Patrick Müller est notre invité du lundi
Patrick Müller (31 ans) fait partie de la catégorie des personnes qui restent positives, même lorsque les circonstances ne jouent pas en leur faveur.
Blessé au genou droit en août puis en novembre, opéré en
décembre, "lâché" la semaine dernière par Lyon, qui ne lui a pas
offert une prolongation de contrat pourtant promise, le Genevois ne
se laisse pas démonter.
Il espère rugir de plaisir lors de l'Euro 2008 cet été. Le
défenseur central, qui voit "gentiment le bout du tunnel", revient
sur ses blessures, l'équipe de Suisse et l'événement du mois de
juin, où "tout sera possible, même pour la Nati."
"Je dois rester patient"
TXT: Un peu plus de 4 mois après votre
opération du genou, comment allez-vous?
PATRICK MÜLLER: Pour le moment, la rééducation se
passe très bien. J'ai commencé à m'entraîner un petit peu avec
l'équipe en faisant quelques exercices techniques avec le ballon,
sans contact ni duel. Dans 2 semaines, je ferai le point pour
savoir où j'en suis. D'ici là, je dois gagner de la musculature
pour éviter les risques de rechute.
Vous n'avez disputé qu'un match de Ligue 1 cette saison avec
Lyon...
PATRICK MÜLLER: Un match, une victoire. Un bon
bilan (sourire). Même s'il n'y a pas beaucoup de temps par rapport
à l'Euro, je dois rester patient.
Au niveau de la confiance, ces blessures ont dû vous faire
douter...
PATRICK MÜLLER: Un peu plus de 4 mois après
l'opération, je n'ai pas encore récupéré l'intégralité de la
flexion du genou. J'ai encore des gênes. Et je dois encore
retrouver une certaine musculature. Tout ceci prend du temps.
"J'aurais voulu terminer ma carrière à Lyon"
A un peu moins de 50 jours de
l'Euro, où en est votre moral?
PATRICK MÜLLER:
Ces 3 derniers mois, j'ai fait
beaucoup de natation, de musculation et de vélo. Aujourd'hui, j'ai
passé un cap. J'ai rechaussé les crampons et j'ai tapé dans le
ballon. Ca fait du bien de retrouver le groupe.
Lyon a décidé la semaine passée de ne pas reconduire votre
bail. Un moment dur après tout ce que vous avez donné.
PATRICK MÜLLER:
C'est difficile car en décembre,
avant l'opération, les dirigeants m'avaient dit qu'il n'y avait pas
d'inquiétude à avoir, et qu'ils allaient prolonger mon contrat.
J'ai été évidemment déçu mais c'est ainsi dans le milieu du
football. J'aurais voulu terminer ma carrière à Lyon... Pour moi,
il s'agit de revenir à 100% et de pouvoir rejouer, mais il ne faut
pas brûler les étapes.
Le but est d'être sur le terrain au début du mois de mai, de jouer
quelques matches et après, évidemment, de disputer l'Euro. Il faut
rejouer pour faire partie des choix de Köbi Kuhn. En disputant
l'Euro, les chances seront peutêtre plus grandes de trouver un
nouveau club. Quant à mon avenir, je ne ferme aucune porte mais
j'aimerais tenter une nouvelle expérience et découvrir, pourquoi
pas, un nouveau championnat.
"L'Euro? On verra au début du mois de mai"
Vous n'avez plus porté le maillot de l'équipe de Suisse
depuis le 2 juin 2007 et le match contre l'Argentine...
PATRICK MÜLLER: J'espère pouvoir le reporter.
C'est toujours très particulier de défendre les couleurs du pays.
Disputer un Euro devant notre public augmente encore la
motivation.
Donc, si on vous pose la question: "Patrick Müller sera-t-il à
l'Euro"?
PATRICK MÜLLER: J'y crois mais on verra au début
du mois de mai. Il n'y a pas que le fait de pouvoir jouer qui entre
en ligne de compte. Il faut être capable de réussir des
performances.
Vous êtes actuellement l'international suisse le plus
expérimenté.
PATRICK MÜLLER: Ce serait un immense plaisir de
faire partie des 23 qui participeront à l'Euro. Maintenant, Köbi
Kuhn ne va pas me faire un cadeau parce que c'est moi qui compte le
plus de sélections (ndlr: 76). Il va faire des choix sur la forme
du moment et sur ceux qui peuvent amener un plus.
La Suisse n'a pas donné tous les signes de satisfaction lors
de ses dernières rencontres amicales...
PATRICK MÜLLER: Ce n'est pas la défense qui
encaisse des buts et l'attaque qui marque des buts. C'est plus
compliqué que ça. Il ne faut pas parler des absents. Ca aurait pu
être pire, ça aurait pu être mieux. Il y a de la qualité en équipe
nationale. A nous de donner une bonne réponse lors de l'Euro.
TXT. Propos recueillis par Miguel Bao
Publié
Patrick Müller express
La première chose que vous faites le matin: aller voir mes 2 enfants qui dorment.
Votre principale qualité: l'honnêteté.
Votre principal défaut: la timidité.
Votre meilleur souvenir: la naissance de mes 2 enfants et mon mariage.
Votre pire souvenir: j'ai eu beaucoup de chance dans la vie. Je dirais l'élimination contre l'Ukraine lors de la Coupe du monde 2006.
Si vous n'aviez pas été footballeur: avant de signer un contrat pro à Servette, j'avais effectué un stage dans un cabinet de physio. Ca m'intéressait mais il était difficile de concilier les deux.
Pour vous le football, c'est: ma vie mais avant tout le plaisir et le jeu.
Votre idole: j'en ai eu beaucoup lors des différentes étapes de ma vie. Je dirais Bob Marley.
Votre devise: carpe diem
Votre salaire: bien assez
Patrick Müller: "pourquoi pas nous?"
Que vous inspire l'Euro 2008?
PATRICK MÜLLER: J'avais participé à l'Euro 2004 au Portugal. L'équipe y était allée pour découvrir la compétition. Nous n'y étions pas avec cette motivation et cette grosse envie de gagner. Lors de la Coupe du monde 2006, nous avions démontré que nous étions très bien en place en n'encaissant aucun but. Notre équipe n'est pas facile à manoeuvrer mais cela ne suffit pas pour gagner. A nous d'ajouter de l'intensité et de la créativité pour aller loin dans le tournoi.
Quel sera l'objectif de la Suisse?
PATRICK MÜLLER: Tout est possible. On a envie d'y croire et d'aller au bout. Pourquoi pas nous? Il faut se mettre ça dans la tête. Il peut se passer beaucoup de choses devant notre public. Je suis très confiant. Nous avons envie de montrer à nos fans que nous n'avons pas perdu nos qualités malgré les défaites lors des derniers matches amicaux.