Il a fallu grimper pour trouver un peu de neige en cette douce journée d'avril. Mais qu'importent les conditions, Hediger et Käser profitent surtout des dernières sorties pour peaufiner leur technique. Plutôt habitués à écumer les étapes de Coupe du monde de ski de fond, les 2 Vaudois se sont embarqués dans un défi aussi bien physique que mental. Ou plutôt, c'est le second qui a embarqué son aîné, avec la complicité du 3e laron, Janick Riebli.
"On voulait fêter la fin de carrière de Jo en marquant le coup. On s’est dit que la Patrouille des Glaciers était une bonne occasion pour faire quelque chose de spécial pour lui. On l’a un peu embarqué sans trop lui demander son avis", se marre Erwan Käser. "Je me suis bien fait avoir car je n’avais pas prévu de la courir. Mes deux copains se sont enflammés et m’ont embarqué dans l'aventure", sourit le Bellerin.
Gérer l'effort
Jeune retraité du ski de fond, Hediger confesse que sa préparation n'a pas été des plus optimales, lui qui a débuté une nouvelle carrière dans les bureaux il y a 3 semaines. "On sera l’équipe avec le moins de dénivelé dans les jambes. On se repose sur une condition physique de base qui est au-dessus de la norme. Pour ma part, cela fait 3 semaines que j’ai attaqué ma nouvelle carrière dans les bureaux donc c’est sûr que cela change un peu. On a fait quelques sorties avec notamment le Muveran, qui a été notre grande préparation".
Pour les Vaudois, l'une des principales difficultés sera la gestion de l'effort comme l'explique Erwan. "On a l’habitude de s'entraîner 2-3 heures. Mais monter jusqu’à 3'600, on le fait rarement". Et son cousin de préciser: "On a l’habitude de skier au-dessus du seuil. Pour nous, c’est un effort de maximum 40 minutes qu'on va être capable de tenir alors que là, c’est justement ce qu'il ne faut pas faire parce que si on part à ce rythme, on va exploser en route".
Finir en moins de 8 heures
Les 3 athlètes se lanceront à l’assaut des montagnes entre Zermatt et Verbier dans la nuit de vendredi à samedi. Un périple long de 57.5km pour 4’386m de dénivelé positif. Avec l'objectif de franchir la ligne d’arrivée sous les 8 heures. "On a un peu fixé ça sans avoir trop de référence. Après les Trophées du Muveran, Erwan s’est enflammé ", raconte Hediger. "Je suis allé guigner les équipes que l’on a battues ou qui nous ont juste battu pour comparer les temps de référence", explique Käser. "Je pense qu’il y a moyen de bien aller vite. L’objectif est de franchir la ligne sous les 8 heures. C’est clairement jouable mais après, cela dépend aussi des conditions".
Le duo pourra également compter sur les qualités individuelles de chacun. "Erwan est increvable", se marre Jovian. "Il a une énergie sans fin. Peut-être que je vais enfin le découvrir usé". Et son cousin de conclure: "Jo, c’est le renard des surfaces: il sait planter les goals au bon moment. Il est aussi un peu plus calme que moi , peut-être que quand j'aurai refait 3 fois mon sac il me dira: "c'est bon t'as tout dedans (rire)".
Alpe des Chaux, Floriane Galaud
Le mal des pieds, leur hantise
"La hantise, c’est d’avoir des soucis physiques comme des cloques qui feront que la course sera bien moins belle, avoue Hediger. "Il faut arriver à avoir un rythme, tenir ce rythme le plus longtemps possible et avec le sourire", poursuit Käser. "C’est sûr que musculairement, il y a des inconnues. On n’a pas l’habitude de faire des efforts aussi longs. Nous connaissant, on va aller à un certain rythme. On ne va pas pouvoir avoir le frein à main tout du long c’est sûr qu’on va aller trop vite à un moment ou un autre de la course", conclut Hediger en se marrant.
La PdG 2022 en quelques chiffres
1517 patrouilles inscrites
18% des participants sont des femmes
131 patrouilles civiles sont exclusivement féminines
La participante la plus âgée a 67 ans
Le participant le plus âgé a 78 ans