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Julien Esteban à Servette pour se reconstruire

Miné par les blessures à Rennes, Esteban espère rebondir à Servette.
Miné par les blessures à Rennes, Esteban espère rebondir à Servette.
Blessures, galère, malédiction... Julian Esteban, de retour au Servette FC, connaît mieux que quiconque la signification de ces termes, qui lui ont littéralement collé aux crampons après son transfert à Rennes, fin 2006.

Julian Esteban, 23 ans le 16 septembre, avait quitté "son"
Servette en décembre 2006 pour franchir un palier du côté du Stade
Rennais. Avant son départ pour la Bretagne, d'aucuns le voyaient
comme le futur Kubilay Tuerkyilmaz genevois. Un avenir prometteur
et un potentiel énorme qu'il a su distiller en Challenge League en
2006 avec 14 réussites en 17 rencontres pour le club grenat.



Las pour l'attaquant d'origine espagnole, une succession de
blessures a ruiné ses rêves de Ligue 1, où il n'a finalement
disputé que 7 bouts de rencontres: fracture de la clavicule,
déchirure des ligaments croisés antérieurs du genou droit, soucis
musculaires au niveau de la hanche, adducteurs blessés 3 fois! En 2
ans et demi, Julian Esteban, n'a jamais pu faire ses preuves en
Bretagne. tsrsport.ch a rencontré l'attaquant, prêté cette saison à
Servette pour se reconstruire.

"La vie peut être dure"

tsrsport.ch: Que retenez-vous des 2 saisons
et demie à Rennes?




JULIAN ESTEBAN: Pas grand-chose de positif, en
fin de compte. J'ai surtout appris que la vie peut être dure avec
toi. J'ai accusé et essayé d'encaisser de nombreux coups durs.
Depuis mon départ de Servette, je me suis blessé très
régulièrement. On peut vraiment dire que c'est la faute à pas de
chance.



tsrsport.ch: Comment expliquer cette
scoumoune qui vous a collé aux crampons?




JULIAN ESTEBAN: C'est vraiment difficile de
trouver une explication. Peut-être que le changement de rythme et
les entraînements plus durs ont fait que j'ai été autant touché
dans mon corps.



tsrsport.ch: Comment fait-on moralement pour
se relever de ces galères successives?




JULIAN ESTEBAN: Difficilement car avant mon
départ à Rennes je n'avais pas manqué plus de deux matches avec
Servette. Tout avait très bien fonctionné à Servette et puis à
Rennes tout s'est effondré. Cela a été très dur mentalement.

"Rennes était un bon choix!"

tsrsport.ch:


Quand on est aussi souvent blessé se sent-on comme faisant
partie intégrante du groupe?




JULIAN ESTEBAN:

A partir du moment où l'on
s'entraîne de manière individuelle pour recouvrer sa condition et
sa confiance, on se sent un peu seul, à l'écart. On ne fait plus
vraiment partie du cadre de l'équipe. On passe de la lumière à
l'ombre et l'on porte l'étiquette "blessé". Dans mon cas, je l'ai
quasiment portée durant mes 2 ans et demi à Rennes.



tsrsport.ch:

Avec le recul, ne pensez-vous
pas que vous auriez plutôt dû accepter l'offre du FC Zurich. Le
passage de la Challenge League à la Super League n'aurait-il pas
été moins brutal que celui de la Challenge League à la
L1
?



JULIAN ESTEBAN:

Lorsqu'une telle offre se
présente on ne peut pas la refuser. Le train ne passe qu'une fois.
D'autant plus que Rennes me laissait 6 mois pour m'adapter au style
de jeu de la Ligue 1. C'était un bon choix! Ce sont les blessures
qui ont tout gâché.



tsrsport.ch:

N'avez-vous pas le sentiment
d'avoir perdu 30 mois de carrière
?



JULIAN ESTEBAN:

C'est clair mais heureusement, je
suis jeune.Je vais tenter de rattraper tout ce temps perdu. Si je
vais me relever de ces coups durs? On verra cette saison avec
Servette.

A Servette pour se reconstruire

tsrsport.ch: En vous engageant, les
dirigeants français ont-ils fait le parallèle avec Alex Frei qui a
inscrit en 4 ans 47 buts en 100 parties de Ligue 1?




JULIAN ESTEBAN: Je pense que oui, même s'ils
savaient que nous n'avions pas le même style de jeu. Dans mes
moments difficiles, on me disait de ne pas m'inquiéter car Alex
Frei avait connu un départ délicat en Bretagne. Alex Frei avait dû
attendre 9 mois avant de marquer son premier but. A la différence
de moi, lui a réussi à laisser une très bonne image...



tsrsport.ch: Et vous voilà de retour à la
case départ.




JULIAN ESTEBAN: Je suis à Servette pour me
reconstruire. J'avais envie de revenir à Servette. Après deux ans
et demi difficiles, il fallait que je retrouve un environnement où
je me sentirais tout de suite bien. Je veux me relancer et
retrouver les terrains une bonne fois pour toute. Cela fait très
longtemps que je n'ai plus disputé des matches de haut
niveau.



tsrsport.ch: Sion, Xamax et Zurich vous
auraient accueilli à bras ouvert...




JULIAN ESTEBAN: J'ai placé mon bien-être
personnel devant ma carrière. Servette est le seul club où j'avais
envie de revenir.

"Je me vois très mal retourner à Rennes"

tsrsport.ch:


Rennes vous a prêté une saison à Servette, sans option d'achat.
Donc le club breton, qui vous a sous contrat jusqu'en 2011, compte
sur vous!




JULIAN ESTEBAN:

Je pense plutôt que Rennes espère
que je flambe cette année pour pouvoir me vendre après. Avec mes
antécédents là-bas, je crois que Rennes ne veut pas que je retourne
au club. C'est somme toute assez logique.



tsrsport.ch:

Et vous, qu'en
pensez-vous
?



JULIAN ESTEBAN:

Après les 2 ans et demi que j'ai
vécus à Rennes, je me vois très mal y retourner. Je suis tombé dans
une telle spirale négative, qu'en fait, ce n'est pas
possible.



tsrsport.ch:

Avez-vous pensé à un moment
donné mettre un terme à votre carrière
?



JULIAN ESTEBAN:

Quand on est en proie aux doutes,
tous les sportifs se demandent à un moment ou à un autre si l'on va
réussir à récupérer. Là, je suis dans la phase où je me dis que
j'ai encore beaucoup d'années à jouer et que les moments difficiles
sont derrière moi.

Servette: "Je n'ai flambé que 6 mois finalement"

tsrsport.ch: On vous avait comparé à
l'époque à la future étoile du football suisse.




JULIAN ESTEBAN: Ca remonte à longtemps
(rires).



tsrsport.ch: Comment avez-vous vécu ce
passage de grande médiatisation à quasi-anonymat?




JULIAN ESTEBAN: En fait, je n'avais vraiment
flambé que 6 mois, qui plus est en Challenge League. Les médias en
avaient tout de suite fait une montagne. C'était bien pour moi,
mais je pense que c'était un peu exagéré tout de même. On verra
dans quelques années, s'ils avaient eu raison de s'enthousiasmer
pareillement. Pour moi c'est une motivation supplémentaire.

Rééducation non terminée

tsrsport.ch: Quel est votre objectif
désormais?




JULIAN ESTEBAN: Je veux avant tout me soigner
complètement. Ma rééducation va encore durer quelques semaines
(ndlr: Esteban se remet d'une blessure musculaire au niveau de la
hanche). Et puis, je veux retrouver la compétition, les sensations
et le niveau qui était le mien avant ces blessures à
répétition.



tsrsport.ch: Vous avez un voeu
particulier
?



JULIAN ESTEBAN: Je veux tout simplement rejouer
avec Servette. J'ai faim de ballon. J'ai hâte de jouer pour voir où
j'en suis. Je ne me suis jamais entraîné plus d'un mois d'affilée à
Rennes. Je connais mes qualités mais quand on ne joue pratiquement
pas pendant deux ans et demi, on perd forcément des
automatismes.



propos recueillis par Miguel Bao

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Le côté athlétique m'a surpris

tsrsport.ch: Qu'est-ce qui vous a le plus frappé à l'entraînement à Rennes par rapport à la Challenge League?

JULIAN ESTEBAN: Plus que la qualité technique c'est le côté athlétique qui m'a surpris. A Rennes, les joueurs étaient aussi rapides que moi mais ils étaient plus costauds. En Challenge League, j'étais athlétiquement un peu supérieur aux autres joueurs, ce qui me permettait de faire la différence. Cela a été difficile au début à Rennes. Voilà pourquoi les dirigeants m'avaient laissé 6 mois pour combler ce déficit physique. Les débuts étaient prometteurs puis tout s'est effondré comme un château de cartes.

Müller tirerait tout le groupe vers le haut

tsrsport.ch: Un mot sur votre entraîneur à Rennes Guy Lacombe, désormais à l'AS Monaco?

JULIAN ESTEBAN: A mes yeux, c'est un entraîneur qui est juste, droit. C'est vrai que s'il ne vous a pas à la bonne, c'est chaud. Si les joueurs sont professionnels, il n'y a pas de souci avec lui.

tsrsport.ch: Apparemment, il ne compte pas sur Patrick Müller qui pourrait du coup revenir à Servette.

JULIAN ESTEBAN: Si Patrick décidait de revenir à Servette, ce serait vraiment un grand plus pour le club. Avec son expérience, il tirerait tout le groupe vers le haut, c'est évident.

Julian Esteban express

Première chose faite le matin: je me réveille

Repas préféré: spaghetti, poulet pané, sauce aux champignons

Boisson préférée: Coca

Musique préférée: tous les styles

Film préféré: action

Meilleur souvenir: (longue hésitation) 19 août 2006. Servette était mené 3-0 par Lausanne après 36 minutes. Puis j'ai réussi 2 assists et un doublé. Nous avions finalement gagné 4-3!

Pire souvenir: mes multiples blessures à Rennes

Lieu de vacances préféré: Las Vegas

Principale qualité: marrant

Si vous n'aviez pas été footballeur: j'aurais fait des petits boulots

Le football c'est: une très grande partie de ma vie

Dopage: c'est pour les tricheurs

Salaire: joker