Tony Estanguet a perçu une rémunération annuelle de 270'000 euros bruts jusqu'en 2020, selon des chiffres communiqués par le Cojop en 2018. Cette rémunération était ensuite susceptible d'évoluer dans une limite de 20%, en fonction de certains critères de performance, avait indiqué le Cojop à l'époque. Mais le Cojop étant une association de type loi 1901, la rémunération de ses dirigeants est plafonnée par la loi à des niveaux sensiblement inférieurs.
Selon un récent article du Canard enchaîné, l'ancien sportif aurait donc créé une société qui facture des "prestations non commerciales" au Cojop, qu'il dirige. Ce qui interroge sur le contrôle de "la réalité et la qualité des prestations" effectuées par la société d'Estanguet.
"Le cadre de la rémunération du président du Comité d'organisation est très strictement encadré", a réagi le Cojop auprès de l'AFP, faisant part de son "étonnement" à l'annonce de l'ouverture de l'enquête.
afp/adav
Estanguet: "Je fais confiance à ce qui a été décidé à l'époque"
"J'ai appris ce matin qu'il y aurait une enquête", a réagi Estanguet. "Je fais confiance à ce qui a été décidé à l'époque. Depuis le début de la création du comité d'organisation, il y a un comité des rémunérations avec des experts indépendants, un conseil d'administration qui se sont positionnés, il y aussi les services de l'Etat, et un contrôle général économique et financier de Bercy qui ont encadré mon niveau de rémunération, le statut de ma rémunération".
"Un montage atypique"
Début 2021, deux rapports de l'Agence française anti-corruption (AFA) sur l'organisation des JO (26 juillet-11 août) notaient des "risques d'atteintes à la probité" et de "conflits d'intérêts". Dans l'un de ces rapports, l'AFA évoquait le cas de l'entreprise de Tony Estanguet, pointant un "montage atypique dans le cadre d'une association de loi 1901", qui "n'est pas sans poser de difficultés", rappelle le Canard Enchaîné.