Modifié

Le CIO interdit la lanceuse d'alerte Yuliya Stepanova des Jeux

Stepanova, spécialiste du 800m, n'a pas trouvé grâce aux yeux du CIO. [Geert Vanden Wijngaert]
Stepanova, spécialiste du 800m, n'a pas trouvé grâce aux yeux du CIO. - [Geert Vanden Wijngaert]
Nouveau coup de théâtre dans l'affaire de dopage en Russie. La lanceuse d'alerte Yuliya Stepanova, à l'origine des 1res révélations sur le système de dopage étatisée en Russie, a été interdite de participation aux Jeux de Rio par le CIO. En cause: des irrégularités sur son passeport biologique entre 2011 et 2013.

Stepanova avait été admise à s'aligner sur 800m par l'IAAF au regard de ses dénonciations mais le CIO, tout en admettant la participation du Comité olympique russe (ROC), a demandé aux fédérations internationales d'observer des règles très strictes pour la sélection des athlètes russes, interdisant notamment la présence de tout athlète contrôlé positif une fois dans sa carrière.

>> A lire aussi : Rio 2016: le CIO se défile en ne suspendant pas la Russie!

agences/bao

Publié Modifié

Yuliya Stepanova, vérité ou trahison?

Lanceuse d'alerte pour les uns, traîtresse pour les autres: l'athlète Yuliya Stepanova est celle qui a révélé à la face du monde le dopage organisé mis en place par son pays, la Russie. En 20 mois, Stepanova, coureuse de 800 m de bon niveau, sera devenue l'un des noms les plus célèbre de l'histoire de l'athlétisme.

Suspendue entre 2011 et 2013 pour des anomalies dans son passeport biologique, elle et son mari Vitali, ancien contrôleur de l'agence antidopage russe, lui aussi en fuite, symbolisent le chemin que doit parcourir la Russie. Car leur pays se retrouve désormais en pleine guerre froide sportive face aux instances internationales du sport et de l'antidopage.

Les Stepanov vivent aujourd'hui entre Etats-Unis et Canada

Deux instantanés témoignent du courage de Yuliya Stepanova, ou de sa traîtrise, selon les points de vue adoptés.

Sur le premier, elle apparaît à visage découvert, avec son mari et leur petit garçon Robert, dans un documentaire de la chaîne allemande ARD au titre évocateur: "Dossier secret sur le dopage: comment la Russie produit ses vainqueurs". Nous sommes alors en décembre 2014, et rien ne sera plus comme avant pour elle, pour sa famille, et pour son pays.

Stepanova y dévoile les rouages d'une tricherie à grande échelle, orchestrée par les autorités sportives russes et couvertes par de la corruption. "C'est la naissance de notre fils qui nous a fait prendre la décision d'en parler", confiera-t-elle plus tard, notamment à L'Équipe Magazine.

La deuxième image qui illustre le combat de Stepanova est plus récente, et remonte au 7 juillet, à Amsterdam, lors des championnats d'Europe.

Dix-neuf mois après ces révélations, huit mois après la suspension de l'athlétisme russe par l'IAAF consécutivement à l'enquête de l'AMA, Stepanova est assise sur une chaise, esseulée, au milieu d'une meute de journalistes à l'affût de la moindre de ses paroles en russe.

Yuliya Stepanova répond aux questions à l'occasion de son retour à la compétition. "J'ai été bien accueillie par les athlètes, toutes les filles qui courraient dans ma série sont venues me féliciter pour ce que j'avais fait, me dire que je devais être courageuse", assure-t-elle. Elle refuse toutefois de répondre à la question de savoir si elle se sent "en danger de mort".

Yuliya et Vitali Stepanov, pris entre deux feux, vivent aujourd'hui entre Etats-Unis et Canada, après être passés par l'Allemagne.