Pour la "Tribune de Genève", "la première médaille peut tomber ce week-end dans le camp suisse, histoire de lancer de la meilleure des manière cette quinzaine russe, dont on attend une grosse moisson". Et le quotidien genevois de se demander ensuite si toutes les médailles d'or ont "la même valeur". "Je ne dirais pas que le slopestyle, le biathlon et le ski acrobatique ont moins de valeur", explique Gian Gilli, chef de mission helvétique. "Je préfère parler d'un poids inférieur au niveau commercial".
"Pour Swiss Olympic, l'important est de remporter aussi vite que possible la 1ère médaille"
, lance "20 Minuten", pour qui il n'y a "aucune chance samedi avec le slopestyle messieurs et le 10 km messieurs en biathlon". Mais le "dimanche s'annonce bien, et même pour plusieurs médailles". Et le "gratuit" alémanique de dresser la liste des
"médaillables"
, notamment en
descente
. "Patrick Küng est en top forme, Beat Feuz a tout misé sur cette course olympique et Didier Défago est un cornet surprise pouvant s'ouvrir à tout moment". Mais il y a également
Isabel Derungs
en slopestyle dames,
Dario Cologna
en skiathlon - "ce serait un beau conte de fée" -, la biathlète
Selina Gasparin
en sprint ou encore
Simon Ammann
au saut. On se réjouit!
Vers un record de médailles?
Du côté du "Nouvelliste", on se montre très optimiste, avec un possible record de médailles à la clé. "Plus forte délégation jamais envoyée à des Olympiades avec 183 représentants, les troupes helvétiques 2014 peuvent légitimement prétendre faire tomber le record de 15 médailles (Calgary 1988)".
Et les quotidiens d'évoquer plus en détail la descente, à commencer par la "Tribune de Genève". "Elle est aux JO d'hiver ce que le 100m est aux Jeux d'été: l'épreuve reine". "Les Miller, Janka, Défago sont tous revenus d'outre-tombe pour finir une nouvelle fois, espèrent-ils, dans la lumière. Car il n'y en a pas de plus éclatante qu'aux Jeux".
Un Bode Miller qui a éclaboussé de toute sa classe le premier entraînement, et qui a droit à son portrait dans "Le Nouvelliste". "Il a une approche du ski qui diffère des ses concurrents directs et notamment de son plus sérieux rival Aksel Lund Svindal", selon "Le Nouvelliste". "Aksel est certes très fort mentalement, mais il n'ose pas véritablement prendre des risques. Personnellement, j'aime pousser mon ski à l'extrême", explique le fantasque Américain. Un Miller qui se voit plus fort qu'à Vancouver, où il avait fini 3e à 9 centièmes de Didier Défago. "Il y a 4 ans, je n'étais pas préparé physiquement, je pensais que mon expérience ferait la différence". Qui pour le contrer cette fois alors? "Moi-même".
Russi doute au sujet de Feuz
"Blick" revient pour sa part sur la difficile journée de
Beat Feuz
, qui a "pris" plus de 7 secondes lors de son 1er entraînement. Selon le quotidien zurichois, le Bernois souffre encore de ses deux chutes à
Kitzbühel
. "Je n'ai pas de douleurs au genou, mais à la cheville. Il faut que j'augmente la dose de mes anti-douleurs", explique "Kugelblitz".
Bernhard Russi
, lui, doute. "Avant, je pensais que malgré ses problèmes de genou, il pourrait briller ici. Maintenant, même moi j'en doute..."
Chez les dames, il y aura "quatre candidates pour deux tickets", nous apprend "20 Minutes". "Lara Gut et Marianne Kaufmann-Abderhalden, gagnantes cet hiver, ont déjà le billet en poche pour la descente de mercredi". Fränzi Aufdenblatten, Nadja Jnglin-Kamer, Fabienne Suter et Dominique Gisin se disputeront les derniers sésames aux entraînements. "Ce n'est pas une piste pour moi, les autres sont mieux armées", se lamente toutefois Jnglin-Kamer. Fränzi, elle y croit, "mais je dois oser". Si ce n'est pas aux JO qu'elle le fait...
"J'ai trouvé la relation entre Sotchi et moi"
Simon Ammann
, quadruple champion olympique, entrera lui aussi en lice ce week-end, après un 1er entraînement mitigé. L'occasion pour le "Journal du Jura" de rencontrer
le porte-drapeau désigné
. "C'est un fantastique honneur", brille celui qui va disputer ses 5es Jeux, mais qui "a failli tout plaquer en 2011". "Sotchi est l'unique raison pour laquelle j'ai poursuivi ma carrière. Grâce à ma femme, qui est russe, j'ai trouvé la relation entre Sotchi et moi. Cette connexion est donc devenue mon outil de travail".
Selon "24 heures", l'optimisme est lui aussi de rigueur, car "les Suisses sont des as pour extraire l'or des nouveaux sports". Et le quotidien vaudois de dresser la liste des chercheurs d'or confirmés des dernières éditions des JO: Gian Simmen (halfpipe), Philipp Schoch (snowboard alpin), Tanja Frieden (snowboardcross) ou encore Mike Schmid (skicross). "Nous avons la faculté, dans notre pays, à nous organiser très vite lorsqu'un sport émerge", note Werner Augsburger, ex-directeur technique de Swiss Olympic. Et avec 12 nouvelles épreuves à Sotchi, il y a de quoi être positif, non? Surtout avec les Isabel Derungs, Sina Candrian (slopestyle) et Virginie Faivre (halfpipe à ski).
Daniel Burkhalter
"Le village des Suisses prend vie"
Pour "Le Matin", parti à la rencontre de Didier Défago et Dominique Gisin à Mountain Cluster, "le village des Suisses prend vie", pour le plus grand bonheur des deux skieurs. "Tout le monde arrive gentiment, les maisons se remplissent. Ce qui est cool, c'est de rencontrer les athlètes des autres disciplines, de voir comment ils s'entraînent". On apprend en outre qu'ils vont profiter de leurs "jours off" pour assister à d'autres compétitions, mais qu'ils renoncent à la cérémonie d'ouverture.
L'aspect politique des Jeux n'est bien sûr pas négligé, selon "24 heures", qui titre "le grand pari de Vladimir Poutine". "Quatorze ans après son accession au pouvoir, l'enjeu de cet événement planétaire est de taille pour l'ex-colonel du KGB. Il en va de l'image de son pays et de son prestige personnel". Pour Nicolas Hayot, professeur à l'Université de Fribourg, "Poutine a fait des événements sportifs une de ses priorités stratégiques". Ce n'est donc pas un hasard si Sotchi accueillera un GP de F1 cet automne et le Mondial de foot se tiendra en Russie en 2018.
Le "Journal du Jura" estime, dans un commentaire de son envoyé spécial, que "Sotchi mérite une chance". Laurent Kleisl revient sur l'attribution des JO à la Russie. "Poutine, tout en virilité glaciale, oblige tacitement la maison mère de l'olympisme à lui céder les clés. Un échec de la candidature russe n'était pas envisageable, surtout pour le CIO. On ne chasse pas pas de table un hôte aussi puissant, même celui-ci s'est imposé au festin sans y être convié". Aujourd'hui, "le mal est fait", "mais oublions Poutine, oublions le reste. Sotchi mérite une chance".
"C'est comme ça quand on quitte Bâle"
Dans toute cette abondance de biens olympiques, "Blick" est tout de même parvenu à retenir notre attention avec un article consacré au football. Ou presque. Le quotidien de boulevard nous apprend en effet que Mohamed Salah, depuis qu'il a quitté Bâle pour Chelsea, a perdu un million... d'amis sur Facebook! Eh oui. Selon une statistique du réseau social, ses amis seraient passés de 1,5 mio à 165'000. Et un fan bâlois de préciser que "c'est comme ça quand on quitte Bâle!"