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Ludovic Magnin est notre invité du lundi

Ludovic Magnin compte 48 sélections en équipe nationale.
Ludovic Magnin compte 48 sélections en équipe nationale.
Pilier de l'équipe nationale mais actuellement blessé, Ludovic Magnin évoque sa carrière, son rôle dans le groupe de Köbi Kuhn et l'Euro qu'il rêve de remporter.

Il fait partie des incontournables de l'équipe nationale, au
même titre qu'un Alex Frei ou un Tranquillo Barnetta. Ludovic
Magnin, retenu par Koebi Kuhn pour la rencontre amicale de mercredi
à Bâle face à l'Allemagne, ne pourra toutefois pas honorer sa
sélection.



Le latéral vaudois du VfB Stuttgart, touché à la cheville gauche
en décembre dernier, s'est blessé à la même articulation samedi
lors de la 25e journée de 1ère Bundesliga contre Hansa
Rostock.



Ludovic Magnin, l'homme qui déteste par-dessus tout perdre, évoque
sa carrière, son rôle dans le groupe de Köbi Kuhn et bien sûr
l'Euro qu'il rêve de gagner. Interview.

"Ma carrière est allée au-delà de mes rêves"

TXT: Que de chemin parcouru depuis votre
première rencontre en LNB en 1997 à Yverdon.
Réalisez-vous?




LUDOVIC MAGNIN: Je pense que je
réaliserai pleinement ce qui m'arrive lorsque que je raccrocherai
mes crampons. Ma carrière est allée au-delà de mes rêves. C'est
bien pour les jeunes du Gros-de-Vaud qu'une personne de la région
arrive à atteindre ce niveau.



Lorsque j'étais gamin, j'allais voir tous les matches du Lausanne
Sport. J'avais les yeux qui brillaient. Maintenant que cette équipe
ne marche pas aussi bien, c'est peut-être bien que des jeunes de la
région voient, via ma carrière, qu'ils peuvent aussi réussir. Je
rêvais de devenir joueur professionnel. Les copains d'école se
moquaient de moi.



- Qui voudriez-vous remercier?



LUDOVIC MAGNIN: Mes parents! Ils m'ont transmis
le virus du football. Il y a également tous les entraîneurs que
j'ai côtoyés durant mes classes juniors. Ils m'ont appris le jeu du
football mais aussi et surtout l'école de la vie.



Puis il y a Lucien Favre. Je l'ai rencontré à un moment charnière
de ma vie de footballeur. Il a cru en moi et il m'a donné la chance
de disputer mon premier match en LNB à l'âge de 17 ans avec
Yverdon. Enfin, il y a évidemment ma femme et mes 2 enfants, qui
m'apportent équilibre, calme et harmonie.

"Le talent seul dans les pieds ne suffit pas"

- Vous avez récemment prolongé avec Stuttgart jusqu'en 2010,
malgré des offres de Birmingham et de l'AS Rome.
Pourquoi?




LUDOVIC MAGNIN: Parce que ma famille et moi
sommes heureux en Allemagne. La question était de savoir si, à 29
ans, j'étais prêt à repartir de zéro. J'ai réussi à me faire une
place à Stuttgart. On compte vraiment sur moi et on me considère un
peu comme le leader du groupe. Le mieux pour ma famille et moi
était de rester. Le club a montré qu'il était capable de gagner des
titres. C'est ce que je veux faire ici.



- Est-vous d'accord si l'on vous dit que vous n'étiez pas le
plus talentueux lors de votre parcours en juniors?




LUDOVIC MAGNIN: Tout à fait. Vous savez, je
connais beaucoup de joueurs qui touchaient beaucoup mieux que moi
le ballon lorsque j'étais jeune. Par contre, dans la tête j'étais
beaucoup plus fort qu'eux. J'ai travaillé très dur pour y arriver.
Actuellement, le talent seul dans les pieds ne suffit pas pour
essayer de réussir dans le football.



- Mercredi, la Suisse affronte l'Allemagne. Un match
particulier...




LUDOVIC MAGNIN: Ce sera surtout le dernier gros
match et la dernière possibilité de montrer au sélectionneur de
quoi on est capable avant le camp d'entraînement au Tessin au mois
de mai. L'Euro approche à grands pas.



- Le joueur helvétique est-il toujours considéré comme le
"petit Suisse" dans le championnat d'Allemagne?




LUDOVIC MAGNIN: (rires) Les mentalités ont évolué
dans le bon sens pour les Suisses évoluant en Bundesliga. Par
contre, lorsque l'Allemagne affronte la Suisse, c'est certain que
ça reste toujours la petite Suisse.

"Etre totalement prêt le 7 juin"

-
Quel sera l'objectif mercredi? Gagner ou jouer avec la
manière
?



LUDOVIC MAGNIN:

Comme toujours, l'idée est de
gagner et de présenter un jeu attractif. En football, le but est de
récolter des points. Donc tant pis si la manière n'y est pas à
chaque fois.



- Comment réagissez-vous à toutes les critiques dont a fait
l'objet l'équipe de Suisse l'année dernière
?



LUDOVIC MAGNIN:

Dans l'ensemble, nous n'avions
pas bien joué. Nous avions disputé des matches à 2 vitesses,
alliant du bon et du moins bon. C'est normal d'être critiqué si
l'on joue mal. Ca fait aussi partie de notre travail d'encaisser
les remarques. 2007 a été une année pas facile à gérer. Demandez
aux Allemands avant leur Coupe du monde 2006. Au plus profond de
notre inconscient il y avait toujours cette notion de match amical.
Il manquait cette adrénaline, d'où peut-être des pertes de
concentration, des balles perdues bêtement...



- Certains affirment que c'est le moment pour l'équipe
nationale d'être prête..
.



LUDOVIC MAGNIN:

Eh bien non! Il s'agira d'être
totalement prêt le jour de notre première rencontre de l'Euro, le 7
juin à Bâle contre la République tchèque.

Transmettre le virus de la victoire

- L'on connaît l'importance de l'expérience lors des grands
tournois. Or seulement 4 joueurs figurant dans la sélection de
mercredi contre l'Allemagne ont plus de 30 ans. N'est-ce pas un peu
léger en vue de l'Euro?




LUDOVIC MAGNIN: C'est certain que nous avons une
équipe très jeune. Nous en sommes conscients. Mais il ne faut pas
oublier que nous avons des jeunes qui évoluent dans de grands clubs
depuis plusieurs années. Ca compte aussi ça. Regardez Milan-Arsenal
en Ligue des Champions il y a 15 jours. Ce n'est pas l'expérience
qui a gagné. Arsenal était clairement la meilleure équipe sur le
terrain.



- Votre rôle au sein de l'équipe de Suisse. Etes-vous le
motivateur, le râleur, le leader ou les 3 à la fois?




LUDOVIC MAGNIN: J'essaie simplement d'être
moi-même. Je ne me donne pas de rôle précis en disant "je dois
faire ci, je dois faire ça". Je suis un très mauvais perdant, donc
sur le terrain j'essaie de transmettre le virus de la victoire.
L'équipe a hâte que l'Euro commence. Ca nous brûle les doigts de
pieds. Ca fait 2 ans que nous attendons cela. L'on voit gentiment
la fin du tunnel.

"Je rêve d'être champion d'Europe"

- L'objectif de la Suisse à l'Euro?



LUDOVIC MAGNIN: Je dis toujours à mes enfants
qu'ils ont le droit de rêver. Mais ils ne doivent pas oublier de
travailler dur pour s'offrir leurs rêves et d'être prêts à essuyer
une défaite. Moi je rêve d'être champion d'Europe et l'équipe va
tout faire pour y arriver.



Lors de la Coupe du monde 2006, notre objectif était de franchir
le 1er tour. Une fois passé, il me semble qu'il manquait quelques
petites étincelles. Pour l'Euro, nous allons travailler tant que
nous ne serons pas au bout. Notre objectif n'est pas mince. Nous
voulons être champions d'Europe. La Grèce, en 2004, et le Danemark,
en 92, ont bien créé la surprise. Alors pourquoi pas nous qui
jouerons en plus devant notre public?

Tenir la distance à l'Euro aussi pour Köbi Kuhn

- Lors du Mondial 2006, la Suisse avait manqué de fraîcheur
sur la fin. Sera-t-elle prête à ce niveau en juin?




LUDOVIC MAGNIN: En huitièmes de finale contre
l'Ukraine, il nous avait manqué les derniers centimètres pour faire
la différence. C'est pour cela qu'en vue de l'Euro nous avons passé
de nombreux tests physiques. On travaille afin de tenir la distance
à l'Euro.



- Donc, la sélection donnera tout avant le départ de Köbi
Kuhn...




LUDOVIC MAGNIN: Köbi Kuhn a tellement apporté à
l'équipe de Suisse... Avec lui, les joueurs ont toujours énormément
de plaisir à se retrouver et à jouer en équipe nationale. Depuis
qu'il a repris l'équipe (ndlr: août 2001), il a atteint tous les
objectifs qu'il s'est fixés. L'équipe est à son image. Elle
présente un bon état d'esprit. J'espère vraiment que nous serons
animés de cette même pensée afin de fermer le chapitre Köbi Kuhn de
manière très positive. Il n'y a presque eu que du positif avec lui.
Il faut le souligner car c'est rare.



TXT. Propos recueillis par Miguel Bao

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Ludovic Magnin express

La première chose que vous faites le matin: je prépare le biberon pour mon fils

Votre meilleur souvenir: la naissance de mes deux enfants

Votre pire souvenir: mes blessures

Votre principale qualité: mon humour

Votre principal défaut: colérique

Si vous n'aviez pas été footballeur: professeur de sport

Pour vous le football c'est: ma vie

Pour vous le dopage c'est: de la triche

Votre idole: je n'ai jamais eu d'idole

Votre devise: un jour où je ne ris pas est un jour de perdu

Votre salaire: correct et mérité

.

LE PORTRAIT DU VAUDOIS

Né le 20.04.1979

Taille/poids 186 cm/79 kg

.

dès juillet 2005 VfB Stuttgart

janvier 2002-2005 SV Werder Bremen

2000/janvier 2002 FC Lugano

1997/2000 Yverdon-Sport

1996/1997 Lausanne-Sports

1987/1996 FC Echallens

.

En équipe nationale depuis le 16.08.2000

48 sélections/3 buts

Euro: République tchèque, Turquie et Portugal au menu

TXT: A un peu plus de 70 jours du match d'ouverture Suisse-Tchéquie, que vous inspire l'Euro 2008, un moment unique en Suisse?
LUDOVIC MAGNIN: Nous n'avons pas envie de décevoir notre public. Il avait littéralement pété les plombs lors de la Coupe du monde en Allemagne contre le Togo et la Corée du Sud. Cela avait donné des frissons à toute l'équipe. Je n'avais jamais vécu cela. Cela restera gravé en moi à tout jamais. Je me dis que cela pourrait être encore plus intense en juin puisque l'Euro aura lieu dans notre pays. Ce sera un moment unique que l'on pourra partager avec nos famille et amis. Mais attention de ne pas trop se réjouir. L'équipe a envie de montrer qu'elle a grandi, qu'elle est capable de réussir un grand truc, qu'elle va aller au bout de ses limites.

- La première rencontre face à la Tchéquie sera-t-elle déjà capitale?
LUDOVIC MAGNIN: Un premier match dans une grande compétition est toujours très important car il nous permet en fin de compte de nous situer. Une victoire pourrait tirer tout le pays avec nous et nous pousser pour la suite de la compétition. La Tchéquie présente un football technique. Je pense que la Suisse et la Tchéquie sont assez proches. Cela se jouera donc sur des petits détails.

- Vous côtoyez tous les jours vos coéquipiers portugais Fernando Meira et turc Yildiray Bastürk à Stuttgart. Ca chambre déjà?
LUDOVIC MAGNIN: (rires) Surtout avec Bastürk. On s'entend bien les deux. C'est vraiment un bon type. L'Euro doit rester une fête.

- Un mot sur le Portugal et Cristiano Ronaldo?
LUDOVIC MAGNIN: Ronaldo marque à chaque journée avec Manchester United. Il devient un incontournable. Par rapport à la sélection portugaise, il ne faut pas oublier qu'elle avait atteint les demi-finales lors de la Coupe du monde 2006 et la finale lors de son Euro en 2004. Cela en dit beaucoup sur la valeur de cette équipe. La Suisse ne peut passer le 1er tour qu'en affichant un état d'esprit et un esprit de corps extraordinaire. On n'a pas de Cristiano Ronaldo dans notre groupe. On ne gagnera qu'en jouant en équipe.

- Et la Turquie?
LUDOVIC MAGNIN: C'est une équipe très technique qui joue vite. Elle compte assez de petits gabarits qui sont virevoltants. La sélection turque c'est du "pile ou face". Elle est capable de disputer des matches vraiment extraordinaires mais elle peut aussi être moyenne. J'espère que la Suisse jouera suffisamment bien pour l'empêcher de développer son jeu.