formule 1, où il n'est pas nécessaire d'avoir un pilote helvétique
pour en parler...

Le golf s'est médiatisé grâce à Tiger Woods

tsrsport.ch: Il est vrai que quand on
évoque ce sport dans les journaux, on cite toujours le nom de Tiger
Woods, même s'il est blessé. Comment réagissez-vous?




JULIEN CLEMENT: C'est grâce à l'Américain que le
golf s'est médiatisé. Il est tout de même devenu le sportif le
mieux payé au monde. Mais derrière lui, il est difficile de nommer
des autres champions. C'est un peu dommage. Pour changer cela, il
faudrait des joueurs plus charismatiques. Mais les meilleurs
golfeurs sont toujours très calmes et ne montrent que très rarement
leurs émotions. Il y a vraiment un grand manque à ce niveau.



Propos recueillis par Sébastien Clément

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Julien Clément express

La première chose que vous faites le matin: un grand verre de jus d'orange, après avoir tapé 12 fois sur mon réveil Votre idole: Nelson Mandela.

Principale qualité: la maîtrise de moi-même, surtout au niveau des émotions.

Principal défaut: je suis bordélique.

Meilleur souvenir: le jour où j'ai rencontré ma petite amie.

Pire souvenir: les moments où on dit du mal de moi.

Lieu de vacances préféré: Ile Maurice.

Plat préféré: les fruits de mer.

Pourquoi avoir choisi le golf: j'ai débuté à 11 ans grâce à mes parents. Et c'est un sport très diversifié.

Si vous n'aviez pas été golfeur: je serais resté dans le sport. J'adore cela. J'avais aussi commencé le tennis.

Le dopage: je trouve triste que certains sports sont protégés. Il n'y a pas que le cyclisme... Tout sportif doit donner l'exemple.

Votre salaire: cela dépend des années, entre 0 et 1 milliard de francs (rires)

Votre rêve: remporter une victoire dans un des Grands Chelem de golf.

"La crise touche surtout les tournois de seconde zone"

tsrsport.ch: Le golf reste un sport pas donné à tout le monde. Financièrement, comment arrivez-vous à tourner?

JULIEN CLEMENT: C'est certain que cela coûte beaucoup. Sans sponsor, ce n'est pas possible de pratiquer cette discipline à mon niveau. Avec 25 tournois sur l'année, et pas toujours en Europe, les frais sont importants. Et même en cas de bon résultat en Challenge Tour, cela ne couvre souvent jamais tout.

Mais je n'ai pas plus de pression de la part de mes sponsors pour autant. La priorité reste le sport. En compensation, je participe à des journées organisées par mes partenaires pour donner des cours à des jeunes golfeurs.

tsrsport.ch: La crise touche également le monde sportif. Est-ce le cas pour le golf?

JULIEN CLEMENT: La crise touche surtout les tournois de seconde zone. Certaines épreuves du Challenge Tour ont été annulées cette année, notamment en Amérique du Sud. Sinon, le circuit principal possède beaucoup de réserves pour continuer à organiser ses événements.