Publié

Philippe Marquis est notre invité du lundi

Philippe Marquis a prouvé son attachement à Gottéron.
Philippe Marquis a prouvé son attachement à Gottéron.
C'est un monument du hockey neuchâtelois qui a tiré sa révérence la semaine dernière. Philippe Marquis revient sur les hauts et les bas de sa longue carrière.

Philippe Marquis a tourné le dos à la LNA il y a moins d'une
semaine, lors du lundi de Pâques. Mais cela n'a pas été forcément
un jour de fête pour le hockeyeur de 32 ans, qui a conclu ses 13
saisons dans l'élite par une défaite à Genève après une année
douloureuse.



Coéquipier modèle, le Neuchâtelois a été "lâché" par Gottéron,
dont il défendait le maillot depuis 1996. Plus au top physiquement,
le clubiste retournera ainsi dans l'équipe de ses débuts, à
Fleurier, en 2 Ligue, et travaillera dans l'horlogerie. Appelé 47
fois en équipe nationale, "Pipo" a disputé 646 matches de LNA et y
a comptabilisé 254 points (58 buts).



TXT: Quel a été votre principal sentiment au
terme de ces 13 années de LNA?




PHILIPPE MARQUIS: Cette dernière saison, j'ai
surtout connu de la frustration. J'aime jouer avant tout. Je n'ai
pas beaucoup apprécié de n'avoir eu que peu de temps de jeu alors
qu'à un temps j'étais durant 40 minutes sur la glace. Mais on est
25 joueurs dans une équipe et il faut savoir s'effacer au détriment
du collectif, qui a été le moteur du groupe.



Cependant, je vais garder un bon souvenir de cette saison où nous
avons éliminé Berne en playoff. Nous avons retrouvé l'ambiance que
j'ai vécue à mes débuts à St-Léonard avec le duo
Bykov/Khomutov.



- Moralement et physiquement, vous avez connu une saison
douloureuse. Vous avez notamment perdu le capitanat...




PHILIPPE MARQUIS: Cela ne m'a pas posé de
problème sur le fait. C'est plutôt la forme qui m'a gênée. Le coach
m'avait dit qu'il me gardait capitaine et, du jour au lendemain, on
a mis ce poste au vote de tous. Du côté physique, cela devenait
dur, même si je pense que j'avais encore les moyens de poursuivre.
Même en serrant les dents! A côté de cela, j'ai eu l'opportunité de
préparer ma reconversion assez tôt. Ainsi, j'ai pu relativiser ma
situation et profiter de chaque instant.

"A Fribourg, j'ai trouvé ce que je cherchais"

- Vous avez fait partie des rares clubistes de Suisse.
Pourquoi êtes-vous resté 12 saisons au sein de Gottéron?




PHILIPPE MARQUIS: Ce sont les opportunités qui
font notre parcours. Fribourg n'était pas le club de mon coeur,
mais j'y ai trouvé ce que je cherchais. Après une saison à
Lausanne, Gottéron m'a proposé un contrat intéressant et j'ai tout
suite connu la meilleure période de ma carrière. Par la suite, il y
a toujours eu une bonne ambiance à St-Léonard. J'ai eu des
opportunités de partir, mais je ne sentais pas le moment. Enfin,
après n'avoir signé que des baux d'un an, je me suis engagé pour 3
ans et j'ai toujours respecté mes contrats.



- Avez-vous un regret?



PHILIPPE MARQUIS: Oui j'en ai un, mais plutôt par
rapport à l'équipe de Suisse. J'ai eu l'occasion de faire deux
Championnats du monde, mais pas de Jeux Olympiques. Pourtant, je
pense, sans être prétentieux, que je méritais ma place en 2002,
année de ma meilleure saison.



- Du côté de Gottéron, le club a-t-il pris un bon tournant
selon vous?




PHILIPPE MARQUIS: Tous les clubs ont des cycles.
Gottéron passe du bon côté de la barre. Le discours des dirigeants
est positif. J'espère qu'ils ne vont pas à nouveau payer les folies
financières, cela ne serait plus viable. Mais la raison semble être
revenue à Fribourg.



- Pour quelle raison avez-vous décidé de retourner dans votre
club formateur, en 2e ligue à Fleurier?




PHILIPPE MARQUIS: J'aime jouer comme je l'ai déjà
dit, et je voulais continuer avec une bande de copains qui évoluent
là-bas. Je n'ai pas d'ambition et je vais essayer d'apporter mon
expérience aux jeunes joueurs du club.

"Le hockey neuchâtelois peut relever la tête"

- Pensez-vous devenir entraîneur?



PHILIPPE MARQUIS: J'ai hésité à entraîner, mais
j'ai renoncé en raison de mon nouveau travail, où je dois apprendre
tout autre chose. Après 25 ans de hockey, c'est difficile de faire
autre chose. Mais je vais essayer de me former et on verra par la
suite.



- Comment expliquez-vous que le canton de Neuchâtel ait formé
beaucoup de bons joueurs par le passé? C'est un peu moins le cas
aujourd'hui...




PHILIPPE MARQUIS: A l'époque, le canton a eu
beaucoup d'équipes de 1ère ligue, donc beaucoup de jeunes. C'était
grâce aux 5 à 6 patinoires qu'il y avait dans la région. Il y a 15
ans, Fribourg ne possédait qu'un seul stade de glace. Il faut aussi
dire que les clubs neuchâtelois avaient de bons entraîneurs. Ainsi,
quelques jeunes ont pu percer. Avec le retour au top de La
Chaux-de-Fonds et Neuchâtel qui pointe le bout de son nez, le
canton peut relever la tête.



TXT. Propos recueillis par Sébastien Clément

Publié

Philippe Marquis express

Si vous deviez vous rappeler d'un but en LNA: celui marqué en prolongation à Lausanne, lors de la finale des playout en 2005. Il était très important.

... un assist: j'ai fait la passe à Montandon pour son 300e but en LNA.

... un match: mon premier en LNA avec Lausanne, c'était à Lugano.

... un coéquipier: Raphaël Berger.

... un club: j'hésite... Fleurier et Gottéron.

La première chose que vous faites le matin: je me brosse les dents.

Votre meilleur souvenir: le dernier duel des quarts de finale contre Berne.

Votre pire souvenir: de ne pas avoir participé à des Jeux olympiques.

Votre principale qualité: bon vivant.

Votre principal défaut: je manque un peu d'assurance.

Si vous n'aviez pas été hockeyeur: professeur d'histoire.

Pour vous le hockey c'est: uniquement du plaisir.

Pour vous le dopage c'est: un fléau.

Votre idole: Gil Montandon.

Votre devise: ne pas avoir de regret.

Votre salaire: toujours inférieur à ce que j'aurais voulu.