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Un "enfer" pour la sécurité?

Les JO de Rio seront sous très haute surveillance. [Marcelo Sayão]
Les JO de Rio seront sous très haute surveillance. - [Marcelo Sayão]
Rio de Janeiro accueillera un demi-million de visiteurs pour les JO (5-21 août), le plus grand événement sportif de la planète. Les autorités seront concentrées sur la violence habituelle dans la ville, davantage que sur les menaces d'attentat.

"J'ai une confiance totale dans nos préparatifs pour la sécurité des Jeux", a clamé à un mois du coup d'envoi Andrei Rodrigues, secrétaire extraordinaire à la Sécurité des grands évènements, se disant "totalement serein". Mais la découverte, le même jour, d'un cadavre découpé en morceaux tout près du site olympique de beachvolley, sur la plage de Copacabana, a quelque peu brisé cette sérénité.

L'Etat de Rio, l'un des plus dangereux du Brésil, a dénombré 2083 meurtres sur les cinq premiers mois de 2016, un bond de 14% en un an, tandis que les agressions se multiplient. Incident le plus embarrassant pour les organisateurs des JO: les chaînes de télévision allemandes ARD et ZDF se sont fait voler récemment leurs équipements techniques. Le butin évalué à 400'000 euros a finalement été retrouvé.

Rio, une cible?

Le Brésil n'étant impliqué dans aucune guerre et étant très éloigné de pays comme la Syrie, le Brésil considère comme assez réduits les risques d'attentat. Mais accueillir l'événement sportif le plus regardé au monde attirera forcément les regards, prévient Robert Muggah, expert en sécurité à Rio. "Si un groupe terroriste veut marquer un grand coup à un événement mondial, Rio serait un bon endroit pour commencer", souligne-t-il.

En juin, les services secrets brésiliens ont dit avoir détecté des messages en portugais liés au groupe Etat islamique (EI) sur un forum internet. Plus explicite encore, après les attentats de Paris en novembre, un jihadiste français d'EI a tweeté que le Brésil serait "la prochaine cible".

ats/fg

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Impressionnant déploiement policier

Quelque 65'000 policiers et 20'000 soldats (le double des effectifs des Jeux de Londres 2012) seront mobilisés à Rio. Le centre de coordination policière inclura des forces de 55 pays et celui chargé de l'antiterrorisme, des agents de sept pays dont les Etats-Unis, la France et l'Argentine. Des vérifications ont déjà été menées sur 394'000 visiteurs, l'objectif étant d'en réaliser 600'000 au total.

Mais le Brésil affrontera aussi ses propres problèmes pendant les Jeux: la tension politique pourrait déclencher de nouvelles manifestations alors que la présidente de gauche Dilma Rousseff, suspendue en mai pour maquillage des comptes publics, risque une destitution juste après les JO.

"Bienvenue en enfer!", inscrit sur une pancarte, a d'ailleurs été le message d'accueil des policiers en colère pour les touristes débarquant cette semaine à l'aéroport international de Rio, accompagné de cette phrase inquiétante: "Celui qui vient à Rio n'est pas en sécurité".