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Michel Kratochvil est notre invité du lundi

La carrière prometteuse de Kratochvil s'est arrêtée trop tôt
La carrière prometteuse de Kratochvil s'est arrêtée trop tôt
La carrière de Michel Kratochvil a pris fin abruptement il y a quelques jours. Miné par les blessures, le Bernois revient sur un parcours fait de hauts et de bas.

Le tennisman d'Ostermundigen va en effet devoir subir une 6e
opération du genou gauche en novembre. Cette nouvelle intervention
était inévitable s'il ne voulait pas avoir un genou artificiel!
Kratochvil a atteint son meilleur classement à l'ATP (35e) en
juillet 02. Son palmarès s'orne de deux finales en 2001 à Shanghaï
et Tokyo. Outre les blessures, "Micha" a été très longtemps
handicapé par une allergie de naissance. Le destin n'a donc pas été
rose avec ce joueur attachant qui a dû tant sacrifier.

Michel Kratochvil se confie

TXT: Quel regard portez-vous sur la carrière
que vous avez menée?



MICHEL KRATOCHVIL: D'un côté, je suis très fier.
J'ai pu jouer à un haut niveau et disputer de super matches comme à
Wimbledon (ndlr: un 1/8 face à Henman en 2002) ou en Coupe Davis
(ndlr: 1/2 contre l'Australie en 2003). Sans oublier une victoire
contre André Agassi chez lui à Indian Wells en 2002. J'aurais
peut-être pu faire mieux sans toutes ces blessures. Je pense à une
20e place mais c'est difficile à dire. Et finalement, il n'y a pas
eu beaucoup de joueurs suisses dans le top-50. En résumé, j'ai une
belle carrière qui a malheureusement dû s'arrêter trop tôt.



- Evoluer en tant que Suisse dans la génération de Federer
n'est-il pas parfois aussi un handicap, avec l'impression d'être
toujours au second plan?
MICHEL KRATOCHVIL:
Heureusement pour moi, j'étais blessé quand il est devenu no1
mondial. Mais il y a eu une période où on était presque à la même
hauteur. Evidemment, son potentiel est tout autre. Peut-être que
cette "rivalité" l'a aussi aidé. Plus il y a de concurrence, plus
on peut se tirer vers le haut. Pour moi, il n'y a que du positif.
On peut être content qu'il y ait un Roger Federer. Grâce à lui, le
tennis est de venu très populaire en Suisse.

"Je n'ai rien gagné ces 2 dernières années"

- A votre "époque", vous avez évolué
avec Marc Rosset sur la chaise de Coupe Davis. Aujourd'hui, il y a
beaucoup de critiques sur le capitaine Severin Luethi. Quel est
votre avis sur ce sujet
?



MICHEL KRATOCHVIL:

Honnêtement, c'est la première
fois que j'entends ça! Avec mes problèmes de santé, je n'ai pas
tout pu suivre ces dernières semaines. Il est clair que Rosset ou
Hlasek ont joué au plus niveau. C'est une expérience énorme qu'on
ne peut pas posséder sans avoir vécu ces moments-là. Mais je suis
sûr que Luethi fait un bon job. Pour l'heure, il n'y a pas
tellement d'autres possibilités.



- Durant votre carrière, vous avez gagné un peu plus d'un
million de dollars. Une somme en fait dérisoire
?



MICHEL KRATOCHVIL:

Effectivement, je ne peux pas
vivre sans travailler. Ces deux dernières années, je n'ai rien
gagné. Mais de toute façon, je n'aurais pas imaginé une après
carrière sans travail. J'aime avoir un but dans la vie. Après mon
opération, je vais me concentrer sur cette deuxième vie.

"Pourquoi pas fonder une académie"

- Vous souhaitez rester dans le milieu du
tennis...




MICHEL KRATOCHVIL: J'aimerais redonner aux jeunes
un peu de mon expérience et pourquoi pas fonder une académie. Mais
bon, ça ne fait que quelques jours que j'ai décidé d'arrêter ma
carrière et je n'ai encore aucun projet concret. Je ne ferme aucune
porte.



- Ce système du tennis où les meilleurs gagnent des sommes
astronomiques et à partir de la 100e place, on survit presque,
n'est-ce pas frustrant?




MICHEL KRATOCHVIL: Il faut dire d'abord qu'il y a
des sports encore pires que le tennis pour ça. Mais quand on
commence le tennis, on le fait parce qu'on aime ce sport. On le
voit aujourd'hui, les jeunes veulent être comme Federer, c'est
magnifique. Je n'ai jamais joué un match de tennis en me disant que
j'allais gagner telle ou telle somme.



TXT/tou. Propos recueillis par Stéphane Altyzer

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Michel Kratochvil express

La première chose que vous faites le matin: Je bois un latte macchiatto.

Votre meilleur souvenir: J'ai en tête pleins de moments où je jouais au tennis aux quatre coins de la planète.

Votre pire souvenir: Forcément, toutes les blessures que j'ai eues.

Le tennis, c'est: Toute ma vie. J'ai commencé à jouer à 2 ans et demi.

Si vous n'aviez pas été tennisman: J'aurais joué au hockey sur glace. Sinon, avocat ou docteur, un domaine que je connais bien hélas (rires).

Le dopage, c'est: La triche. Il n'y a aucune excuse pour ceux qui y trempent.

Votre idole: Pour le moment, je n'en ai plus. Je vais chercher d'autres modèles.

Votre devise: Tout donner et après ça vient comme ça doit venir.

Votre salaire: Pour le moment, rien.