Zoé Chastan veille sur les skieurs suisses

Dans l’aire d’arrivée, Zoé Chastan s’active. Vêtue de la combinaison rouge de Swiss-ski, oreillette bien placée et talkie-walkie qui grésille, la cheffe de presse coordonne les demandes des journalistes. Quatre hivers maintenant que cette main de fer nichée dans un gant de velours oeuvre sur le Cirque blanc. Un milieu qu'elle a elle-même côtoyé comme athlète.

"Quand j’étais jeune, j’ai pratiqué le ski alpin et vers 19 ans j’ai changé pour le skicross. J’ai ensuite fait une école de journalisme et communication et quand Swiss-ski m’a demandé si j’étais intéressée pour faire ce job, j’ai dit oui. J’ai travaillé durant 3 ans comme journaliste alors je sais ce dont ils ont besoin".

Mais pas toujours facile d’honorer toutes les demandes. Car dans l'aire d'arrivée, le marathon médiatique n'offre aucun répit aux skieurs. "Chaque journaliste veut une autre histoire à raconter ou demande encore un peu plus de temps. Ce n’est pas facile de les stopper car je dois leur donner suffisamment de temps mais veiller aussi à protéger les athlètes".

"Les Romands?  Ils sont parfois un peu têtus"

Au fil du temps, la Grisonne a tissé des liens de confiance avec les athlètes, même si ses débuts dans ce milieu masculin n'ont pas été des plus évidents. "Je me souviens que mon premier hiver n’a pas vraiment été facile. Tu arrives dans un groupe où il n'y a que des hommes, avec des athlètes connus. Avant moi, il y avait toujours une nouvelle personne comme cheffe de presse. Il fallait montrer que j’étais là et me faire entendre. Mais au fil des années, la relation est devenue très bonne avec tous les athlètes mais ils sont aussi très différents."

Sans citer de nom, Zoé Chastan révèle quelques indiscrétions sur ses protégés. "Les jeunes sont hyper faciles, tu peux dire: "tu fais le mec avec la veste bleue et après le journaliste avec la veste jaune" et ça marche très bien mais dans le groupe vitesse, il faut vraiment être à coté de l’athlète et lui dire: "maintenant tu fais ça et ça. Les Romands?  Ils sont parfois un peu têtus (rires). Non, mais ils sont sympas et ils font bien le job avec moi".

Mais la jeune femme n'est pas qu'une simple cheffe de presse. Elle est aussi une oreille attentive. "Je me considère plus comme une Team support. Je peux les aider mentalement quand ils ont besoin de venir me parler ou qu'il y a un trop plein d’émotions, par exemple. C'est aussi bien que je sois une femme dans le groupe car ils peuvent me parler de tout", conclut Zoé Chastan.

Wengen, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud