En 25 ans de métier, il en a entendu des vertes et des pas mûrs, Olivier Sugnaux. Car entrer dans un vestiaire, c’est comme pénétrer dans une chambre à coucher. "Au début, on doit instaurer un climat de confiance. On partage beaucoup de choses, on parle de tout, et cela ne doit pas sortir du vestiaire".
On doit oublier qu’on est fan
A 62 ans, ce Glânois est le chef matériel de Fribourg-Gottéron. Un rôle dans l’ombre qui plaît à ce supporter de la première heure, qui, il y a 25 ans, a eu l’opportunité de passer de l’autre côté de la bande, au cœur même du club. "A l’époque, j’étais menuisier et j’aimais mon métier. Marc Leuenberger, alors directeur, cherchait quelqu'un de manuel il m’a demandé si j’étais intéressé. J’ai saisi l’opportunité qui s’offrait à moi et cela m’a plu direct. Être fan et vivre ça de l’intérieur, c’était écrit quelque part".
Olivier Sugnaux termine son contrat de menuiser avant de pousser la porte du club. Mais passer de président des fans à homme indispensable au service des joueurs ne s’est pas fait en un claquement de doigts. "Ca a été le problème à mon arrivée. On doit oublier qu’on est fan. C’est une entreprise".
Le Fribourgeois s’adapte vite à son nouveau statut. Son rôle? S’occuper du matériel de la 1ère équipe. "On s’occupe des patins, de l'aiguisage des lames, on lave les vêtements, on raccommode les équipements. Pas besoin de faire de la jolie couture, le plus important est que cela tienne".
C'est vrai que suis un peu leur papa
Mais Olivier Sugnaux est bien plus qu'un chef matériel. "C’est notre 2e papa à tous", nous interpelle un joueur durant l’interview. Olivier sourit avant d’abonder. "C'est vrai que suis un peu leur papa et j’ai l’âge de l’être pour quelques-uns". Il éclate de rire. La bonne humeur est de mise en ce jour de novembre dans le vestiaire des Dragons. "Quand tout va bien, on est heureux, on vit comme eux, on est complètement intégré dans l’équipe".
Car entre le chef matériel et ses "garçons", comme il les appelle, une relation forte et empreinte de respect s'est tissée au fil des années. "Les joueurs sont très reconnaissants, ils nous remercient, ils ont toujours un mot gentil et cela nous motive car cela montre qu'ils ont besoin de nous", explique-t-il avant de raconter une anecdote. "On est allé en République tchèque lors d’un match de Champions League. Le trajet a duré 10h. Les joueurs nous ont fait venir dans le vestiaire pour nous applaudir et nous remercier. C’est une preuve de respect", conclut-il.
Fribourg, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud