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Alexandre Moos, un dernier tour sur route en 2010

Ses succès à Verbier et à Morgins restent à jamais gravés dans sa tête.
Ses succès à Verbier et à Morgins restent à jamais gravés dans sa tête.
Alexandre Moos effectue sa dernière saison sur route, avec le Tour de Romandie et la Boucle nationale, deux courses qui ont fait sa réputation, comme objectif. Le Valaisan revient sur son parcours atypique et évoque l'avenir.

L'année 2010 marque la fin de la route d'Alexandre Moos. A 37
ans, le Miègeois a rempilé pour une 15e et dernière saison sur le
bitume, avant de se tourner définitivement vers le VTT, une
discipline qu'il a toujours aimée et a retrouvée en 2007 en signant
chez BMC.



Le champion suisse sur route de 2002 va donc aborder ses derniers
Tour de Romandie et Tour de Suisse avec émotion. Deux courses qui
ont marqué sa carrière, avec ses victoires à Verbier (TdS 2002) et
à Morgins (TdR 2004). Le sympathique Valaisan revient sur son
parcours et espère encore frapper un grand coup avant de passer son
tour.

"Pas rêver mieux pour mon dernier Romandie"

Ce n'est pas
forcément un rêve de finir ma carrière sur route sur les
Champs-Elysées

Alexandre
Moos

tsrsport.ch:

- La
décision est prise, c'est bien votre dernière année
?



ALEXANDRE MOOS:

Oui, en ce qui concerne la route,
car je vais sûrement en faire encore une en VTT, selon ma
forme.



tsrsport.ch:

- Dans ces conditions, comment
abordez-vous votre ultime Tour de Romandie
?



ALEXANDRE MOOS:

Avec une étape finale à Sion, où
on va passer à côté de ma maison, je ne pouvais pas rêver mieux
pour mes adieux au "Romandie", qui sera mon 12e. C'est vraiment ma
principale course de l'année, que j'ai à chaque fois terminée et où
j'ai fini à cinq reprises dans le top-10. Je pense que ce sera à la
fin de l'épreuve que je vais me rendre compte que c'est bien mon
dernier.



tsrsport.ch:

- Et quelles seront vos
ambitions
?



ALEXANDRE MOOS:

J'espère en profiter au maximum.
Si je suis sélectionné, c'est pour apporter quelque chose à
l'équipe, surtout mon expérience. Je ferai de mon mieux pour aider
notre leader Morabito.



tsrsport.ch:

- Avec BMC invité au Tour de
France 2010, cela ne vous titille pas de terminer votre carrière
sur route à Paris
?



ALEXANDRE MOOS:

Cela n'est pas prévu dans mon
planning. Je veux d'abord me concentrer sur le Tour de Romandie et
le Tour de Suisse, qui propose une étape intéressante à Sierre.
Mais ce n'est pas forcément un rêve de finir sur les
Champs-Elysées. J'ai déjà participé à deux Grandes Boucles. Je ne
veux pas prendre la place d'un autre coureur.

"Un avant et un après Phonak"

tsrsport.ch:


- Quel regard portez-vous sur votre parcours, long de 15 années
"pro"?




ALEXANDRE MOOS:

Au début, je ne pensais pas
rester aussi longtemps dans le milieu. J'ai eu envie de faire du
vélo après voir vu des images à la télé. Personne ne m'a donc
pistonné. Quand j'ai envoyé mon premier CV à l'équipe Saeco, qui
m'a ensuite engagé, j'étais le Valaisan isolé de tout, qui voulait
tracer son chemin. J'espérais ainsi tenir 10 ans! Très timide, j'ai
beaucoup appris de mes trois premières années "pro" en Italie, qui
m'ont permis de m'épanouir. Je m'y suis fait ma propre image.
Ainsi, j'ai toujours été heureux tout au long de mon parcours, et
c'est le plus important.



tsrsport.ch:

- Puis, votre passage chez
Phonak en 2001 vous a permis de vous affirmer en remportant vos
plus belles victoires..
.



ALEXANDRE MOOS:

C'était le tournant de ma
carrière! Il y a vraiment eu un avant et un après Phonak, avec un
Andy Rihs qui m'a fait confiance. J'ai vécu mes plus beaux moments
avec cette équipe.

"Un bon vivant qui ne triche pas"

Mes succès ne sont
pas nombreux, mais ils ont été importants pour moi et pour le
public

Alexandre Moos

tsrsport.ch:

- Mais aussi de grosses
déceptions..
.



ALEXANDRE MOOS:

C'est clair qu'au point culminant
de ma carrière avec Phonak, je n'ai pas toujours été employé comme
je le souhaitais. Avec une autre tactique, j'aurais pu signer
quelques victoires de plus. Mais cela fait partie du jeu. On ne
fait pas toujours ce qu'on veut. Durant ces moments durs, j'ai pu
compter sur de supercoéquipiers.



tsrsport.ch:

- Votre palmarès ne compte que
cinq victoires sur route, pourtant vous êtes un des cyclistes
romands les plus populaires. Comment l'expliquez-vous
?



ALEXANDRE MOOS:

Mes succès ne sont pas nombreux,
mais ils ont été importants pour moi et pour le public. J'ai aussi
toujours gagné en Suisse et avec panache. Au-delà de ces victoires,
je suis quelqu'un de naturel, un bon vivant qui ne triche pas.
J'apprécie la vie et je n'ai pas que le vélo dans la tête. J'ai
aussi de bons contacts avec les médias, même si j'aurais pu me
braquer et ne pas parler de mes problèmes. J'ai mis du temps à
m'ouvrir, mais là je suis toujours disponible pour les gens.

"Transmettre mon savoir aux jeunes"

tsrsport.ch:


- Depuis quelques années, vous avez désormais l'étiquette de
grand frère. Est-ce un rôle qui vous plaît?




ALEXANDRE MOOS:

C'est quelque chose qui me tient
à coeur. Etant sur le déclin physiquement, mon autre objectif est
de transmettre mon savoir aux jeunes Suisses, avec qui j'ai un bon
feeling. On rigole bien ensemble. Je leur apporte mon aide et des
conseils tactiques, et eux me donnent un coup de mains sur des
questions d'ordinateurs ou de langues.



tsrsport.ch:

- Avoir une équipe
professionnelle suisse est-il primordial pour assurer l'avenir du
cyclisme helvétique
?



ALEXANDRE MOOS:

C'est important, mais la
Fédération doit en faire davantage. Heureusement qu'Andy Rihs est
là pour donner la chance aux jeunes qui sortent du lot en Suisse de
tenter une expérience professionnelle. Mais avant de faire ce pas,
il faut qu'ils progressent en juniors. Et c'est là que se situe le
problème, à la base. Swiss Cycling doit trouver des solutions.
Certes, il y a des problèmes financiers, mais il faudrait faire
plus de camps d'entraînement pour susciter l'engouement et pour
mieux progresser. A mes débuts, il y avait un grand creux en
Suisse. J'ai eu beaucoup de chance de trouver une grosse équipe en
Italie. Aujourd'hui, c'est encore plus difficile de se faire une
place à l'étranger.



tsrsport.ch:

- Et comment voyez-vous votre
avenir, après la compétition
?



ALEXANDRE MOOS:

Je ne sais pas exactement.
J'espère rester dans la "maison" d'Andy Rihs, avec qui j'ai
quelques projets. Je pense que je pourrais être utile avec les
jeunes ou avec les ingénieurs. J'ai la chance de bien connaître le
VTT, la route et le cyclocross. On verra bien ce qui se
présente.



Propos recueillis par Sébastien Clément

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"Le VTT m'a permis de ne pas tomber dans la monotonie"

tsrsport.ch: - Depuis 2007, votre priorité se tourne plutôt vers le VTT. Pourquoi?

ALEXANDRE MOOS: J'ai toujours bien aimé le tout-terrain. Mais la discipline-reine reste la route, où j'ai réussi à faire carrière. Le VTT, c'est ce qui m'a permis de ne pas tomber dans la monotonie tout au long de ma carrière. Après le retrait de Phonak, c'était un changement naturel que de me diriger vers le bike. De plus, j'ai pu rester dans la structure d'Andy Rihs avec BMC, qui m'offre un bon encadrement. Même si la route a pris le dessus dans l'équipe, j'ai voulu plus m'investir dans le VTT. J'ai notamment plaisir à mettre au point des vélos avec les ingénieurs.

tsrsport.ch: - Quelles sont les différences entre la route et le tout-terrain?

ALEXANDRE MOOS: En compétition, le VTT demande énormément de concentration. Tu dois aussi totalement maîtriser ton vélo et avoir plus de bagage technique. Sur la route, tu es dans la masse. Une fois ta carrière finie, tu tombes vite dans l'anonymat. En tout-terrain, l'ambiance est meilleure et chacun te respecte à ta juste valeur. Après mes succès en Championnat suisse de marathon et au Grand Raid, on m'a beaucoup félicité pour ma progression. Cela m'a touché. On ne m'a pas snobé car je viens du vélo. Un Allemand, no7 mondial, m'a même appelé pour rouler avec lui...

tsrsport.ch: - Quels sont encore vos objectifs?

ALEXANDRE MOOS: Je vais tout mettre en oeuvre pour frapper encore un grand coup en VTT. Je vise le titre de champion du monde de marathon. J'espère retrouver ma forme de juillet-août 2009 et, dans un grand jour, c'est réalisable.

Alexandre Moos express

Quelle est la première chose que vous faites le matin: j'éteins mon réveil.

Si vous n'aviez pas été dans le vélo: j'aurais fait du hockey sur glace. J'ai même un abonnement au HC Sierre.

Principale qualité: la compréhension.

Principal défaut: je suis pinailleur, mais cela peut aussi être une qualité.

Meilleur souvenir: j'en ai plein la tête, à l'image de mon succès à Verbier.

Pire souvenir: ma non-sélection aux JO d'Athènes. Cela reste une injustice.

Votre rêve: continuer à avoir la plus sympathique des vies possibles.

Votre devise: savoir donner pour recevoir.

Qui est pour vous, le plus grand cycliste suisse: Pascal Richard.

Le plus sympathique: Roger Beuchat.

Le plus coquet: Mario Cipollini.

Le plus "bon vivant": Sylvain Golay.

Le dopage: cela fait partie de l'être humain. Le problème du cyclisme est qu'on déballe tout, ce que les autres sports n'arrivent pas à faire. Mais c'est toujours décevant d'apprendre que quelqu'un est dopé, surtout un jeune.

Votre salaire: ces dernières années, il est bien. Ca n'a pas été tout le temps comme cela. Parfois j'aurais gagné plus si j'étais resté boulanger-pâtissier.

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Son parcours
1996-1998: Saeco
1999: Festina
2000: KIA-Villiger
2001-2006: Phonak
Depuis 2007: BMC Racing

Ses victoires sur route
2001: GP du Mendrisiotto
2002: 7e étape du Tour de Suisse à Verbier
2002: Champion de Suisse sur route
2004: 4e étape du Tour de Romandie à Morgins
2005: Grand Prix des Cantons d'Argovie

Ses succès en VTT
2009: Champion de Suisse de marathon
2009: Grand Raid Verbier-Grimentz