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Anson Carter est notre invité du lundi

Anson Carter a disputé près de 700 rencontres en NHL
Anson Carter a disputé près de 700 rencontres en NHL
Arrivé au HC Lugano en novembre, Anson Carter présente une carte de visite à faire pâlir n'importe quel joueur de LNA. Le triple champion du monde canadien évoque sa carrière.

Depuis son arrivée à Lugano en novembre, Anson Carter n'a pas
encore brillé. Gêné par des blessures au coude et à la cheville, le
Canadien de couleur n'a pas pu démontrer ses capacités de scoreur
en LNA (3 goals en 15 matches). Reste que l'attaquant de 33 ans
possède l'une des plus impressionnantes cartes de visite du
championnat.



Champion du monde chez les seniors en 1997 et en 2003, où il avait
inscrit le but décisif contre la Suède, le "Rasta Rocket" a joué
674 fois en NHL (202 buts/ 421 points). Le tout avec 8 clubs
différents, dont Edmonton et Vancouver. Teletext a rencontré au
Tessin le natif de Toronto, originaire de la Barbade.



TXT: Votre goal en finale du Mondial 2003 à
Helsinki face à la Suède vous a rendu fameux en Europe (ndlr:
l'arbitre avait dû longtemps consulter la vidéo, le but n'étant pas
évident).




ANSON CARTER: Avoir marqué en prolongation,
c'était vraiment un feeling spécial. C'était mon 3e titre après
1997 et 1994 avec les M20. Ce but était important pour le hockey
canadien. Au pays, les gens se posaient des questions suite aux
mauvaises performances de la sélection aux Jeux Olympiques de
Nagano 1998 et aux Mondiaux depuis 1997. Mon goal a contribué à
briser l'élan des Tchèques, qui avaient connu beaucoup de succès
lors des années précédentes.

"Thornton ne m'a toujours pas payé!"

- Vous êtes aussi célèbre
pour votre look atypique sur les patinoires, puisque vous arborez
des dreadlocks
.



ANSON CARTER:

Ma coiffure est née d'un pari que
j'ai fait avec Joe Thornton (ndlr: ex-Davos en 2004/2005) lorsque
je jouais à Boston. Il m'a promis 1000 dollars si je me faisais une
coupe afro. Ensuite, je me suis fait des dreads. Joe ne m'a
toujours pas payé, une honte vu son salaire (rires)!



- Donc, aucun rapport avec le reggae?



ANSON CARTER:

J'adore le reggae! Le hip hop
aussi. J'ai d'ailleurs mon propre label, "Big Up Entertainment",
qui produit des films, des émissions de TV et du hip hop.



- En NHL, de 1996 à 2007, vous avez joué avec de grands noms
(Raymond Bourque à Boston, Mark Messier aux New York Rangers). Si
vous deviez ne retenir qu'un moment de votre carrière dans cette
ligue
?



ANSON CARTER:

Ce serait mon goal en 2e
prolongation du 5e match des playoff en 1999 entre Boston et
Carolina. J'ai reçu une passe de Joe Thornton, qui m'a permis de
partir en échappée. On a gagné cette série 4-2, puis on a perdu au
2e tour contre Buffalo et un grand Dominik Hasek au but. La saison
précédente, nous étions derniers dans l'Est. Qui sait ce que Boston
aurait pu accomplir ensuite sans les échanges qui ont déstabilisé
une équipe en reconstruction?

NHL: "Tu dois accepter d'être échangé"

- A ce propos, vous avez vous-même été échangé pas moins de
7 fois...




ANSON CARTER: Ca arrive, tu dois l'accepter.
Chaque fois que j'ai été échangé, c'était parce que mon contrat
expirait à la fin de la saison, et que je devenais agent libre sans
compensation. Ce système fait partie du business de la NHL, c'est
comme ça! En Suisse, il y a peu d'échanges, donc je suppose que ce
doit être bizarre pour vous. Ici, il y a plus de stabilité, et
c'est mieux pour les équipes. De cette manière, les joueurs et les
fans n'ont pas trop à se soucier d'un éventuel départ d'une semaine
à l'autre.



- Noir de peau, vous avez subi des insultes racistes tout au
long de votre carrière. La dernière en date venant d'un dirigeant
d'Ambri, puni d'une amende de 2000 francs. Une sanction
suffisante?




ANSON CARTER: Je laisse la ligue décider, je ne
suis pas un dirigeant. Cet incident ne va pas me démoraliser et il
n'a pas changé ma vision de la Suisse. C'est un acte isolé, tout le
monde n'est pas raciste dans ce pays. Dans ma jeunesse, ce type
d'insultes me perturbait, même si ma famille m'y préparait. A
présent, des remarques du genre "eh Carter, t'as de mauvaises
mains!" ou "tu patines comme un manche!" me feraient bien plus
mal.



TXT. Propos recueillis par Michaël Taillard

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Anson Carter express

La première chose que vous faites le matin: je lis mes e-mails.

Votre meilleur souvenir: la naissance de ma fille Mikayla en 2006. C'est à ce moment qu'on réalise ce qu'est l'amour.

Votre pire souvenir: lors de ma saison "rookie" avec Washington, on m'a renvoyé en AHL après 2 matches, pour quelques parties. J'avais l'impression d'avoir échoué. Mais avec le recul, le club voulait juste m'offrir plus de temps de jeu.

Le hockey, c'est: le fun! (rires)

Si vous n'aviez pas été hockeyeur: producteur de musique, de films et de TV.

Votre principale qualité: ma loyauté.

Votre principal défaut: je suis têtu. Mais si je ne l'étais pas, je n'aurais jamais pu jouer au plus haut niveau.

Vos idoles: mes parents. Ils m'ont toujours soutenu durant ma carrière. Ils adorent le hockey. A Toronto, ils n'ont pas le choix, c'est une religion!

Votre devise: avoir du plaisir et toujours avoir des rêves, pour avancer.

Anson Carter: "le nez collé contre les vitres en Suisse"

TXT: Pourquoi avoir choisi la Suisse pour continuer votre carrière, plutôt que la Suède ou la Russie, par exemple?
ANSON CARTER: Durant le lock-out en 2004/2005, j'ai joué un match exhibition à Berne avec une sélection de joueurs de NHL. Là, j'ai pris mes renseignements et j'ai appris que la ligue suisse avait un excellent niveau, que la qualité de vie était bonne et les voyages moins longs qu'en NHL, où tu es dans l'avion pendant 8 mois. J'adore découvrir les paysages suisses. Durant les trajets en bus avec l'équipe, je passe pas mal de temps le nez collé contre la vitre (rires)! Mais en réalité, j'ai de bons amis suédois en ce moment...

- Justement, des rumeurs font état de votre départ imminent pour Malmö...
ANSON CARTER: Je vous mentirais en disant que personne n'appelle mon agent. Des clubs suédois, mais pas seulement.

- Des clubs de NHL, aussi?
ANSON CARTER: Oui, plusieurs clubs de NHL veulent savoir où j'en suis. Mais je dois en parler avec ma femme. Lugano, c'est un bon endroit pour ma famille, et tout le monde a été sympa avec moi. J'aimerais vraiment aider ce club. Si on m'offrait un contrat de 3-4 ans en Suisse, j'y réfléchirais. Je ne peux pas dire maintenant si je partirai.