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Thomas Lüthi, rouleur à l'heure

Thomas Lüthi: "Je reste confiant pour la suite de la saison".
Thomas Lüthi: "Je reste confiant pour la suite de la saison".
Thomas Lüthi prend de plus en plus ses marques en 250cc. Le Bernois peut désormais s'appuyer sur un premier podium, au Mugello, pour poursuivre sa progression.

A 21 ans, Thomas Lüthi est déjà, aux côtés de Luigi Taveri (3
fois champion du monde des 125cc entre 1962 et 1966) et de Stefan
Dörflinger (2 titres mondiaux en 50cc en 1982/1983 et 2 autres en
80cc en 1984/1985), le plus glorieux pilote motocycliste que la
Suisse ait connu. Champion du monde des 125cc en 2005, le Bernois a
en outre glané 5 succès en Grand Prix.



Passé en 250cc en 2007, le pilote Aprilia a connu une saison
d'apprentissage plus que correcte, terminant 8e du Mondial. En
2008, les 5 premiers circuits se sont cependant révélés cahoteux
pour "Tom-Tom". Sur le circuit du Mugello, il s'est rassuré en
montant pour la première fois sur le podium en 250cc. Lüthi, dont
la carrière a débuté en 2002, estime être dans les temps au niveau
de son développement.

"J'ai toujours été confiant"

TXT: Avant votre podium au Mugello, votre
début de saison a été difficile (ndlr: pénalité au Qatar en
ouverture pour départ volé, deux abandons, pour un total de 19
points après les 5 premières courses). Est-ce seulement dû à la
malchance? Comment l'expliquez-vous?




THOMAS LÜTHI: C'est vrai, j'ai vécu une entame
pénible, rien ne marchait selon les plans de l'équipe. En partie,
j'ai manqué de chance. Mais des erreurs ont aussi été commises.
Toutefois, j'ai toujours été confiant que cette saison pouvait être
bonne, que le vent allait finir par tourner en ma faveur. Je n'ai
pas beaucoup de points, mais sur une course, je suis capable de
briller.



L'ambiance dans votre équipe tchèque Emmi-Caffè Latte a-t-elle
pâti de vos mauvais résultats initiaux en 2008?




THOMAS LÜTHI: C'est toujours plus facile quand
les résultats suivent. Avec ces contre-performances, la
communication était plus difficile. Mais tout a toujours bien
fonctionné quand même. Nous avons désormais tourné la page sur le
passé et tout le monde est motivé pour les échéances à venir.



Votre moto vous convient-elle?



THOMAS LÜTHI: Oui, nous sommes contents de la
machine que nous avons à disposition. On bénéficie d'un bon soutien
d'Aprilia. La collaboration avec la firme italienne est aussi
excellente.

"Mon but: gagner un GP en 250cc"

Pensez-vous pouvoir gagner un Grand
Prix en 250cc dès cette saiso
n?



THOMAS LÜTHI:

C'est mon but, bien évidemment. Je
me suis fixé comme mission de toujours figurer aux avant-postes
cette année. Je suis convaincu que je connaîtrai d'autres bonnes
courses cette saison. En tout cas, je suis pleinement motivé pour
réussir cet objectif.



Ne ressentez-vous pas trop de pression par rapport à ce
premier succès qui se fait attendre
?



THOMAS LÜTHI:

Mais la pression est toujours là!
Chaque pilote se retrouve complètement seul sur sa moto durant un
GP et tout ce qu'il veut, c'est s'imposer. Ces attentes venant de
l'extérieur, je préfère les mettre de côté.

"Mes amis sont en Suisse, pas dans le paddock"

Entretenez-vous des amitiés avec d'autres pilotes dans le
paddock?




THOMAS LÜTHI: Les relations entre les pilotes
restent professionnelles. Cela se limite à un "Salut, comment
vas-tu?" lorsque l'on se rencontre. Mais ensuite, la concentration
reprend le dessus. Nous n'avons tout simplement pas le temps de
nous retrouver pour boire un verre en dehors des courses. C'est
donc plutôt du chacun pour soi. Mes amis se trouvent en Suisse, pas
dans le paddock. C'est aussi valable pour Valentino Rossi. On se
salue lorsqu'on se croise, mais nous en restons là.



Vous avez subi plusieurs blessures durant votre carrière, la
dernière à la fin janvier lors d'essais privés à Valence (ndlr:
fracture de la clavicule droite. Lüthi avait connu la même
mésaventure en 2006). La poisse semble vous coller aux basques à ce
niveau...




THOMAS LÜTHI: Une blessure est toujours un moment
difficile, c'est évident. Mais en ce moment, je me sens en pleine
forme, tout fonctionne à merveille. C'est le principal. Espérons
simplement qu'aucune autre blessure ne va se présenter sur ma route
en 2008.



TXT. Propos recueillis par Michaël Taillard

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Thomas Lüthi express

La première chose que vous faites le matin: je me lève et je bois un café.

Votre plus grande qualité: ma concentration dans mon métier de pilote.

Votre plus grand défaut: tout le monde fait des erreurs. Mais le plus important, c'est d'en tirer des leçons.

Votre idole: Valentino Rossi.

Si vous n'étiez pas pilote: aucune idée.

La moto, c'est: mon rêve. C'est parfois fatigant mais elle me procure des émotions extraordinaires. C'est plus difficile quand le succès ne suit pas.

Votre meilleur souvenir: ma première victoire en 125cc (ndlr: au Mans en 2005) a été très spéciale. Et naturellement mon titre de champion du monde en 2005.

Votre pire souvenir: l'année 2004. Beaucoup de chutes, de blessures et d'insuccès.

Le dopage: il est absent de mon sport. C'est bien et cela doit rester ainsi.

Votre style de musique: mon groupe préféré est Linkin Park (ndlr: rock alternatif).

Votre salaire: je ne dirai rien (rires).

"Je veux d'abord m'imposer en 250cc"

On a tendance à oublier que vous êtes encore très jeune. Etes-vous satisfait de votre progression jusqu'ici?
THOMAS LÜTHI: Je suis dans les temps. Je peux me montrer content de mon parcours, mais il faut toujours aller de l'avant. Je ne suis bien sûr pas ravi de mon début de saison, hormis les GP du Portugal et d'Italie (ndlr: où "Tom-Tom" a fini respectivement 4e et 3e).

Pensez-vous déjà à la MotoGP?
THOMAS LÜTHI: Ce qui compte, c'est d'abord de réussir à m'imposer en 250cc. C'est ensuite seulement que je pourrai réellement songer à passer dans la catégorie reine.