Ce nouveau défi signifie pour l'Appenzellois de 25 ans un
changement de vie et un retour à la concurrence. Et les erreurs ne
pardonnent pas! Mais le gardien international désire s'investir.
Sélectionné avec Anaheim (et titulaire brillant lors du 2e match
gagné 4-1 face à Los Angeles) pour commencer la saison à Londres le
week-end passé à Londres, le MVP du dernier exercice de LNA devra
faire ses preuves avant de connaître son sort et une éventuelle
relégation en AHL.
"Ma famille et ma copine me manquent"
TXT: Voilà quelques semaines que vous avez
rejoint Anaheim. Comment cela se passe-t-il, l'intégration est-elle
dure?
JONAS HILLER: C'est certain que s'adapter à la
vie américaine n'est pas évident. En dehors de la glace, ce n'est
pas facile. Je suis déjà à l'hôtel et ma famille ainsi que ma
copine me manquent. J'espère avoir au plus vite un appartement pour
mieux m'installer. Mais jour après jour, cela va toujours un peu
mieux. Je ne suis aussi pas seul à l'hôtel. Nous sommes une dizaine
de joueurs. Et, il y a une bonne ambiance dans l'équipe, malgré la
concurrence.
Mais l'incertitude de ne pas savoir où vous allez vraiment
jouer ne vous gêne-t-elle pas?
JONAS HILLER: Bien sûr que c'est une situation
difficile. Parfois je me suis demandé ce que je faisais ici, car en
Suisse j'avais tout. Mais je savais ce qui m'attendait. C'est tout
de même une belle occasion de progresser et de me battre pour une
place en NHL. La seule chose qui compte pour moi, c'est de donner
mon maximum sur la glace.
"Je risque d'être relégué en AHL"
Avec un premier blanchissage en amical, vous êtes sur la
bonne voie...
JONAS HILLER: Je suis content que cela marche
bien. Mais je fais avant tout mon boulot. Ce n'est rien
d'incroyable!
A Anaheim, vous êtes considéré comme le 3e gardien. Mais pour
l'heure, le titulaire Jean-Sébastien Giguère est blessé. Une chance
pour vous!
JONAS HILLER: C'est sûr. Je dois profiter de
cette situation. Dès son retour au jeu, je risque d'être rélégué en
AHL.
J'ai peu de contact avec Bryzgalov
Comment se passe la concurrence, surtout avec le no2 Ilya
Bryzgalov?
JONAS HILLER: J'ai peu de contact avec le Russe.
Je m'entends mieux avec Giguère, qui me donne des conseils. Mais je
sais que ce sont les 2 gars à battre pour une place, car ils ont
l'expérience qui parle pour eux. La seule chose que je puisse
faire, c'est de bien jouer et de ne pas trop penser à cela.
On dit que la première année est toujours la plus dure. Vous
êtes-vous donné une échéance, un objectif?
JONAS HILLER: Je n'ai pas de date fixée pour
exploser. Je suis là pour jouer et progresser. Je continue
d'apprendre chaque année. Si je dois me fixer un objectif, j'espère
devenir le 2e gardien d'Anaheim cette saison. Mais il y a beaucoup
de paramètres qui peuvent intervenir. Parfois, il faut être là au
bon moment. Et si cela ne marche pas, ce sera déjà une belle
expérience!
"Je dois beaucoup à Lausanne"
Donc, une relégation en AHL, avec Portland, ne serait pas un
échec...
JONAS HILLER: J'espère surtout jouer et prendre
de l'expérience cette saison.
Votre parcours en Suisse reste néanmoins brillant, vous avez
aussi acquis beaucoup d'expérience!
JONAS HILLER: C'est vrai. Je suis content de mon
parcours jusqu'à ce jour. Mes trois dernières années à Davos ont
été sensationnelles. Mais je dois beaucoup à Lausanne. Pour ma
première saison comme titulaire, j'y ai appris à mieux gérer les
rencontres. Cette année au LHC m'a permis de prendre confiance.
"Je suis au top de ma confiance"
La confiance est-elle la principale qualité pour
réussir?
JONAS HILLER: Pour être un bon gardien, il faut
être régulier et la régularité vient avec la confiance. Pour
l'heure, je suis au top de celle-ci.
En Amérique du Nord, il faut aussi savoir gérer les nombreux
longs déplacements. Cela vous gêne-t-il?
JONAS HILLER: Les longs voyages, je connais avec
Davos! Si je dois choisir un déplacement de 6 heures en car pour
jouer à Genève ou un de 6 heures en avion en NHL, je préfère le
second...
Sinon, qu'est-ce qui change pour vous par rapport à la
Suisse?
JONAS HILLER: Tout le monde sait que les
patinoires sont plus petites, le style de hockey est donc différent
et il faut s'adapter. En Amérique du Nord, on joue plus un
"shooting game" qu'un "passing game" comme en Suisse.
"Le club sait ce qu'il veut de moi"
En fait, comment êtes-vous arrivé au sein des Ducks,
champions en titre?
JONAS HILLER: Anaheim m'a courtisé depuis
plusieurs années. Le club sait ce qu'il veut de moi. En plus,
l'entraîneur des gardiens, François Allaire, me connaît.
Maintenant, suite au sacre, il y a plus de pression. Mais je ne me
fais pas trop de soucis de ce côté-là.
Et comment expliquez-vous le fait que les gardiens suisses
soient nombreux à jouer outre-Atlantique?
JONAS HILLER: Comme il y a beaucoup de bons
gardiens en Suisse, la concurrence augmente le niveau. De plus, les
1ers portiers helvétiques en NHL, Aebischer et Gerber, sont devenus
des exemples.
TXT/Propos recueillis par Sébastien Clément
Une première réussie pour Hiller
Jonas Hiller a réussi ses débuts en NHL. Sur le banc samedi lors du match d'ouverture de la saison perdu face à Los Angeles à Londres, le gardien appenzellois a brillé dimanche lors de la revanche remportée 4-1 par Anaheim.
L'ancien portier de Davos a livré une excellente prestation dans la cage des tenants de la Coupe Stanley. Il a réussi 22 parades, s'inclinant à la 29e sur une réussite de Mike Cammalleri, qui avait déjà inscrit deux buts la veille.
Hiller est devenu le 12e Suisse à jouer en NHL, après Jaks, Aebischer, Ziegler, Von Arx, Riesen, Gerber, Vauclair, Bezina, Streit, Helbling et Fischer.
Jonas Hiller express
La première chose que vous faites le matin: je mange mon petit déjeuner.
Votre meilleur souvenir: toutes mes rencontres! Cela m'a apporté beaucoup d'expérience et c'est pour cela que je suis aujourd'hui en Amérique du Nord.
Votre pire souvenir: à l'aéroport lors de mon départ pour Anaheim. J'ai dû laisser ma famille et ma copine.
Pour vous le hockey, c'est: une grande part de ma vie, mais pas tout...
Si vous n'aviez pas été hockeyeur: je n'en ai aucune idée!
Votre devise: surtout me faire plaisir.
Votre idole: j'en ai plusieurs: Michael Jordan, Roger Federer et Patrick Roy.
Le dopage: ce n'est pas bien, mais c'est quelque chose que je peux comprendre, car il y a beaucoup de pression dans ce milieu...
Votre salaire: je n'ai encore rien reçu jusqu'à maintenant. Il faut attendre le début du Championnat. Mais je ne suis pas là pour l'argent. Ce dernier ne fait pas tout dans la vie.